L’association catholique Catholic For Choice, favorable au droit à l’IVG, interpelle le pape François dans un communiqué de presse.
Tandis que le chef de l’Église catholique, le pape François entame demain une visite au Mexique, les membres de l’association catholique lui demandent de reconnaître le droit à la contraception et à l’avortement. Dans cet appel au pape François dans le International New York Times paru aujourd’hui, l’association souhaite favoriser le droit d’avorter ou d’avoir un accès à la contraception pour les femmes des pays touchés par le virus Zika, virus qui peut causer de graves malformations chez les fœtus.
Invoquant la parabole du Bon Samaritain, l’association demande au pape de faire valoir le « bon leadership pastoral » afin de faire ce quelle considère comme « la meilleure chose à faire pour les femmes d’Amérique latine ».
« Faites comprendre à vos frères évêques que de bons catholiques peuvent suivre leur conscience »
Dans le communiqué publié dans le International New York Times, l’association écrit : « Quand vous voyagerez demain pour l’Amérique latine, nous vous demandons, pape François, de faire comprendre à vos frères évêques, que de bons catholiques peuvent suivre leur conscience et utiliser le contrôle des naissances pour eux-mêmes afin de protéger leurs prochains. Faites comprendre à la hiérarchie catholique que les décisions des femmes autour de la grossesse, y compris la décision de mettre fin à une grossesse à risque, doivent être respectées et non condamnées. «
Le pape François en visite au Mexique
Le cardinal et archevêque de Mexico, Norberto Rivera, a annoncé publiquement la visite du pape François à Mexico le vendredi 12 février. Ce voyage sera son quatrième voyage apostolique en Amérique latine.
Le voyage du pape François au Mexique débutera vendredi 12 février. La visite du pape devrait donc s’effectuer notamment dans le sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe où la Vierge Marie est honorée comme patronne des Amériques, mais aussi dans plusieurs villes du pays. Le pape avait déjà accompli trois voyages en Amérique latine, au Brésil en 2013, en Équateur, en Bolivie et au Paraguay en 2015 et Cuba 2015.
Le Pape François se rendra à Mexico du 12 au 18 février https://t.co/dJwRa6CSYF pic.twitter.com/JfA1WPktaP
— L’ÉCHO DE LÉVIS (@ECHODELEVIS) 30 Janvier 2016
Face au virus Zika, la question de l’avortement divise l’Église
Les évêques montent au créneau. Ce quatrième voyage intervient alors que la région est en proie à une épidémie de virus Zika. Le Mexique est le deuxième pays le plus catholique d’Amérique latine après le Brésil, pays également touché par l’épidémie de virus.
Le droit à l’avortement et à la contraception est très règlementé dans ces pays, voire vivement condamné. Alors que la question de l’accès à la contraception et au droit à l’IVG devient de plus en plus virulente pour faire face au virus, la pression de l’Église constitue un principal obstacle.
Du côté des évêques brésiliens, ils déclarent dans un communiqué daté du 4 février que l’état d’urgence sanitaire décrété par l’OMS ne « justifie pas de préconiser l’avortement en cas de microcéphalie » quand bien même le lien entre les malformations et le virus n’est pas prouvé scientifiquement. De même que les prélats colombiens, lors de la Conférence épiscopale brésilienne, sont pointées du doigt les actions de « certains groupes » qui montrent, selon les discours prononcés au cours de la conférence, un « manque total de respect pour le don de la vie ».
Le #Pape #François ne dit pas que l’IVG est incompatible avec la défense de la nature. C’est la justification qui lui parait incompatible.
— ELANGON Marius (@MariusElangon) 22 Juin 2015
L’épidémie soulève le débat autour de l’avortement et de la contraception.
Le Brésil est le pays le plus touché par le virus. En effet, plus de 404 cas de bébés nés avec une microcéphalie sont à déplorer depuis octobre au Brésil, et 3 670 autres cas suspects sont associés au Zika, contre 147 confirmés sur l’ensemble de l’année 2014. Le pays faisant face au virus est aujourd’hui au cœur de l’épidémie et du débat qu’il soulève autour de l’avortement et de la contraception.
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