Quatre nouvelles prisons secrètes détenant illégalement des homosexuels ont été découvertes en Tchétchénie, d’après le bihebdomadaire russe Novaya Gazeta. Il existerait donc au moins six établissements de ce type dans le pays.
Des hommes homosexuels seraient illégalement détenus dans au moins six prisons secrètes en Tchétchénie, rapporte le journal russe Novaya Gazeta. Le bihebdomadaire avait déjà révélé le 1er avril que des centaines d’hommes étaient détenus, torturés et même tués dans le pays à cause de leur orientation sexuelle. Ces affirmations concernaient deux prisons dans les villages tchétchènes d’Argun et Tsotsi-Yurt.
A lire aussi >> La Tchétchénie accusée de détenir des homosexuels dans des camps de concentration
Le journal déclare désormais qu’au moins quatre autres prisons détiennent illégalement des homosexuels. Les hommes, qui subissent des violences physiques et des chocs électriques, ne sont libérés que si leur famille offre un important pot-de-vin à la police, selon Novaya Gazeta.
Le président Ramzan Kadyrov au courant de la situation
D’après le journal russe, le président tchétchène serait au courant de cette forme de répression, bien qu’il ait répété à plusieurs reprises que ces prisons n’existaient pas. Lors d’un rendez-vous avec Vladimir Poutine, Ramzan Kadyrov a nommé l’un des hommes qui a prétendument été tué à cause de son orientation sexuelle. L’identité de cet homme était uniquement connue des journalistes et n’avait pas été partagée par la presse. « Le fait même que Kadyrov soit le premier à nommer [cet homme] prouve que le chef de l’état de Tchétchénie était au courant de la situation, » écrit Novaya Gazeta.
Le média rapporte également que le président du parlement tchétchène, Magomed Daudov, qui est également un membre de l’entourage de Ramzan Kadyrov, a visité l’une des prisons où sont détenus les homosexuels.
Les journalistes du Novaya Gazeta auraient reçu de nombreuses menaces de mort suite à leurs révélations, selon le Moscow Times. Des enveloppes pleines de poudre blanche ont apparement été envoyées à leurs bureaux.
Depuis le 1er avril, de nombreuses manifestations ont lieu partout dans le monde pour protester contre la répression des homosexuels en Tchétchénie.
A lire aussi >> Pays-Bas : des politiciens se tiennent la main pour dénoncer un crime homophobe