Aujourd’hui, jeudi 8 septembre 2016, doit décoller la sonde Osiris-Rex (pour Origins Spectral Interpretation Resource Identification Security Regolith Explorer), depuis la base américaine de Cap Canaveral en Floride, un projet qui date de quelques années. L’engin est destiné à atterrir sur un astéroïde, l’étudier, puis en ramener un échantillon sur Terre en 2023, ce qui en fera la 11e sonde à visiter un astéroïde ou une comète.
Pourquoi un astéroïde ?
L’astéroïde en question, nommé Bennu, a notamment était sélectionné pour sa proximité avec la Terre au moment de la mission. La distance Terre-Bennu équivaudra la distance Terre-Lune lors du pic de la mission. De plus, Bennu est identifié comme « primitif », autrement dit il est considéré comme riches d’informations sur l’origine de la Terre, de la vie et du système solaire. Soit deux ou trois bricoles qui peuvent nous intéresser.
Un voyage dans le temps
En effet, l’astéroïde a été injecté dans le système solaire lorsque la Terre se formait. Et comme tout vestige du passé, son étude constitue un véritable voyage dans le temps. Retracer son histoire en l’analysant pourrait donner de précieuses informations aux scientifiques, et peut-être des révélations pour le genre humain.
Sa trajectoire est d’autant plus intéressante qu’elle présente un risque de collision avec la Terre vers la fin du XXIIe siècle, ce qu’il peut être judicieux d’anticiper. Nous pourrions de la sorte apprendre des échantillons pour élaborer des stratégies de défense à ces menaces naturelles.
L’hypothèse
La principale hypothèse qu’Osiris-Rex va permettre de vérifier est donc celle qui présente les astéroïdes comme étant à l’origine du monde d’aujourd’hui. N’en déplaise à Gustave Courbet, ce n’est pas de vagin dont il est question, mais bien de ce qui a amené l’eau, les océans, et par extension la vie qui s’est est dégagée.
Dans la même idée, les échantillons permettront peut-être de résoudre la question sur l’origine du système solaire. La mission gravite comme on le voit autour des trésors minéraux et potentiellement organique que la sonde parviendra à prélever.
La difficulté de la manœuvre
Ces sept ans de mission sont parsemés d’étapes-clés extrêmement délicate, se reposant sur des estimations précises, des manœuvres complexes et des machines sophistiquées. L’apogée aura lieu au moment du prélèvement sur l’astéroïde à proprement dit, moment aussi déterminant qu’extrêmement bref : 5 SECONDES sans se poser (pour éviter de rebondir comme l’avait fait la sonde Philae) !
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Cela revient à « faire la bise à l’astéroïde », déclare Christian d’Aubigny, un des experts porteurs du projet, à l’AFP. Plus qu’à espérer que le caillou n’ait pas d’origine vendéenne, quatre bises ça fait peut-être un peu trop …
En quête de notre « Comment ? »
Le coût du projet étant estimé à 800 millions de dollars, il est légitime de se demander pourquoi. Pourquoi le budget constitué pour les projets « spatiaux » n’a de cesse de s’accroître depuis la course à la Lune des années 1960 ? Probablement autant pour épater la galerie internationale que pour assouvir le désir de savoir qui anime l’humanité.
Les Echos
Une fois mythologie et religion réfutées, la fièvre de la vérité et l’obsession des origines reprennent tout leur sens. Osiris-Rex est donc peut-être en passe d’apporter un énième élément de réponse à la question planétaire : « Comment sommes-nous arrivés là ? »
Crédit photo image à la Une : Natureworldnews.com