Tour de France : ils l'ont fait !

Le Tour de France a livré son verdict hier aux Champs-Elysées. Avec un podium inespéré, puisque les français Jean-Christophe Peraud et Thibaut Pinot viennent se classer derrière l’intouchable Vincenzo Nibali.

C’est Marcel Kittel qui est venu arracher la victoire sur la plus belle avenue du monde. Une lutte acharnée au sprint avec le valeureux Alexander Kristoff, et le coup d’accélérateur qui fait mal dans la dernière ligne droite, venant récompenser le coureur. Ce dernier avait déjà démontré toutes ses qualités dès le début de la compétition en Angleterre. Malheureusement, les terres françaises le mettront plus en difficulté, et malgré un départ canon, l’allemand finira à la 161ème place, sur les 164 participants qui auront réussi à venir à bout de l’épreuve. Cela restera tout de même un beau souvenir, lui permettant d’obtenir un ultime lot de consolation : il détient le plus grand nombre d’étapes remportées (4 victoires à son actif), à égalité avec un certain Nibali. Mais ce n’est pas ce beau finish que nous retiendrons principalement du Tour de France 2014.

Enfin en haut de l’affiche !

Le cyclisme français tient enfin ses motifs de satisfaction ! Et pas des moindres, 2 Tricolores occupent le trio de tête. La période de disette a pourtant été longue : on se rappelle tous de Richard Virenque qui avait fait notre fierté en 1997… Plus rien depuis, le XXIème siècle semblant maudit. Mais pour retrouver 2 français sur le même podium, il faut remonter jusqu’à 1984 ! C’est donc une éternité, d’où l’enthousiasme engendré. Car le public s’est bel et bien pris au jeu, avec une ambiance crescendo au fil de la compétition et des bons chronomètres français. A Paris bien sûr, pour une clôture en beauté mais tout au long du parcours donc. Un soutien intense et plutôt nouveau pour ceux qui ont accaparé les meilleures places du classement général. On retiendra la

A 24 ans, Thibaut Pinot vient d’obtenir le Maillot Blanc et porte en lui les espoirs du cyclisme français.

jeunesse prometteuse avec Thibaut Pinot, 24 ans, maillot blanc et donc bel espoir pour le futur. Sans oublier Romain Bardet, à peine un an de moins,obtenant la 6ème position qui, on l’espère, ne sera pas éclipsée par les autres performances remarquables de cette édition. Les yeux seront donc braqués sur les deux sportifs qui porteront les espoirs français sur les prochains tours. Une nouvelle contrainte donc, mais probablement pas assez pour stopper l’élan de ces jeunes. Du moins, on l’espère.

Quant aux anciens, ils n’ont pas été laissés pour compte avec Peraud, qui du haut de ses 37 printemps vient réaliser de loin le meilleur coup de sa carrière. Ce ne fut pas simple, on l’a vu essoufflé après certaines étapes, et le premier de l’équipe AG2R s’est fait une grosse frayeur en tombant lors de la dernière journée. Le natif de Toulouse est arrivé assez tard dans le circuit, et c’est d’ailleurs sûrement l’une des explications de sa réussite. En effet, il est longtemps resté dans la catégorie amateur, participant souvent à des courses de VTT de plus de 100 km, mais bien loin de l’enchaînement de tours annuel d’un professionnel. D’où la seconde jeunesse qu’il semble avoir traversé en ce mois de juillet 2014. Si le dauphin de Nibali a surpris son monde, ce sentiment n’est pas partagé par le principal intéressé, qui réagit après l’arrivée à Paris : « Quand je me suis présenté sur le Tour, je faisais déjà une belle saison, et je venais pour viser le Top 5. Alors quand on regarde que Froome et Contador ont été exclus des débats sur chute, je suis dans les clous par rapport à ce que j’envisageais. » 

Nibali au sommet

Comme l’évoque l’heureux second, un fait marquant du Tour de France restera l’abandon de 2 des grandissimes favoris, à savoir Christopher Froome dès la 5ème étape, puis celui d’Alberto Contador pendant la 10ème étape, bien que ce dernier n’avait pas été convaincant durant son début de parcours. A eux deux, ils raflent trois victoires, en 2007 et 2009 pour l’espagnol, et l’année dernière pour le britannique. Derrière eux, plus grand monde… si ce n’est Nibali. Un simple constat pas très compliqué à effectuer : le leader de l’équipe Astana a survolé la Grande Boucle, laissant à peine les miettes à ses adversaires avec seulement 2 étapes disputées sans maillot jaune sur le dos. Ses détracteurs diront sans grande surprise que la concurrence n’était pas au rendez-vous. Effectivement, ils n’ont pas tout à fait tort, mais cela n’enlève rien à la performance de l’italien, qui était tout simplement au dessus du lot. 4 étapes remportées, une dans toutes les régions cruciales. Une grande maîtrise, que ce soit sur les pavés du Nord durant lesquels il a ecoeuré ses adversaires, ou en montagne, sans surprise puisqu’il est connu pour être excellent sur les hauts reliefs. Plus de 7 minutes d’avance et une victoire qui lui était déjà promise à plusieurs étapes du terme de ce Tour,  sauf improbable cataclysme. Tous ces éléments qui lui permettront d’obtenir le graal sans même avoir à forcer sur la fin de parcours. Et puis ce n’est pas la première fois. Vincenzo Nibali n’est pas nouveau sur le circuit, loin de là. Au contraire, il vient décrocher cette année le seul grand Tour européen qui lui manquait, après ses succès sur sa terre natale en 2010, mais aussi en Espagne en 2013. Plus de doutes, le cycliste de 29 ans fait partie des grands noms de ce sport. Peu importe si ses poursuivants étaient des grands noms ou pas, le palmarès ne change pas, et seuls les vainqueurs perdurent dans les mémoires. Nul doute que Nibali vient d’y trouver sa place.

Classement général :