(Re)découvert dans Captain America Civil War, l’homme araignée réintègre le giron Marvel dans Spider-Man Homecoming ! De quoi se faire une toile ?
On l’a redécouvert pour le meilleur dans Captain America Civil War mais avec Spider-Man Homecoming l’homme araignée est de retour avec un film entier tout à sa gloire. Après les deux volets « Amazing » avec Andrew Garfield qui sonnèrent le glas du personnage pour Sony, la compagnie a passé la main artistiquement pour redonner à Marvel la latitude afin d’intégrer l’un de ses personnages phares à son fameux MCU (Marvel Cinematic Universe). En choisissant de faire du tisseur un jeune ado confronté aux affres de la vie lycéenne Marvel offre aussi une cure de jouvence à un personnage que Sam Raimi nous avait amené au firmament avant que Marc Webb ne nous plonge dans des abîmes de perplexité. Cette nouvelle itération très ancrée dans les codes du teen movie donne t’elle la bonne carburation et réinvente t’elle un héros en souffrance où bien empêtre t’elle définitivement Spidey dans sa toile ?
Mais c’est quoi déjà… Spider-Man Homecoming ? Après ses spectaculaires débuts dans Captain America : Civil War, le jeune Peter Parker découvre peu à peu sa nouvelle identité, celle de Spider-Man, le super-héros lanceur de toile. Galvanisé par son expérience avec les Avengers, Peter rentre chez lui auprès de sa tante May, sous l’œil attentif de son nouveau mentor, Tony Stark. Il s’efforce de reprendre sa vie d’avant, mais au fond de lui, Peter rêve de se prouver qu’il est plus que le sympathique super héros du quartier. L’apparition d’un nouvel ennemi, le Vautour, va mettre en danger tout ce qui compte pour lui…
On l’avait vu dans Captain America Civil War, ce nouveau Spider-Man revenait à l’essence même du comics avec un Peter Parker très jeune qui faisait vraiment son âge et c’est confirmé ici. Jeune, insouciant et en formation, la vie de lycéen de Peter Parker tient une place prépondérante dans ce nouveau film où le jeune homme se trouve paradoxalement plus « humanisé » que poussé dans la lumière de sa condition super-héroïque. En cela une grande partie du film s’inscrit dans les gênes du teen-movie à la John Hughes (Breakfast Club, La Folle Journée de Ferris Bueller…) références totalement assumées et plutôt bien restituées avec un récit qui explore le passage à l’âge adulte dans une relecture du personnage qui nous épargne une énième origin story pour nous expliquer ses motivations. Très efficace dans sa construction, jouant avec les poncifs du genre mais parvenant à les intégrer au récit avec énormément d’humour, le cadre connu facilite l’identification et offre une vision nouvelle d’éléments familiers.
Cette quotidienneté imprimée au film permet d’assoir son aspect attachant et de multiplier l’empathie que l’on éprouve pour ce Peter Parker proche de nous, timide, innocent et maladroit, qui découvre ce qu’implique ses responsabilités mises en balance avec ses soucis d’adolescent. Dans son rapport d’élève à maitre avec un Tony Stark (que les auteurs ont le bon goût de ne faire apparaitre qu’à bon escient ce qui lui évite de phagocyter le film) protecteur et paternel, la personnalité de Peter Parker gagne en épaisseur et en densité au fil du métrage. Le scénario ménage pourtant ses effets et bien loin de nous servir seulement une recette éprouvée, parvient même à nous ménager un rebondissement de derrière les fagots inattendu et à même de permettre au film de basculer dans une atmosphère plus dramatique. On émettra cependant quelques réserves sur des scènes d’action qui ne grimpent pas réellement en intensité du début à la fin du film et qui visuellement ne sont pas toutes du meilleur effet, dépourvues même d’un sens du spectaculaire qui est pourtant l’apanage des productions Marvel. La mise en scène de Jon Watts n’est pourtant pas à remettre en cause tant le réalisateur s’acquitte de sa tâche avec opiniâtreté mais force est de constater qu’il semble plus à l’aise dès lors qu’il s’intéresse aux personnages et à leurs interactions. D’ailleurs si tous les personnages secondaires autour de Peter ne sont pas tous traités avec la même réussite, son complice Ned (Jacob Batalon), Michelle (Zendaya) et Tante May (Marisa Tomei) tirent magistralement leur épingle du jeu.
Il faut redire à quel point le film est drôle, avec des scènes réellement tordantes et des dialogues souvent hilarants mais aussi à quel point ce ton prépondérant nuit à la présence d’enjeux dramatiques plus forts et plus intenses à même de favoriser une lecture plus sombre de la narration. Si le méchant du film, Le Vautour, interprété par Michael Keaton avait un potentiel important, son traitement le sous-exploite mais ce n’est pas la faute à l’acteur qui trouve la bonne carburation en n’étant pas dans la démesure qui nuit souvent aux bad guys des films de super-héros. Enfin Tom Holland confirme tout le bien que l’on pense de lui et la diversité de sa palette de jeu lui permet d’embrasser son double-rôle avec une dextérité et un savoir-faire digne des comédiens les plus aguerris. Ce Spider-Man Homecoming s’avère au final un film extrêmement plaisant et rafraichissant auquel un peu d’intensité fait défaut pour transformer un voyage agréable en un trek puissant et excitant.
Relecture très fun de l’homme araignée Spider-Man Homecoming est un film hybride du teen et du comic book movie au détriment d’enjeux forts !
Spider-Man Homecoming de Jon Watts – En salles le 12 juillet 2017