Les membres de la communauté Parsi de Calcutta en Inde, confession dérivée du zoroastrisme, sont furieux contre le rappeur américain Snoop Dogg et ils comptent bien le faire condamner. La raison de cette colère ? Le clip-vidéo de la chanson « King », mise en ligne sur le site YouTube, de la chanteuse d’origine iranienne Amitis, en duo avec le rappeur Snoop Dogg. Ces derniers le jugent le clip blasphématoire et irrespectueux de leur religion.
Dans ce clip-vidéo à petit budget de la chanteuse méconnue Amitis en collaboration avec Snoop Dogg (ou Snoop Lion), on peut voir le célèbre rappeur américain fumer un des 81 joints qu’il prétend fumer quotidiennement sur un trône placé sous le Faravahar, un symbole sacré du zoroastrisme. En face de lui, des strip-teaseuses qui dansent.
LA RÉACTION DE LA COMMUNAUTÉ PARSI
La communauté Parsi de Calcutta a été très offensée par cette mise en scène. Elle a donc lancé un litige d’intérêt public, que l’on pourrait qualifier de plainte civile par facilité de langage, visant les deux entreprises chargées de la production et de la distribution du clip. Cette plainte a été soumise au gouvernement du Bengale de l’Ouest ainsi qu’au gouvernement indien. Il y est demandé le retrait pur et simple de cette vidéo.
LE ZOROASTRISME : UNE DES PLUS ANCIENNES RELIGIONS DU MONDE
Parmi les religions les plus anciennes du monde, le zoroastrisme est bien placé. En effet, cette dernière est vieille de plus de 3 500 ans. Elle est née sur le territoire de l’Iran actuel et aujourd’hui, il ne reste que quelques adeptes de cette religion millénaire. Selon certaines estimations, il y aurait un peu moins 200 000 zoroastriens à travers le monde. Et parmi ces derniers, certains appartiennent à la communauté Parsi principalement localisé en Asie du sud.
La plainte est venue de Darayas Jamshed Bapooji, le président de l’Association zoroastrienne Parsi de Calcutta, une organisation civique basée dans l’Etat indien du Bengale de l’Ouest. Ce dernier a pris sa décision après avoir reçu de nombreux mails enflammés. Il a donc fait circuler une pétition, envoyée à la Haute Cour de Justice de l’État pour protester contre le clip-vidéo
LES DÉCLARATIONS DE L’ASSOCIATION PARSI
Darayas Jamshed Bapooji a déclaré au site Foreign Policy qu’il « désirait que la vidéo soit retirée d’internet » et réclame que les auteurs de cette vidéo « s’excusent pour l’avoir mise en ligne, ce qui serait la moindre des choses. » Selon lui, « si cela avait concerné la religion musulmane ou hindou, cela aurait provoqué des émeutes » et que ce n’est pas parce que les zoroastriens constituent une minorité qu’il faut permettre ce genre de « blasphème. »
Il a donc saisi la Cour pour protéger les croyances de la communauté Parsi. En Inde, des dispositions législatives contre les messages haineux ont été utilisées dans le passé afin de lutter contre le blasphème et les insultes religieuses.
“Cela ne nous dérange pas que l’on se moque de nous, l’humour ne nous dérange pas » a ajouté Bapooji. « Mais notre humour ne s’étend pas à nos croyances religieuses »
La valeur juridique des demandes de l’Association zoroastrienne Parsi de Calcutta reste incertaine, mais le code pénal indien continue de considérer comme criminels les discours promouvant « l’inimitié entre les différentes communautés religieuses » ou qui seraient « préjudiciables au maintien de l’harmonie dans le pays »