110 000 morts : voilà le triste bilan d’un massacre qui, depuis plus de deux ans, se déroule à seulement 3 heures de vol de Paris. L’utilisation soupçonnée d’armes chimiques le 21 août dernier à Damas par l’armée syrienne, a enfin réveillé la communauté internationale. Les sanctions contre le régime syrien semblaient jusqu’ici dérisoires.
L’Occident était prêt à s’engager militairement en Syrie il y a encore quelques jours, mais le Royaume-Uni a fait marche arrière lors d’un vote des élus à la Chambre des Communes. Le président américain a également demandé un vote du Congrès, abandonnant François Hollande, seul face à Bachar al Assad et ses alliés. Le gouvernement français semble toujours déterminé à intervenir, comme l’a rappelé Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères : « La seule option que je n’envisage pas, c’est de ne rien faire ».
Quelles seraient les conséquences d’un déploiement militaire en Syrie ?
La région est déjà affaiblie politiquement et économiquement, ce qui risquerait de peser encore plus sur les épaules des civils. Deuxième risque, une riposte éventuelle de la Syrie et de leurs alliés : le Hezbollah libanais, les Iraniens ou encore les chiites de la région. Les relations, déjà tendues, entre les États Unis et la Russie (allié du régime de Bachar al Assad) deviendraient encore plus complexes. Les risques d’attentats terroristes contre les pays qui s’engagent en Syrie augmenteront, comme après l’engagement des USA en Irak.
En cas de chute de Bachar al Assad, la Syrie pourrait devenir un pays islamiste; Israël serait donc enclavée entre Le Caire, en pleine crise et Damas. Une perspective peu enthousiasmante pour les pays occidentaux.
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