Où est donc l’avion de la Malaysia Airlines qui s’est abîmé en mer le 8 mars dernier, avec à son bord près de 240 passagers ? « Dans le sud de l’océan Indien » avaient affirmé les enquêteurs, après y avoir détecté des signaux. Malheureusement, on l’a appris aujourd’hui par le biais d’une dépêche AFP, le ratissage des fonds marins dans cette zone n’a rien donné. Et l’espoir de savoir un jour où il se trouve ne semble plus vraiment permis.
Si on voulait faire un mauvais jeu de mot, on dirait que les recherches du Boeing MH370 sont tombées à l’eau. Mais c’est un tel drame que l’on ne fera pas d’humour cette fois-ci. Par égard pour les familles des victimes qui ne pourront sans doute jamais offrir d’autre sépulture à leurs proches que l’immensité de l’océan.
En effet, depuis la disparition de l’appareil qui effectuait la liaison Kuala-Lumpur-Pékin, de nombreuses hypothèses ont été avancées mais aucun résultat concret n’en a découlé. La piste la plus solide était jusqu’alors l’exploration d’une zone 850 km², à plusieurs centaines de miles des côtes australienne. Mais celle-ci vient d’être abandonnée par le Centre de coordination international des recherches (JACC), chargé des recherche. « Aucune trace de débris d’avion n’a été trouvée par le véhicule sous-marin autonome » a annoncé le JACC ce jeudi. Avant de conclure que « la zone pouvait être exclue comme étant l’endroit où le vol MH370 [a coulé]». Une information confirmée par Michael Dean, vice-directeur des instruments maritimes au sein de la Navy américaine, sur CNN. « Nous pensons que les signaux qui nous ont guidés jusqu’à cette zone ne provenaient pas des boîtes noires de l’avion mais étaient vraisemblablement des sons produits par le bateau qui orientait le robot sous-marin muni de la sonde de recherche », a-t-il déclaré.
Carte présentant le trajet du vol MH370 et la zone de recherche :
Un constat amer qui éteint violemment la flamme d’optimisme que la découverte de ces signaux avait suscité en avril dernier –soit un mois après la catastrophe. En effet, les boîtes noires ont dorénavant cessé d’émettre : retrouver l’avion, ou au moins des débris de la carlingue, s’apparente dorénavant plus à sonder une botte de foin afin d’y dénicher une aiguille. Le navire australien Ocean Shield, qui transportait le robot sous-marin américain Bluefin-21, a donc quitté la zone sans pouvoir apporter, aux familles endeuillées, plus de réponses sur cette tragédie.
Toutefois, selon Scott Hamilton, directeur du cabinet américain de consultants en aéronautique Leeham, les données devraient bientôt être réexaminées avec une attention accrue. Et les recherches continuer malgré tout. « Cela prendra du temps, peut-être des années, avant qu’ils n’abandonnent » a affirmé l’analyste.
Espérons que la détermination des chercheurs portera enfin par ses fruits. En attendant, la mystérieuse disparition du vol MH370, qui s’était détourné de sa trajectoire initiale avant de se volatiliser des écrans radars, n’a pas fini d’alimenter les fantasmes.