Une décapitation en Isère, une bombe explosée dans une mosquée au Koweït, et une fusillade en Tunisie. Voici le triste de bilan de ce vendredi noir pour le terrorisme.
Ce lundi 29 juin 2015, le califat de Daesh fête ses un an. Un anniversaire alors que ce vendredi, deux attentats ayant provoqué 56 morts étaient revendiqué par l’Etat Islamique (EI). En Isère, l’attentat commis par Yassin Salhi n’a pas été revendiqué, mais les motivations pourraient être terroristes. Ces trois attentats interrogent, et montrent ce qui a changé dans les profils des terroristes.
Au Koweït, les tensions shiite-sunnites à l’origine de l’attentat
Qui des 2 est musulman ? Celui qui va prier vendredi à la mosquée ou le cafard qui va tuer celui qui prie dans cette mosquée ? #Koweit #EI
— oxymorus (@oxymorus) 26 Juin 2015
C’est le premier attentat commis par Daesh au Koweït. Dans ce pays à majorité sunnite, l’EI a décidé de s’attaqué aux Chiite, qu’il considère comme hérétiques. Fahd Souleimane Abdel Mohsen al-Qabaa, 23 ans, a donc décidé de se faire exploser un jour de ramdam dans une moquée qui « répandait l’enseignement chiite parmi la population sunnite« . Le bilan est de 26 morts et 227 blessés. Le kamikaze est un ressortissant saoudien. Le peu de réactions Françaises par rapport à l’attentat Tunisien a été déploré par beaucoup d’utilisateurs Twitter.
@BFMTV s’étale sur la #Tunisie et aborde à peine l’attentat dans une mosquée au #Koweït. Les morts, touristes ou musulmans ne se valent pas? — Rozah (@RozahParks) 26 Juin 2015
En Tunisie, une attaque de plus contre la démocratie
C’est à Sousse, ville touristique de l’Est de la Tunisie qu’a eu lieu la fusillade à l’origine de 38 morts et 39 blessés ce vendredi. Armé d’une kalachnikov, le tueur arrive sur la plage, short noir et arme cachée dans son parasol. Il continue son massacre à la réception et à la piscine de l’hôtel. Il finira tué par les forces policières tunisiennes.
La Tunisie a besoin du tourisme pour accomplir sereinement sa transition démocratique, et l’Etat Islamique l’a bien compris. Après l’attentat du Bardo en Mars dernier, le secteur du tourisme avait enregistré une baisse de 25% du nombre de touristes et de 26% des recettes. En Tunisie, 7,3% du PIB et 470 000 emplois dépendent directement du tourisme. Laïc et démocratique, la Tunisie est une cible pour Daesh, qui en plus de s’attaquer à l’économie du pays, touche aussi à l’Occident : belges, allemands et britanniques ont été tués dans ce massacre.
Cette vidéo regroupe plusieurs vidéos amateurs, témoignant de la violence de l’attaque. Attention, certaines personnes peuvent être choquées.
Attentat en Tunisie : des vidéos amateurs… par francetvinfo
La personnalité du tueur reste une énigme pour les autorités, qui ne l’avaient pas signalé. Etudiant modèle, passionné de breakdance et de football, c’est au contact du milieu salafiste de Kairouan qu’il se converti peu à peu. Son père explique ne pas comprendre l’acte de son fils : » Je ressens la peine des victimes. C’est comme si j’étais mort aussi. J’ai tellement honte » confie-t-il à ITV NEWS. Aucune trace d’un passage en zone contrôlée par Etat Islamique n’a été trouvée sur son passeport, mais il a pu y entrer clandestinement. Son arme aurait été introduite clandestinement depuis la Lybie dans le pays selon un diplomate, preuve que l’Etat Islamique est infiltrée partout au Moyen Orient.
Un attentat Djihadiste en France ?
L’attentat perpétré contre la société Air Products a causé un mort, par décapitation, et plusieurs blessés légers. L’auteur, Yassin Salhi, a été arrêté, et son domicile perquisitionné. Lui réfute la thèse de l’attentat, comme l’explique cette vidéo BFM TV. L’Etat Islamique n’a pas revendiqué l’attaque.
#Isère > Yassin #Salhi affirme avoir voulu se suicider en réalisant un coup médiatique, maquillé en acte terroriste https://t.co/xVnrR3gjgT
— iTELE (@itele) 28 Juin 2015
Cependant, plusieurs éléments semblent contredire sa version des faits. Un drapeau islamique aurait été retrouvé près de la tête de son patron assassiné et la méthode de décapitation ferait référence aux méthodes de Daesh. Son éducateur a expliqué au Parisien que Yanis Salhi était « dangereux pour lui-même et pour les autres » et « une bombe à retardement« . Enfin, un selfie macabre a été envoyé en Syrie : le destinataire serait un djihadiste français.
Après un an d’existence, le califat de Daesh contrôle 300 000 kilomètres, 8 à 10 millions de personnes et des experts en communications qui lui permettent de recruter de plus en plus de personnes. Son influence psychologique grandit de jours en jours, et c’est sur internet que la guerre doit continuer.