Theresa May, chargée de former le nouvel exécutif britannique, a pris ses fonctions ce soir.
Une femme au 10, Downing Street : c’est la nouvelle que le Royaume-Uni attendait depuis lundi, quand David Cameron avait annoncé sa démission imminente. Ce soir, conformément à la tradition britannique, la reine Elisabeth II a confié à la nouvelle leader du parti conservateur la charge de former un gouvernement.
Theresa May, ex-ministre de l’Intérieur, a déjà commencé à préparer la composition du nouveau gouvernement qui serait composé en large partie par des femmes. Un ministère spécialement dédié au Brexit pourrait aussi être créé. En effet, la négociation de la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne sera certainement une des priorités de l’exécutif.
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Une situation délicate
Après le résultat du référendum du 23 juin qui a entrainé la démission de David Cameron, le pays est bouleversé. Les marchés financiers sont encore instables et la situation politique est extrêmement compliquée. Theresa May est aux commandes d’un pays fracturé, où les inégalités sociales se creusent et les mouvements séparatistes se renforcent. Le parti conservateur a été également très atteint par les conséquences de la campagne du Brexit : les Tories, partagés entre eurosceptiques et partisans du « remain », n’ont pas su se montrer unis face au référendum, et les désaccords internes ont entraîné les démissions de plusieurs membres du parti. De plus, les inévitables tensions avec les institutions européennes ne simplifient pas la tâche à la nouvelle chef du gouvernement…
Une nouvelle Dame de Fer ?
Dans son dernier discours, David Cameron a encouragé Theresa May à prendre toutes les décisions nécessaires pour le pays : « je lui souhaite de négocier les meilleures conditions possibles pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne », a affirmé l’ex-Premier ministre. Il s’est dit heureux que « pour la deuxième fois dans notre histoire, le Premier ministre soit une femme et une conservatrice ».
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En effet, la seule femme à avoir occupé les fonctions de Premier ministre britannique est Margaret Thatcher. Theresa May est souvent comparée à la Dame de Fer : les deux, conservatrices et pragmatiques, ont démontré détermination et fermeté. Lors de son discours cet après-midi, Cameron a défini la nouvelle première ministre comme une femme « forte et stable ». L’ex-ministre de l’Intérieur a en effet devancé tous ses adversaires, même les gagnants du camp pro-Brexit, et elle a démontré savoir rassembler un grand nombre de votes dans un parti très divisé.
Margaret Thatcher, la « Dame de Fer ».
Un projet politique clair
Cependant, les lignes du programme politique de Theresa May semblent se détacher des opinions de Thatcher, célèbre pour ses prises de position radicales.
Lors de son premier discours, May a abordé la question du Brexit : eurosceptique mais fidèle à Cameron, elle avait rejoint le camp du « remain ». La nouvelle Première ministre a affirmé que « le Brexit est le Brexit », puisque le résultat du référendum représente la volonté des citoyens, et elle s’apprête à négocier les conditions de la sortie de l’Union Européenne.
En outre, elle a promis de réduire les inégalités sociales et économiques. La nouvelle Première ministre a condamné la « minorité privilégiée » qui ne peut plus conserver ce statut au détriment des classes moins aisées. Elle a ainsi déclaré avec fermeté : « ensemble, on va construire une meilleure Grande Bretagne ». Et s’il y avait une nouvelle Dame de Fer au Royaume-Uni ?
Crédit photo à la Une : www.independent.co.uk