À quelques jours de l’arrivée sur les Champs-Élysées, Christopher Froome maillot jaune, vient de remporter sa troisième étape. Sur un contre la montre plutôt à l’avantage des grimpeurs entre Embrun et Chorges, il s’est une fois de plus montré intraitable.
Et un et deux et trois. Troisième succès pour le coureur Britannique né au Kénya, Chris Froome. Après les deux arrivées au sommet à Ax 3 Domaines, puis au sommet du Mont Ventoux, il a remporté hier le deuxième contre la montre individuel de ce Tour 2013.
Un chrono, qui passait par deux côtes, faisant la part belle aux meilleurs grimpeurs, plus qu’aux rouleurs spécialistes. Preuve en est, Tony Martin vainqueur du premier CLM n’a terminé qu’en 27ème position. À contrario un coureur comme Andy Schleck qui habituellement termine dans les bas fonds du classement lors de ce genre d’étape, a cette fois ci prit une honorable 15ème place. Longtemps, c’est le jeune Américain Tejay Van Garderen le maillot blanc l’an passé qui a dominé ce chrono. Lorsque le top 15 s’est élancé, la donne a très rapidement changé. C’est d’abord Andrew Talansky qui a devancé son compatriote. D’autres ont suivi, jusqu’à Joaquin Rodriguez, le petit grimpeur de l’équipe Katusha a frappé un grand coup, mais derrière lui, Alberto Contador qui retrouve enfin ses jambes. Le Madrilène a dominé le premier passage intermédiaire, le second aussi puis le troisième. La fin a été plus compliquée pour lui, mais sur la ligne d’arrivée, l’essentiel était assuré avec 72 centièmes d’avance sur « Purito ».
Mais Froome dans tout ça ?
L’essentiel assuré oui, si l’on oublie Chris Froome. Dominé lui comme tous les autres dans les trois premiers passages par Contador, il se dirigeait vers une belle performance tout de même. Cependant, le dernier secteur étant favorable aux rouleurs le maillot jaune n’avait pas tout perdu loin de là. Aussi impressionnant que d’habitude, le Kényan blanc allait refaire son retard, pour devancer Contador de neuf secondes sur la ligne. Troisième victoire, pour celui qui est plus que jamais proche de remporter sa première grande boucle.
Dès aujourd’hui et l’arrivée à l’Alpe d’Huez, les grands grimpeurs vont probablement essayer de faire vaciller (enfin) le leader au général. Mais le suspense n’est plus ici, les bagarres seront ailleurs. Tout d’abord, il y aura une bagarre pour un podium final, puisqu’il n’y a que 2 minutes 30 entre Contador (2ème) et Quintana (5ème). Enfin, le seul maillot pour lequel il reste un peu de suspense, c’est celui de meilleur grimpeur. Sur les épaules de Froome, c’est Nieve qui le porte ces derniers jours, puisque le Britannique est vêtu tout de jaune. Si ce dernier ne tentera pas particulièrement de le défendre (ses intérêts sont bien sûr ailleurs), on se dirige donc vers un duel entre le coureur d’Euskaltel et le Français Pierre Rolland.
Jean-Christophe Peraud : à l’entraînement et en course
Côté Français justement, très mauvaise nouvelle hier. Le meilleur tricolore au général Jean-Christophe Peraud d’AG2R la Mondiale, a connu un jour sans. Tout d’abord, il a connu une chute le matin lors de la reconnaissance du parcours. Immédiatement pris en charge, il est allé rapidement passer une radio. Le diagnostic est dur, mais il aurait pu être pire. Trait de fracture sur l’épaule droite, mais pas de déplacement. Au courage, le natif de Toulouse prend part tout de même au chrono. Neuvième au général, il donne tout et malgré sa blessure, réalise un parcours plus qu’honorable… Jusqu’à deux kilomètres de l’arrivée. La pluie (déjà tombée plus tôt dans la journée) faisait son retour. Quelques gouttes seulement, mais suffisant pour remouiller la route. C’est sur un virage sur la droite qu’une nouvelle chute intervient pour le meilleur Français de cette centième édition du Tour. Il tombe sur la même épaule, cette fois ci le diagnostic est sévère fracture de la clavicule et abandon immédiat.
Forcément déçu, il s’avoue aussi être soulagé de terminer ce Tour, sans une blessure plus grave. En tout cas, il n’y a toujours pas eu de victoire pour un tricolore et aucun ne terminera dans le top 10… Triste tour pour notre patrie.