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Sword Gai : L’animation sauce tokusatsu

Sword Gai Poster

Adaptation d’un manga sorti en 2012, la série anime Sword Gai est une exclusivité Netflix réalisée par Production I.G, DLE et LandQ Studios. Deuxième série d’I.G résultant de la collaboration avec la plateforme VOD, Sword Gai réussit-il à convaincre là où B: The Beginning échoue ?

Il est en vérité très difficile de les comparer. Sword Gai est dans un délire bien différent de B. Là où ce dernier précipite son spectateur dans un univers qui se veut noir et polar, Sword Gai lui, nous plonge dans l’histoire de Gai, un héros antipathique et solitaire dans sa quête de… bah de rien en fait. Le héros n’a pas de but, il découvre comme le spectateur un monde où existent des épées possédées. Des armes qui rendent fou les gens et les transforment en démon assoiffé de combat et de meurtre. Pas de chance pour lui, Gai est justement victime d’une de ces armes légendaires. Condamné à mourir tôt ou tard en ayant perdu l’esprit, il est récupéré par une société secrète qui combat le mal par le mal.

Chronique de l’épée maudite du seigneur dragon maléfique

le Shoshidai est une organisation qui empêche les pauvres âmes entrant en contact avec une de ces armes folles de sombrer dans la folie, les conservant dans un sommeil cryogénique, usant de leur talent pour la découpe au besoin quand un Busoma, une personne dont l’âme a été dévorée par l’arme qu’il porte, se manifeste pour massacrer à tour de bras.

Ne cherchez pas à retenir un fond cohérent, Sword Gai ne s’évite aucune facilité, et pour cause, il vous demande d’adhérer à un concept qui d’ordinaire s’applique à des séries live : le tokusatsu. Car Sword Gai a pour principale inspiration des séries Sentai ou Henshin à la manière de Kamen Rider. En vérité, s’il fallait lui trouver une parenté il faudrait chercher du côté de Garo, un tokusatsu pour adulte à l’ambiance très noire déjà adapté trois fois en série d’animation.

De Garo, Sword Gai récupère l’univers très violent, les hommes qui se transforment en monstre, la trame fantastique qui ne cherche jamais à expliquer les raisonnements logique derrière son univers et les costumes.

Si elle était une série live, Sword Gai serait bourrée d’effet spéciaux et d’explosions tape à l’oeil en 3D moche et les méchants seraient dans des costumes de latex. C’est à ce genre de chose que le scénariste et auteur du manga, Toshiki Inoue veut vous faire croire.

Ça n’est par ailleurs pas un hasard, Inoue est scénariste de manga mais est surtout connu pour avoir travaillé sur Kamen Rider, l’une des plus célèbre licence japonaise de tokusatsu. Et si vous n’aimez pas le tokusatsu où que les clichés vous dérangent, il vous sera sans doute impossible d’apprécier pleinement Sword Gai. Car cette série accumule des clichés tous plus ridicules les un que les autres. Entre le héros taciturne élevé par un forgeron qui se retrouve avec une épée maudite soudée au bras, l’organisation secrète qui semble cacher de sombres secrets, le grand méchant semblant sortir d’une oeuvre d’héroïc fantasy, les monstres en armure qui massacrent en pleine ville mais dont les médias et la population n’ont cure.

Nous sommes dans tous les travers du genre. Travers qui n’auront pas manqué de couler la série en France puisqu’elle est disponible chez Tonkam mais que, face à des ventes trop basses, ils ont renoncé à la finir, la laissant inachevée avec cinq tomes sorti sur six.

Je suis le méchant et je veux tuer la gentille

Sword Gai Gai Guy

Une fois que cette part de l’oeuvre est acceptée, on se heurte toutefois à un autre problème, la série est frustrante et ses personnages sont insupportables. Gai est antipathique, son amie d’enfance est creuse, il n’y a aucun lien, aucun affect qui vient consolider la relation entre le spectateur et les héros, on se fiche qu’ils soient blessés ou qu’ils meurent.

Le spectacle reste tout de même divertissant, le véritable intérêt de la série réside dans son univers dont on effleure à peine la surface. Ce concept d’arme maudite a des propriétés scénaristiques proche de l’infini, chacune renfermant un démon et un pouvoir différent qu’elle confère à son porteur, c’est une véritable mythologie qui se crée autour de ces instruments de mort. Les vrais star de ce show ce sont bien elles, comment le mal corrompt et détruit le cœur des hommes.

Malgré tous ses défauts, Sword Gai est un animé bien meilleur que B: The Beginning car il ne ment pas sur ses intentions. Le pitch est stupide mais ne cherche pas à se montrer intelligent, l’animation est moyenne mais elle participe à cet esprit carton-pâte qu’ont les séries toku.

Sword Gai c’est un pur divertissement qui ne s’intellectualise pas, qui n’est que ce qu’il montre, une bonne grosse série B avec baston et explosion. Quel dommage de s’arrêter à l’épisode douze sans qu’aucun des éléments de l’intrigue ne soient résolus, allant jusqu’à dévoiler de tout nouveau personnage qui resteront inutiles à l’action principale.

Reste à savoir quand la seconde partie sera mise sur la plateforme, pour avoir le fin mot de l’histoire.

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