Des négociations entamées en 2012 entre les Farc et le gouvernement colombien semblent enfin porter leurs fruits. Un accord a été conclu ce 12 juillet à la Havane. Il semble ouvrir une porte vers la paix comme l’a salué le président de la Colombie Juan Manuel Santoz. Les deux parties s’engagent à une désescalade de la violence en posant les termes d’un futur cessez-le-feu commun.
A la paz no hay que tenerle miedo, a la guerra sí. Por eso hay que acelerar conversaciones para llegar al fin del conflicto. #CreoEnLaPaz *
— Juan Manuel Santos (@JuanManSantos) 13 Juillet 2015
Origines de la guerre civile
En 1948 le candidat libéral à l’élection présidentielle Jorge Eliécer Gaitan est assassiné, le candidat conservateur restant alors seul en lice accède au pouvoir en 1949. Mais les plus pauvres, enthousiasmés par le discours du parti libéral se radicalisent et la révolte des paysans est matée dans le sang par le pouvoir. Certains groupes rebelles survivent alors jusqu’en 1964, année où Manuel Marulanda fédère les quelques groupuscules restant autour de l’idéologie de José Arrendas, proche du parti communiste colombien. Ils deviendront les Farc: Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes.
Relativement contrôlés par l’Etat qui ne les craignent pas encore, les Farc acquièrent leur formation paramilitaire jusque dans les années 80.
Révolution et cocaïne
Marulanda, loin d’être idéologue, prône un pragmatisme militaire sans limite: tous les moyens sont bons pour arriver à leurs fins. Les Farc s’associent alors avec les cartels de drogue, se lancent dans le trafic et les kidnappings contre rançons. L’argent affluent de plus en plus et la cocaïne en devient la première source de la guérilla. Elle en profite pour accentuer et multiplier les coups d’éclats et les actions violentes. Ils seront répertoriés dans la liste des groupes terroristes en 2005. Élu en 2002 puis réélu en 2006 le président Alvaro Uribe mène une politique ferme contre le groupe révolutionnaire en renforçant sa relation avec les Etats-Unis et la pression militaire dans le pays.
Un gage pour la paix ?
Engagées en 2012 à Cuba les négociations réunissant autour d’une même table le président Colombien et le numéro deux des Farc, responsable des négociations, ne semblaient pas aller vers une trêve, bien au contraire jusqu’à l’annonce de ces accords. À partir du 20 juillet prochain, les Farc s’engagent à réduire leurs opérations armées posant la première pierre d’une désescalade de la violence dans le pays. Le gouvernement colombien s’y engage lui aussi mais avec quelques réserves, se laissant quatre mois pour reconduire ou non cette décision. Au contraire, les homologues norvégiens et cubains, accompagnateurs des négociations, sont eux très enthousiasmés. C’est peut-être le début de la fin pour ce pays en guerre civile depuis près de 70 ans.
* « Il ne faut pas avoir peur de la paix mais de la guerre, c’est pourquoi il faut accélérer les négociations vers la fin du conflit. #CroireEnLaPaix ».