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Trump – Poutine : vers un Watergate 2.0 ?

Selon le New York Times, les services de renseignements américains auraient la preuve de contacts téléphoniques entre l’équipe de campagne de Donald Trump et les services russes. Ils cherchent désormais à savoir si celle-ci a collaboré aux tentatives de Moscou visant à influencer l’élection. Si les faits sont avérés, un scandale retentissant pourrait éclater. Et si l’on assistait aux prémices d’un Watergate 2.0 ?

 

Donald Trump a été élu, en novembre dernier, 45ème président des Etats-Unis (© DR)

 

Des contacts entre l’équipe de campagne de Trump et les services russes ?

 

C’est une affaire qui pourrait rapidement devenir un énorme scandale si les faits sont avérés. Hier, le New York Times a révélé que des écoutes téléphoniques et des traces écrites prouveraient l’existence d’une liaison rapprochée entre la Russie et certains membres de l’équipe de campagne de Donald Trump. Ces derniers auraient eu des contacts répétés avec des hauts responsables des services de renseignements russes dans l’année qui a précédé l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche.

Le quotidien américain assure que « les enquêteurs et les services de renseignement américains ont intercepté ces communications à peu près au moment où ils découvraient les preuves de tentatives russes de perturber l’élection présidentielle américaine en piratant le Comité national du parti démocrate ». Pour l’heure, les services de renseignements américains cherchent toujours à déterminer si l’équipe de campagne de Trump a collaboré de près ou de loin aux tentatives du régime de Vladimir Poutine pour perturber le scrutin de novembre dernier. Des preuves qu’ils n’ont pas encore réussi à obtenir, mais les soupçons sont réels en tout cas.

D’après le Times, un des conseillers de campagne du candidat républicain, Paul Manafort, aurait lui aussi été en contact avec les services russes. Interrogé à ce sujet, cet ex-consultant politique en Russie et en Ukraine a nié formellement ces accusations, les qualifiant « d’absurdes ».  « Je n’ai jamais parlé en connaissance de cause avec des membres des services de renseignement russes. (…) Ce n’est pas comme si ces gens-là portaient des badges affirmant : “Je suis un agent des services de renseignement russes” », a-t-il ironisé dans les pages du quotidien.

Moscou et Trump répondent aux accusations

Ce matin, Moscou a répliqué férocement aux accusations du Times. Les Russes remettent en cause la crédibilité des sources anonymes du quotidien new-yorkais, qui citait anonymement « quatre hauts responsables ou anciens responsables américains ». « Ne croyez pas les informations des journaux, il est très difficile en ce moment de les différencier des intox et canulars », a martelé le porte-parole de l’administration Poutine, Dmitri Peskov.

Ces révélations qui font la Une du Times interviennent seulement un jour après la démission (forcée) de Michael Flynn, le désormais ex-conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump. Celui-ci est accusé d’avoir eu des contacts avancés avec Sergey Kislyak, l’ambassadeur russe aux États-Unis, avant que le Donald Trump ne soit élu le 8 novembre dernier, puis d’avoir ensuite menti à ce sujet.

Michael Flynn, ex-conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump (© Carlos Barria/Reuters)

Michael Flynn, ex-conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump (© Carlos Barria/Reuters)

Très actif sur Twitter, le président américain a commenté l’affaire aujourd’hui sur le réseau social, blâmant une nouvelle fois les journalistes du New York Times et leur prétendu manque de patriotisme.

Traduction : « Le vrai scandale est que des informations classifiées soient distribuées illégalement par le ‘renseignement’ comme des bonbons. Très anti-américain! »

Dans un autre tweet, Donald Trump a ensuite fustigé les errances de son ancienne rivale démocrate, Hillary Clinton. Se dédouanant au passage de toute responsabilité quant aux divulgations de ses mails lors de la campagne présidentielle.

Traduction : (Cette histoire de) « connexion avec la Russie est une absurdité, c’est seulement une tentative pour couvrir les nombreuses erreurs commises par la campagne perdante d’Hillary Clinton »

Vers un Watergate 2.0 ?

 

Du côté des démocrates, cela ne fait aucun doute : il y a bien eu une alliance entre Moscou et Donald Trump durant la campagne électorale. L’ancien porte-parole de Clinton, Brian Fallon, a déclaré, aujourd’hui sur CNN, qu’au moment où ils tentaient de prévenir l’opinion « tout le monde se moquait de nous ». Une chose est sûre, c’est que si ces accusations sont vérifiées, on assistera très certainement à un Watergate 2.0 aux Etats-Unis. Et celui-ci sera sûrement bien plus retentissant que le premier, puisqu’il implique cette fois l’ingérence d’un pays étranger, et en l’occurence un antagoniste de longue date, dans la politique américaine.

 

En 1974, le président Richard Nixon avait été contraint de démissionner en direct à la télévision à cause du scandale du Watergate (© Rue des archives)

En 1974, le président Richard Nixon avait été contraint de démissionner en direct à la télévision à cause du scandale du Watergate (© Rue des archives)

Pour rappel, le Watergate est une affaire d’espionnage politique qui finira par contraindre, en 1974, Richard Nixon à démissionner de son poste de président des Etats-Unis. L’affaire commença en 1972 avec l’arrestation, dans l’immeuble du Watergate, de cinq cambrioleurs dans les locaux du Parti démocrate à Washington. Ceux-ci avaient été attrapés par la police avec du matériel d’écoute sur eux, et leur aspect les faisait plus ressembler à des agents secrets plutôt qu’à de simples cambrioleurs. A l’époque, les investigations menées par les journalistes du Washington Post et une longue enquête du Sénat américain finiront par lever le voile sur des pratiques illégales de grande ampleur au sein même de l’administration présidentielle.

Cela pourrait-il être le cas aujourd’hui ? Comme nous vous le disions en début d’article, si les faits sont avérés, cela aboutirait à un énorme scandale pouvant mener à une procédure d’impeachment. Cette procédure, qui signifie « mise en accusation » en français, offre au pouvoir législatif américain de destituer un haut fonctionnaire du gouvernement, président compris. Cela fut le cas pour Nixon, qui préféra quitter ses fonctions avant que la procédure ne se fasse, se sachant pertinemment condamné. Reste à savoir maintenant si Trump subira le même sort. Si celui-ci a réellement gagné l’élection en profitant d’un espionnage politique russe pour déstabiliser son adversaire, il y a de grandes chances qu’une procédure aussi exceptionnelle soit engagée. Cette affaire n’a pas fini de faire couler de l’encre.

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