Les Castrais avaient à cœur de profiter d’une semaine post-européenne pour échapper définitivement à la relégation et, dans un ultime espoir, se rapprocher des places de barrage pour les play-offs. Excepté dans les dernières minutes du match, ils n’ont pas inquiéter leur adversaire de toute la rencontre.
Il fait 27 degrés, la pelouse est verdoyante et le soleil est à son zénith. Les conditions climatiques et de jeu sont idéales au stade Félix Mayol pour assister à cette antépénultième journée du Top 14.
Après un début de match assez calme où les deux équipes se sont observées, les Toulonnais n’ont pas tardés à mettre leur jeu en place et ont vite concrétisés leurs occasions.
Toulon, trop fort pour le Top 14
Après seulement 10 minutes de jeu, Steffon Armitage marque le premier essai du match, construit sur plus de 80 mètres. Après une énorme percée de Chris Masoe, un jeu de passes rapides s’enchaine. Bastareaud récupère le ballon mais est stoppé avant que le troisième-ligne anglais ne récupère le ballon et se jette dans l’en-but. Le RCT mène 5-0.
Mais le Castres Olympique n’est pas venu à Mayol pour jouer les victimes d’un RCT de nouveau sur le toit de l’Europe. Martial marque un essai avec beaucoup de réussite. Sur une bonne phase de jeu jalonnée de passes redoublées, le ballon est contré par la défense toulonnaise et Martial se dirige seul vers l’en-but. Le ballon a certes été contré mais le club varois n’a mis aucune couverture en place à l’arrière pour palier à ce genre d’aléa dans le jeu et est logiquement sanctionné. Pénalité transformée (8-7).
Grisés par cet essai, les Castrais se sont remis dans le match aussi vite que ce qu’ils se sont relâchés.
Après un bon renvoi sur la ligne médiane, les Toulonnais récupèrent le ballon. Après avoir raffuté un dernier castrais, le pilier Xavier Chiocci jaillit et court dans l’en-but. Halfpenny rate la transformation qui semblait pourtant très facile (13-7)
Les Toulonnais continuent de dominer en tout point la rencontre. Ils ne sont absolument pas inquiétés et enchainent les passes comme les essais.
A la demi-heure de jeu, l’ailier varois Tuisova marque un essai exceptionnel. A la suite d’une phase de jeu classique, Giteau effectue une superbe passe sautée pour Halfpenny, ce dernier trouve le Fidjien sur son aile qui réalise un raid solitaire exceptionnel et passe en revue toute la défense et s’en va aplatir entre les perches malgré un retour de Julien Dumora. Halfpenny transforme, le RTC possède maintenant 16 points d’avance au tableau d’affichage (23-7).
Le XV de la Rade gère son avance tranquillement jusqu’à la mi-temps et n’est que guère inquiété par un Castres Olympique trop peu créatif pour mettre en péril l’arrière-garde toulonnaise. Les Tarnais ne trouveront des solutions qu’en fin de rencontre et privera les Varois du bonus offensif.
Les Rouges et Noirs débutent la seconde période sur les chapeaux de roue. Après le retour des deux équipes sur la pelouse, il ne faut à Tuisova que 3 minutes pour marquer un essai et inscrire un doublé. Après un regroupement au sol, le ballon est très rapidement ressorti. A la suite d’un raid, Giteau sert Armitage qui, sur une passe courte, décale Tuisova qui s’échappe une nouvelle fois à toute vitesse vers l’en-but. (30-7)
C’est un récital côté toulonnais. Nouvel essai de Halfpenny. Suite à un coup de pied à suivre de Drew Mitchell mal couvert par Lamerat, le Gallois profite d’un cafouillage pour aller aplatir entre les perches. Essai qu’il transforme lui-même pour porter le score à 37-7.
Le triple champion d’Europe en titre déroule outrageusement et ne laisse que des miettes sur quelques phases arrêtées à son adversaire. Le RCT gère son match très tranquillement. Trop peut-être.
Une fin de match qui ternit la prestation toulonnaise
Piqué dans son orgueil, le Castres Olympique, par l’intermédiaire de Kockott, se réveille et marque un essai transformé par Dumora. Dans ses derniers 22 mètres, la défense varoise s’est mal replacée et, à la suite d’un ruck, le Sud-Africain naturalisé Français va aplatir dans l’en-but.
Revanchards, les Castrais ont pour leitmotiv de terminer le match sur une bonne note. Ils dominent la fin de rencontre et concrétisent enfin leurs occasions.
Deux minutes après son essai, Kockott effectue une magnifique percée et passe en revue une partie de la défense. S’ensuit d’un joli numéro de passes d’abord pour Lamerat qui effectue une magnifique chistera pour Cabanes qui va marquer un essai malgré un bon retour défensif. (37-21)
Nonobstant quelques tentatives toulonnaises, le Castres Olympique réussit à priver son adversaire du bonus offensif. Toulon est toujours premier avec 8 points d’avance sur Clermont-Ferrand qui joue ce soir (20h45) au Stade des Alpes face à Grenoble avant que les deux équipes se retrouvent une nouvelle fois la semaine prochaine au stade Marcel-Michelin.
Toulon préserve l’essentiel
A l’exception de quelques joueurs notamment Hernandez Lobbe et Habana, Bernard Laporte a reconduit la même équipe que face à Clermont la semaine dernière en finale de la Champions Cup.
Et les Toulonnais n’ont pas tardé à montrer qu’ils étaient les patrons sur le terrain en matérialisant au tableau d’affichage leurs occasions.
Dans le jeu, les Castrais n’ont pas non plus été en mesure de rivaliser et ont plutôt adopté le statut de ‘’sparring partner’’ que d’adversaire capable de venir réaliser un hold-up à Mayol. Les chiffres sont tout aussi catastrophiques que leur attitude sur le terrain.
Les Castrais ont perdus trop de duels directs et ont raté trop de plaquages. 68% dans les 20 premières minutes. C’est beaucoup trop quand on connait la capacité des Toulonnais à maitriser tous leurs ‘’fondamentaux’’.
Quant à eux, les rouges et noirs ont réalisé un sans faute dans cette même période. Après avoir déroulé durant la première demi-heure de jeu, le RCT a pu se reposer sur ses lauriers sans pour autant être inquiété.
A la mi-temps, les Tarnais ont réussi à peine un plaquage sur deux. Les joueurs étaient ingambes, tout allait de guingois et la note aurait pu être beaucoup plus salée à la mi-temps.
Contrairement à son adversaire, Toulon a réalisé un ‘’clinique’’ de rugby. L’équipe a été omnipotente dans tous les compartiments du jeu.
Il a fallu attendre la 46ème minute de jeu pour que Toulon concède sa première pénalité. A l’instar de ses fondamentaux maitrisés (rucks, mêlées, jeu ouvert etc.), le jeu dans les phases arrêtées était fluide ce qui a permis une bonne circulation du ballon côté toulonnais pour marquer des essais plus que spectaculaires grâce à ses arrières.
Si l’on veut être tatillon et trouver vraiment quelque chose à redire, la fin du match est le point négatif de la rencontre. Le point du bonus offensif n’a pas été obtenu à cause d’un relâchement dans le jeu qui semblait latent voire inévitable. Mais après tout, seule la victoire compte.
Julien HOLTZER