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Trois séries à voir … sur Paramount+

La plate-forme Paramount+ arrive en France, notamment via Canal+ ; on a sélectionné trois séries inédites à découvrir sur ce nouveau service de V.O.D.

C’est une nouvelle plate-forme de streaming qui s’ajoute à la liste de celles déjà disponibles pour les spectateurs français : depuis le 1er décembre, Paramount+ est disponible via Canal+ pour 7,99€ par mois (ou 79,99€ par an), mais elle est aussi incluse sans surcoût pour les abonnés au pack Ciné Séries ou avec l’offre Canal+ Friends & Family. On y retrouve déjà un catalogue impressionnant de films, documentaires et séries, qui devrait encore s’enrichir dans les prochaines semaines. 

Côté séries, justement, Paramount+ propose les programmes de Showtime (Dexter, Billions, Yellowjackets, Shameless, Homeland, Twin Peaks…), de CBS (Les Experts, Magnum), de MTV, de  Comedy Central (South Park), ou encore de Nickelodeon pour les enfants (Bob l’Éponge, la Pat’ Patrouille).  Et bien entendu, des créations originales de Paramount (dont la série française Le Signal, d’après le roman de Maxime Chattam, actuellement en cours de développement) et des séries inédites en France comme le prequel de Yellowstone, 1883, ou l’adaptation de American Gigolo. Parmi celles-ci, on en a déjà retenu trois, à découvrir dès maintenant ou prochainement. 

The Offer, dans les coulisses du film Le Parrain

10 épisodes de 50′ environ. Disponible dès maintenant.

C’est quoi, The Offer ? Après un échec cuisant au box-office, le producteur Al Ruddy (Miles Teller) essaye de relancer sa carrière en adaptant Le Parrain, livre qui cartonne alors en libraire, dans lequel Mario Puzo (Patrick Gallo) raconte l’histoire de Don Corleone, parrain de la mafia italo-américaine. Tandis que Marlon Brando (Justin Chambers) est choisi pour interpréter le rôle principal et que la réalisation est confiée au jeune cinéaste Francis Ford Coppola (Dan Fogler), le projet de film provoque déjà des controverses. La communauté italo-américaine se sent stigmatisée et les « Capi » new-yorkais n’apprécient guère la manière dont ils sont dépeints dans l’ouvrage, et ils vont tout mettre en œuvre pour stopper le film. C’est compter sans la détermination de Ruddy, qui va notamment s’assurer le soutien du parrain  Jo Colombo (Giovanni Ribisi). Encore faut-il convaincre la Paramount de financer le projet, trouver des lieux de tournage, gérer les retards et les dépassements de budget… 

Le 50e anniversaire du Parrain n’est pas passé inaperçu de la Paramount, qui a produit le film en 1972. Outre une version restaurée au cinéma, le studio a ajouté à sa plate-forme The Offer, une série qui raconte l’histoire derrière le film. Problèmes de budget, débats sur le casting, difficulté à trouver des décors, divergences artistiques… mais aussi pression de la communauté italo-américaine et notamment des familles du crime organisé, qui jugeaient  la représentation littéraire stigmatisante. C’est la version de Albert S. Ruddy, le producteur du film, que nous raconte la série, des débuts du projet jusqu’aux oscars en passant par le tournage en Sicile – version contestée par d’autres personnalités. The offer a parfois des airs un peu scolaire, elle reprend tous les clichés et tous les passages attendus – un peu comme une litanie d’anecdotes connues ou une reconstitution de la légende qui entoure le film, plus fantasmée que réaliste. Mais peu importe, car c’est une série divertissante, qui reconstitue joyeusement le monde du cinéma des années 1970 et où l’on croise  Al Pacino, Marlon Brando, Ali MacGraw, Robert Redford, Diane Keaton, James Caan, Frank Sinatra,… Et elle vous donne surtout une furieuse envie de revoir Le Parrain

The First Lady, portraits croisés de trois premières dames des États-Unis

10 épisodes de 50′ environ. Disponible dès maintenant. 

