Théo Luhaka, le jeune homme de 23 ans qui avait été blessé lors d’une interpellation en 2017 à Aulnay-sous-Bois est interrogé par la police depuis ce mardi matin pour des faits d’escroquerie et de détournement de subventions.
Après deux ans d’investigations, Théo Luhaka, grièvement blessé lors d’une interpellation en 2017 à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, et plusieurs membres de sa famille ont été interpellés et placés en garde à vue mardi matin pour un possible détournement de subventions, ont confié plusieurs sources proches de l’enquête à l’AFP.
L’enquête, confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, avait été ouverte mi-2016, soit plusieurs mois avant l’interpellation de Théo, grièvement blessé dans la zone rectale. Dans la foulée, quatre policiers avaient été mis en examen, dont l’un pour viol, dans cette affaire qui avait eu un grand retentissement médiatique. Le président de l’époque, François Hollande, s’était notamment rendu à son chevet.
Une information judiciaire avait ensuite été ouverte début août 2017 contre X pour « escroquerie en bande organisée au préjudice d’un organisme chargé d’une mission de service public, abus de confiance, blanchiment ». L’enquête avait commencé en 2015, après que l’inspection du travail ait signalé sur une association de médiation, baptisée « Aulnay Events » et présidée par un frère de Théo à Aulnay-sous-Bois. Une deuxième association, domiciliée dans le XVIIIe arrondissement de Paris avait également fait l’objet d’un signalement, en avril 2017.
À l’époque, les inspecteurs du travail avaient relevé des irrégularités sur l’utilisation de subventions pour l’embauche de contrats aidés notamment. Aujourd’hui, les enquêteurs s’interrogent sur la réalité de ces emplois et sur des versements à destination des membres de la famille, dont Théo, selon une autre source proche de l’affaire. L’État aurait versé plusieurs centaines de milliers d’euros de subventions.