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Tsipras au Parlement grec: les promesses électorales seront tenues.

Malgré une tournée européenne qui n’a pas eu les résultats escomptés par le gouvernement de gauche radicale, Alexis Tsipras, le premier ministre grec a réaffirmé qu’il tiendrait toutes ses promesses électorales.

Dimanche, lors de son discours de politique générale devant les 300 nouveaux parlementaires, le Chef du gouvernement s’est concentré sur un thème précis. Sur fond de lutte contre l’austérité et de volonté de « construire une nouvelle Grèce économiquement indépendante, souveraine, traitant d’égal à égal dans l’Union Européenne et la zone euro« , le leader de Syriza a mis en avant la « fierté nationale« .

Sans concession pour les instances européennes, il est plus que jamais déterminé à négocier un allègement de la dette pour « une question d’honneur et de respect« . La semaine qui commence s’annonce rythmée et risquée tant les mesures qu’il a annoncé hier sont enclines à contrarier les partenaires européens des grecs.

Le premier ministre grec, Alexis Tsipras s'est montré intransigeant devant le Parlement grec le 8 février 2015. Les promesses seront tenues !

Le premier ministre grec, Alexis Tsipras s’est montré intransigeant devant le Parlement grec le 8 février 2015. Les promesses seront tenues !

Une succession de mesures fortes annoncées par Tsipras.

En effet, Alexis Tsipras se prononce toujours sur les mêmes questions. La première, qui va agacer Angela Merkel est « l’obligation morale et historique » de réclamer à l’Allemagne des indemnités de guerre. Si l’Allemagne y a échappé en 1945, Tsipras se fonde sur un accord de 1953, conclu entre les Hellènes et la RFA pour exiger le remboursement du prêt imposé par l’Allemagne nazie à la Banque de Grèce. Ce remboursement permettrait aux grecs de rembourser la moitié de leur dette publique, soit près de 160 milliards d’euros.
Cependant, le gouvernement allemand ne compte pas accepter les exigences de Tsipras et y oppose des fondements juridiques depuis une semaine.

Afin d’échapper à la troïka, Alexis Tsipras a aussi proposé un « programme-relais » d’ici fin juin 2015 permettant « d’assurer les besoins financiers immédiats du pays ». Dans le but de rééquilibrer les comptes de l’Etat et surtout de renflouer les caisses, Tsipras a annoncé que la lutte contre les deux fléaux qui privent l’Etat grec de 1,5 milliards d’euros de recettes chaque année: la corruption et la fraude fiscale. Sont aussi concernés les trafics en tout genre. Pour réduire les dépenses du palais Maximou (palais du premier ministre grec), le personnel va être réduit de 40% tandis que la garde des bureaux sera amputée de 30% des effectifs.

Les volontés du peuple grec, manifestant contre l'austérité en novembre 2012 ont été entendues par Alexis Tsipras.

Les volontés du peuple grec, manifestant contre l’austérité en novembre 2012 ont été entendues par Alexis Tsipras.

Des gestes « généreux » au peuple grec.

Cohérent à la ligne politique de Syriza, Tsipras a préparé un plan d’urgence pour les ménages les plus démunis. D’après lui, « plusieurs milliers de foyers bénéficieront de dons de nourriture et d’une gratuité de l’électricité » et l’assurance maladie sera également rendue gratuite pour les grecs les plus pauvres pour réparer les « blessures dues à l’austérité« . Si les mesures ne sont moralement critiquables tant les besoins du peuple hellène sont avérés, c’est une nouvelle attaque frontale contre l’Allemagne, l’Union Européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le fonds monétaire international (FMI).

La Grèce a besoin de liquidités, c’est pourquoi, certains réseaux et infrastructures seront privatisés pour « assurer l’intérêt public » sans toutefois être bradés a précisé Alexis Tsipras.
Cependant, une question se pose. Le premier ministre grec tient à limiter le nombre de privatisations, mais comment peut-il réduire la dette publique (allégée ou non) tout en réévaluant le salaire minimum ( de 580 euros à 751 euros), et rétablir le treizième mois pour les retraites les plus faibles ?
Comment peut-il assainir ses comptes publics en réengageant les fonctionnaires licenciés illégalement (qui sont environ 3000 personnes) ?

Des mesures promises par Alexis Tsipras durant la campagne électorale qui représentent un véritable pied-de-nez à ses partenaires européens, à la BCE et au FMI qui exigent de la Grèce qu’elle respecte l’austérité imposée lorsqu’il a fallu sauver la Grèce de la faillite en 2008.

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