C’est quoi, The first lady ? Elles s’appellent Eleanor Roosevelt (Gillian Anderson) Betty Ford (Michelle Pfeiffer) et  Michelle Obama (Viola Davis) ; toutes les trois ont occupé la place de première dame des États-Unis, suite à l’élection de leur mari respectif à la présidence. Aux côtés de Franklin Roosevelt (Kiefer Sutherland), Gerald Ford (Aaron Eckhart) et Barack Obama (O.T. Fangbenle), chacune a dû trouver sa place, concilier vie privée et vie publique, dans le contexte de son époque. Campagnes présidentielles, entrée à la maison blanche, décisions politiques, vie après la présidence : chacune a joué un rôle, aux côtés de son époux. 

Portée par un excellent casting (mention spéciale à Michelle Pfeiffer), The first lady retrace les parcours croisés de ces trois femmes qui ont été mariées au président des États-Unis. On suit leurs histoires qui s’entremêlent, chaque épisode alternant les scènes dédiées à chacune d’entre elles, à la fois de façon chronologique et thématique. L’engagement de Eleanor lors de la deuxième guerre mondiale, ses relations complexes avec son époux malade ; l’alcoolisme de Betty et sa difficulté à trouver sa place ; la façon dont Michelle met sa carrière entre parenthèses… Mais aussi des questions récurrentes d’une époque à l’autre, telles que  le sexisme et le racisme, la pression des médias, les relations conjugales, les exigences d’un rôle qu’elles n’ont pas forcément choisi. Parfois un peu brouillonne, souvent inégale, la série est toutefois intéressante dans la manière dont elle retrace la vie de ces trois femmes emblématiques à trois époques distinctes, toutes les trois différentes sur de nombreux points et semblables sur d’autres. Une plongée dans l’Histoire contemporaine, à travers un regard différent. 

Tulsa King, Sylvester Stallone en gangster de la mafia

10 épisodes de 40′ environ. Disponible début 2023 et déjà renouvelée pour une saison 2

C’est quoi, Tulsa King ? Dwight Manfredi (Sylvester Stallone), membre d’une puissante famille mafieuse new-yorkaise, sort de prison après 25 ans derrière les barreaux. Alors qu’il s’attend à retrouver sa place au sein de l’organisation, il déchante vite lorsqu’il découvre que, plus gênant qu’autre chose, il va être exilé, envoyé à Tulsa. Dans cette ville de l’Oklahoma, il a pour mission d’y lancer des activités criminelles. Dès son arrivée, Dwight se met à la tâche en commençant par racketter le propriétaire (Martin Starr) d’un dispensaire qui vend du cannabis. Mais mafieux old school inadapté à l’époque, Dwight va avoir d’autant plus de mal à s’imposer que son arrivée a attiré l’attention des autorités et d’anciens rivaux, tandis qu’à New York, certains membres de la famille ont des griefs contre lui…

Tulsa King est une série surprenante, qui opère un  peu la synthèse entre les univers de ses deux créateurs : côté Terence Winter, des Italo-Américains impliqués dans des activités illégales et côté Taylor Sheridan, le cœur des États-Unis avec villes entourées de prairies, de ranchs et de déserts. Et voilà comment un mafieux italo-américain débarque à Tulsa. Mais contrairement à Yellowstone ou Boardwalk Empire, Tulsa King est indéniablement une comédie qui privilégie le côté humoristique. Même si l’on devine que l’intrigue criminelle va prendre de l’importance, même si se dessine un côté plus dramatique notamment dans la manière dont le héros tente de renouer avec sa fille qu’il n’a plus vue depuis des années, les trois premiers épisodes diffusés pour le moment reposent beaucoup sur  l’inadaptation d’un gangster new-yorkais de 75 ans dans l’Oklahoma en 2022, après 25 ans de prison. L’histoire est parfois outrée, pas toujours très crédible… mais le mécanisme fonctionne et on passe un excellent moment. A fortiori grâce à un Sylvester Stallone épatant, dans un rôle taillé sur mesure. Et avec un premier épisode qui a battu des records de visionnage, la série vient d’être renouvelée pour une deuxième saison. 

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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