L’aventure continue pour Steven Gerrard. Le capitaine et icône de Liverpool a officiellement prolongé ce mardi son contrat jusqu’en juin 2015. Devenu professionnel en 1998, l’Anglais n’a connu qu’un seul club, avec lequel il a disputé plus de 600 matchs et remporté une Ligue des champions en 2005. Un parcours légendaire, et une fidélité devenue rare dans le football.
Arrivé à Liverpool, sur les bords de la Mersey, alors qu’il n’avait pas encore dix ans, Steven Gerrard n’a jamais cessé de faire frémir les tribunes d’Anfield Road. Plus de 20 ans après, le héros est toujours là, fier et amoureux. La tunique rouge ne le quitte plus, et le plaisir durera au moins jusqu’à l’été 2015. Le Britannique vient de prolonger son bail pour deux saisons, et il ne pouvait bien sûr pas en être autrement. « Stevie G » est heureux, comme à ses débuts, mais surtout soulagé. « Je suis ravi que ça arrive juste avant la saison, je peux ainsi me concentrer sur mon jeu tranquillement pour les deux prochaines années », note le capitaine des Reds sur le site du club. S’il n’a plus ses jambes de vingt ans, Gerrard est devenu l’un de ces emblèmes du ballon rond, l’un de ceux qui ont juré fidélité et dont le nom impose le respect jusqu’au bout du monde. Quinze années de bons et loyaux services, 630 matchs disputés avec l’équipe première, 159 buts marqués, deux coupes d’Europe remportées, le meilleur joueur UEFA de l’année 2005 est un symbole, un modèle pour tous. « Vous savez, quand on essaie d’attirer un joueur, il y a deux-trois trucs dans votre club qui peuvent le convaincre. Steven est définitivement l’un de ceux-là. Quand on discute avec des joueurs pour les faire signer, ils sont toujours demandeurs de rencontrer Steven, et de le connaître. C’est une icône mondiale. Nous avons vraiment de la chance de l’avoir et de l’avoir en tant que capitaine. », explique Ian Ayre, le manager du club, dans un discours en forme d’hommage. Steven Gerrard et Liverpool, c’est une histoire rêvée, et ce n’est pas encore terminé.
Ô grands fidèles.
Dans le football, la loyauté est un art qui se perd. Rares sont les joueurs à n’avoir fait vibrer qu’un seul public. Mais force est de constater que la stabilité est l’adage des grands. Un principe que connaît bien Manchester United, l’un des rivaux de Liverpool. Parmi tous les grands noms qui ont eu l’honneur de défendre Old Trafford, deux légendes sont encore en activité. Ryan Giggs, 941 matchs joués depuis 1991. Paul Scholes, 718 rencontres disputées depuis 1994. A eux deux, 324 buts inscrits sous une seule bannière. Immense.
L’Italie aussi a ses tenaces. Et comment ne pas citer Paolo Maldini, joueur de l’AC Milan entre 1985 et 2009, pour 902 matchs joués. Sept championnats d’Italie et cinq Ligues de champions plus tard, son maillot frappé du numéro 3 a même été retiré par le club rossonero. Un parcours semblable à celui de Francesco Totti, lui qui entamera dans quelques semaines sa 21è saison dans la capitale italienne, sous les couleurs de l’AS Roma. Avec déjà 281 réalisations au compteur… Une passion qu’il décrit si bien : « Même si j’ai eu plusieurs possibilités de partir, j’ai toujours dit que je voulais enfiler le maillot d’un seul club dans ma carrière. Je n’arrive pas à m’imaginer avec un autre. L’amour a prévalu sur toutes les offres. Je suis heureux de ma décision. Pour moi, cela représente plus qu’un Ballon d’or. ». Oui, c’est sa raison d’être.
L’amour du maillot, une bonne maladie qui touche aussi les gardiens de but. Comme Iker Casillas, portier du Real Madrid depuis 1999, 654 fois dernier rempart de la Casa Blanca. Mais l’Espagnol est encore loin du Brésilien Rogério Ceni. A 40 ans, ce dernier a déjà combattu 1068 fois pour son Sao Paulo FC, avec 112 buts à la clé !
En France, le phénomène est plus rare, et les noms moins ronflants. Il faut tout de même citer Claude Puel, 17 ans et plus de 600 matchs à Monaco, ou encore Eric Sikora, 19 saisons au RC Lens. A l’inverse, un joueur comme Xavier Gravelaine a lui connu seize équipes professionnelles différentes, dont 14 dans l’hexagone.
Depuis l’arrêt Bosman en 1995, les transferts se sont multipliés à mesure que le business du football a pris de l’ampleur. L’argent fait souvent figure de premier choix, et les joueurs qui ne connaissent qu’un seul club sont de plus en plus rares. Mais c’est pour cela que les Gerrard, Maldini et consorts sont si adulés et si précieux. Profitons en, et admirons les.