C’est une des séries cultes des années 80, Jem et les Hologrammes fête cette année ses 40 ans d’existence.
Jem et les Hologrammes est une série d’animation américaine emblématique des années 1980, créée par Christy Marx et produite par Sunbow Productions et Marvel Productions. Diffusée à partir de 1985, la série se situe au croisement du dessin animé musical, du soap-opera pour adolescents et du feuilleton à rebondissements. Conçue initialement pour promouvoir une ligne de poupées et d’accessoires de Hasbro, Jem a vite trouvé un public fidèle et s’est imposée comme un phénomène culturel mémorable, notamment pour toute une génération qui a grandi avec ses chansons, ses tenues flamboyantes et ses intrigues à la fois romantiques et dramatiques.
Par bien des aspects, Jem s’apparente à une version américaine et américanisée des magicals girls japonaises, notamment on pensera à Creamy sortie en 1983 au Japon.
Ca parle de quoi « Jem et les Hologrammes » ?
L’histoire tourne autour de Jerrica Benton, jeune héritière d’une entreprise et d’une fondation caritative, qui découvre le pouvoir d’un système holographique high-tech nommé Synergy. Grâce à Synergy et à une paire de boucles d’oreilles spéciales, Jerrica se transforme en Jem, une chanteuse pop-rock extravagante au look pailleté et coloré. Cette double identité crée la trame dramatique centrale de la série : jongler entre vie quotidienne, responsabilités familiales et carrière artistique tout en gardant le secret. Jerrica forme le groupe Jem and the Holograms avec ses amies et musiciennes—Aja, Kimber, Shana et plus tard Raya—et affronte des rivales comme The Misfits, un trio de rockeuses antagonistes.
« Jem » se distingue par son intégration de clips vidéo musicaux, inspirés par le succès de MTV. Chaque épisode contient plusieurs chansons originales, créant un univers pop unique. Les chansons sont interprétées par Britta Phillips (Jem), Ellen Bernfeld (Pizzazz) et Gordon Grody (Riot). La musique de Jem et les Hologrammes se caractérise par un son pop soutenu par des instruments acoustiques, tandis que les Misfits adoptent un style punk électronique.
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Des personnages multiples
Sur le plan des personnages, Jerrica/Jem est au centre, mais la série accorde une place importante aux amies du groupe et aux antagonistes. Les Misfits (Pizzazz, Roxy et Stormer) forment un contrepoint rock et rebelle, tandis que d’autres figures comme Eric Raymond, manager machiavélique, ou les parents et collaborateurs de Jerrica ajoutent des couches d’intrigue. L’un des éléments récurrents est la tension entre authenticité et image : la célèbre question “Qui est Jem vraiment ?” résonne avec les questionnements adolescents sur la construction de soi et la représentation publique.
Samantha Newark prête sa voix à Jem et Jerrica. La production musicale se déroulait à New York et Atlanta, tandis que les voix étaient enregistrées à Burbank, en Californie. Britta Phillips a été choisie comme voix chantée de Jem après une audition. D’autres acteurs notables incluent Patricia Alice Albrecht (Pizzazz) et Charlie Adler (Eric Raymond).
Comment a été perçue la série ?
La réception critique à l’époque était mitigée : certains voyaient en Jem un simple produit commercial destiné à vendre des jouets, d’autres saluaient la série pour son univers musical inédit à la télévision jeunesse et son approche sérielle plus proche du soap que des dessins animés traditionnels. Avec le recul, Jem a acquis un statut culte ; elle est aujourd’hui regardée avec nostalgie et réévaluée pour sa place dans la culture pop, son empowerment féminin et sa diversité relative de personnages. La série a aussi lancé des produits dérivés : poupées, albums musicaux, bandes dessinées et, plus tard, une adaptation cinématographique en 2015 qui n’a pas rencontré le succès escompté auprès des fans originaux.
Avec les années, Jem et les Holograms est passée du simple statut de support marketing à celui de série culte. Les nostalgiques des années 80 la regardent comme un miroir de leur jeunesse, tandis que des nouvelles générations redécouvrent son esthétisme flamboyant via Internet, fan art, conventions et playlists rétro. La série est aussi étudiée pour ses thèmes : l’affirmation de soi, la complexité des relations féminines, et la question de l’identité publique versus privée — des sujets toujours pertinents dans l’ère des réseaux sociaux et de l’image de marque personnelle.