Yanis Varoufakis, le nouveau ministre des Finances du gouvernement Grec d’Aléxis Tsipras, a un passé légèrement différent de ses confrères des pays voisins. En plus d’être diplômé de l’université du Texas à Austin et de l’université nationale et capodistrienne d’Athènes, il est également globe-trotter et était jusqu’alors consultant pour la société de jeux vidéo américaine : Valve.
Après l’élection du parti de gauche SYRIZA en Grèce, tous les regards se sont d’abord tournés vers son leader, Alexis Tsipras. Puis dans un second temps, le ministre des Finances, le deuxième homme vers qui les Grecs se tournent désormais pour rétablir une économie stable et prospère dans le pays à commencer à faire parler de lui.
Car les gens jasent et se questionnent : « Il n’a que 53 ans ? » « Il paraît qu’il travaillait dans les jeux vidéo… ».
Il a pourtant accepté et le voilà aujourd’hui à la tête des finances d’un pays dont on ne présente plus la crise. Yanis Varoufakis, 53 ans, diplôme de l’université du Texas et d’Athènes, était dans un premier temps directeur d’un programme doctoral en économie à l’université d’Athènes.
Entre 2004 et 2006, il se met à s’intéresser à la politique pour devenir le conseiller économique de Georgios Papandréou, le Premier ministre de l’époque. Il profite d’ailleurs de cette période pour parcourir le monde.
Il a toujours écrit et ses publications vont de 2001 à 2014. Il publiera en 2001 un ouvrage de référence sur « La théorie des jeux » intitulé : « Game Theory, Critical Persepectives ».
Un poste invraisemblable
En 2012, Gabe Newell, le président-directeur général de la société américaine Valve, lui envoie un mail lui proposant de devenir consultant pour la société. Il ne connaît pas grand chose aux jeux vidéo, hésite longtemps, puis accepte. Il ignore alors que cette expérience lui apportera un savoir unique
Car l’étude du marché des jeux vidéo peut évidemment paraître infantile dans un premier temps. Cependant, le mastodonte Valve, qui rappelons le emporte déjà tout sur son passage en 2012, n’est pas là pour s’amuser. La société pèse déjà plusieurs milliards de dollars cette année-là. Il devient donc consultant chargé de l’analyse des données statistiques de l’entreprise.
Le brillant économiste se met alors à étudier les micro-transactions et les systèmes de troques qui régissent les jeux. Il est alors émerveillé par la sauvegarde des données et le fait que n’importe quel échange, aussi petit soit-il, reste conservé dans la base de données.
C’est pour lui une révélation d’ailleurs. Il se met même à opposer ce système novateur à ce qu’il dénonce désormais comme « l’astrologie informatisé » de l’économétrie. L’entièreté des données chiffrées, totalement exhaustive et actualisée à l’économie numérique en temps réel devient son bâton de pèlerin.
Au fil des années, sa conviction se renforce et tous les modèles économiques utilisés par les gouvernements (et la troïka) se base sur des données obsolètes et infondées. Il se met à remettre en cause l’idéologie même du FMI, de l’OCDE et de toutes les instances économiques internationales.
Mais les deux années qu’il a passées à observer les données et les transactions de la communauté de « Team Fortress 2 » ne suffisent pas à répondre à la question et pour étayer ses propos, il faudrait l’étude de « jeux plus fins qui reproduisent des économies plus larges ».
Yanis Varoufakis ne pourra surement pas s’y atteler vu son nouveau poste, mais il pourra désormais observer des marchés plus larges, vivant et réel : ceux où la dette grecque est négociée.