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(D)Uber dans les épinards grâce à l’Arabie Saoudite

Uber a annoncé hier avoir recueilli près de 3,5 milliards de dollars (soit 3,1 milliards d’euros) auprès de l’Arabie Saoudite. Actuellement valorisée à 62,5 milliards de dollars, cet investissement va permettre à l’entreprise de se développer dans une région où elle s’implante progressivement.

      Cela faisait plusieurs mois que la société californienne et le Public Investment Fund (PIF) saoudien travaillaient en secret sur cet apport financier. La somme qui est à ce jour la plus grosse jamais investie par une seule entité dans Uber répond à plusieurs attentes aussi bien du côté saoudien que du côté de la compagnie de service de voiture avec chauffeur. Le directeur du PIF a déclaré pour justifier cette prise de capital « à quel point la compagnie avait fait évoluer la mobilité urbaine partout dans le monde et que l’Arabie Saoudite avait hâte de prendre part à ce progrès« .

Uber cherche à s’implanter durablement dans la région

        Créée en 2008, la société californienne est présente depuis 2014 en Arabie Saoudite et ouvre des bureaux dans plusieurs autres pays comme le Pakistan en début d’année. Tout en important un modèle commun à tous ses marchés, à savoir le transport de personnes par des conducteurs indépendants via l’application mobile, Uber sait s’adapter avec par exemple le paiement en espèces dans la majorité des villes du Moyen-Orient. La société emploie près de 20 000 chauffeurs dans toute la région et espère voir ce chiffre continuer à augmenter progressivement.

Dans un communiqué, le PDG de Uber Travisk Kalanick a qualifié l’investissement de « vote de confiance » en ajoutant que la compagnie se tient prête à débuter un « partenariat sur les plans économique et social« . Ce dernier point a fait grincer des dents chez les défenseurs des droits: en effet, dans ce pays les femmes n’ont pas le droit de conduire, ces dernières représentent 80% des clients de la start-up. Ce à quoi Jill Hazelbaker, une porte parole de la firme, a répondu: « Bien sûr que nous pensons que les femmes devraient être autorisées à conduire. En attendant, nous sommes fiers de pouvoir offrir une mobilité à toutes les personnes utilisant l’application« .

Travis Kalanick, PDG d'Uber lors d'une conférence

Travis Kalanick, PDG d’Uber s’est dit « heureux » de la confiance saoudienne

L’Arabie Saoudite modifie sa politique

     Cet investissement marque également une nouvelle étape dans la volonté de l’Arabie Saoudite de s’éloigner d’une économie presque exclusivement basée sur le pétrole. Le plan de réforme « Vision 2030 » prévoit plusieurs mesures comme une vente de 5% des parts du géant pétrolier Aramco ou encore la mise en place d’une TVA jusqu’ici inexistante. La chute des prix du baril début 2015 a en effet contraint le royaume à utiliser chaque mois 30 milliards de dollars de ses réserves pour revenir à l’équilibre. A cette vitesse, les 700 milliards de dollars qui composaient cette réserve auraient maintenu le pays hors de l’eau pendant seulement 2 ans.

L’investissement dans la société Uber illustre bien cette volonté de changement, d’autant que la famille royale n’était pas connue jusqu’alors pour investir dans des sociétés de cette façon. Une ouverture économique qui pour certaines organisations laisse espérer une ouverture sociale progressive.

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