Le président russe a annoncé le retrait partiel des forces militaires russes du territoire syrien.
Après des consultations avec le ministre de la Défense et le ministre des Affaires étrangères, Vladimir Poutine a ordonné le retrait de la majeure partie du contingent militaire russe de Syrie dès le mardi 15 mars. Six mois après le déploiement des forces russes, le président Poutine a surpris la plupart des analystes internationaux par cette décision de retrait. Le président a affirmé que « des bases maritimes et aériennes vont continuer à fonctionner au même rythme » mais l’essentiel du contingent quittera le pays.
A lire aussi : Syrie : accord pour un cessez-le-feu
Une mission « globalement accomplie »
Poutine a déclaré que la mission que les forces russes s’étaient préfixée a été « globalement accomplie ». Cependant, la décision soudaine du président russe peut avoir plusieurs explications.
Certains analystes des relations internationales affirment que la mission russe en Syrie a été conçue comme une opération à court terme pour atteindre des objectifs ciblés et pour stabiliser la situation du pays. En effet, lors du début de l’opération militaire, le régime du traditionnel allié de la Russie, Bachar al-Assad, connaissait des difficultés sérieuses face aux rebellions islamistes et à la coalition occidentale. Aujourd’hui, Assad a regagné le soutien d’une grande partie de l’armée et sa démission n’est plus la priorité pour les occidentaux, qui visent plutôt à anéantir Daesh.
Si les menaces terroristes en Syrie sont toujours à l’ordre du jour, l’intervention russe a certainement démontré au monde entier que Poutine ne veut pas être mis à l’écart sur la scène internationale. L’image du pays a en effet bénéficié du déploiement de ses forces sur le territoire syrien : l’efficacité des matériaux de guerre utilisés a rappelé à ses opposants que la Russie reste une puissance capable de mener une guerre avec succès.
L’intervention russe en Syrie : une démonstration de puissance ?
En outre, la Russie a démontré qu’elle a une influence non négligeable au Moyen Orient en s’imposant militairement en Syrie. Le contingent russe, dans le pays depuis septembre 2015, a visiblement modifié les sorts du conflit : les militaires ont détruit les routes qui permettaient l’approvisionnement des rebelles et ont réalisé plusieurs frappes aériennes. De plus, c’est souvent grâce à la contribution des forces russes que l’armée syrienne a pu reconquérir de nombreuses parties du territoire qui étaient désormais sous le contrôle de Daesh.
Cinq ans après le début d’un conflit qui a causé environ 470.000 morts, les désordres sont loin d’être terminés et les organisations terroristes sont encore fortement implantées. Le retrait des forces russes des territoires syriens représente donc sûrement un nouvel élément dans la stratégie de Poutine, mais dans quel but ?
A lire aussi : La Russie accuse la Turquie de trafic avec l’Etat islamique
Crédit photo à la Une : lefigaro.fr