C’est le 1er avril 2007 sur la chaîne de télévision TV Tokyo qu’est apparu pour la première fois sur les écrans la série Tengen Toppa Gurren-Lagann. Réalisée par un Gainax sur le déclin, le studio jouait quitte-ou-double en réalisant une série de mecha que le monde entier pourrait surkiffer. Retour sur une série d’animation qui a marquée sa décennie au fer rouge.
VISE L’EXCELLENCE AVEC TA VRILLE !!!
Dans un futur lointain, l’humanité vit sous terre et passe son temps à creuser pour étendre leurs galeries. Un jour, un jeune garçon du nom de Simon et son frère de sang Kamina découvrent en creusant une tête de robot géant. Se servant de cette étrange découverte, les deux acolytes accompagnés d’une jeune fille du nom de Yoko Littner remontent à la surface de la Terre. Ils y découvrent un monde désolé et dominé par des hommes-bêtes.
De ce postulat simple, la série va partir faire vivre des aventures complètement folles à ses personnages, mais aussi à son spectateur. Gurren-Lagann est en effet un cocktail mélangeant savamment action et humour, mais aussi du drame et des émotions fortes. Un mélange simple mais qui n’aurait pas été aussi réussi sans l’exceptionnelle équipe derrière l’œuvre ! Très léché visuellement, Gurren-Lagann rassemble la crème des animateurs ! De Hiroyuki Imaishi, également réalisateur de la série, à Yoh Yoshinari en passant par Sushio ou encore Tadashi Hiramatsu, tout le panthéon des animateurs du studio est présent. Ajoutez-y le script de Masahiko Otsuka et sublimez tout ça avec les musiques de Taku Iwasaki et vous obtenez une œuvre incroyablement soignée aussi bien sur la forme que sur le fond !
GIGA MULTI-DEGRÉS DE LECTURE BREAKER !!!
Bien que sur la forme Gurren-Lagann est un anime d’action/aventure pour adolescents plutôt classique, cette série a réussi à tirer son épingle du jeu pour plaire à tous. Car quand on creuse un peu, on se rend compte que cette série a en réalité beaucoup à raconter. Chacun peut voir Gurren-Lagann avec un propos différent. Le premier niveau de lecture est effectivement cette série jouissive bourrée d’action et de testostérone que l’on connaît. Cependant, on peut aussi y voir le voyage initiatique d’un jeune garçon apprenant à devenir un homme au fil des 27 épisodes que compte la série. Ou bien, vous pouvez aussi y voir un pamphlet contre le pessimisme et l’abandon par la rage de vaincre et la détermination. Ou même encore une métaphore de l’ascension et de la démultiplication à l’excès en repoussant toujours plus loin les limites de l’impossible.
Mais un des gros aspects que les fans auront lu en Gurren-Lagann, c’est ce brillant hommage fait aux animes des années 70-80. En effet, Gurren-Lagann est une série réalisée par des fans de vieux animes pur jus, notamment mecha ! Des adultes biberonés aux Mazinger et autres Gundam. La série en transpire, les clins d’œil fusent dans tous les sens ! De la pose Gunbuster prise par Simon à la lunette des Scopedogs de Votoms sur le sniper de Yoko ou même la simple image de la drill évoquant Getter Robo etc… Même le scénario pompe allégrement Space Battleship Yamato ! Pourtant, d’aucun ne vous dira que ces hommages sont indigestes ou trop visibles. Ces signes sont surtout un « Merci ! » adressé à ces œuvres que ces créateurs ont chéris toute leur vie.
Le fameux contre-croisé, référence évidente à Ashita No Joe
POUR QUI AU JUSTE VOUS ME PRENEZ ?!?
Bien que Gurren-Lagann n’a pas rencontré autant de succès que Code Geass diffusé à la même période, cet anime a laissé une emprunte forte dans la culture populaire. Outre son univers et ses personnages qui ont énormément plu, Gurren-Lagann se défini aussi par une identité visuelle marquante. Les fameuses lunettes de soleil, la cape volant au vent, le logo de la Dai Gurren-Dan, les éclats de lumière en croix, le gigantisme, les eyecatches dessinés par Hiroyuki Imaishi lui-même… Tout autant de symboles qui sont restés la marque de fabrique de la série au fil des années. De cette esthétique ressort une identité stylée immédiatement reconnaissable maintes fois reprise voire parodiée par la fandom.
Mais si cette série a été extrêmement bien accueillie à sa sortie au point de jouir d’un statut de culte, elle n’a cependant pas suffit à faire perdurer le studio Gainax. En effet, ses créateurs ont sorti quelques années après Panty & Stocking with Garterbelt, une comédie aux allures de cartoon américain. Seulement, cette série fût un flop au Japon, ce qui a incité les grands noms du studio à déménager pour fonder le studio Trigger. Ainsi sort en 2013 Kill la Kill, le successeur spirituel de Gurren-Lagann. Ici, point de mecha, mais toujours ce style unique et cette action over-the-top jouissive à souhait pour une série d’action qui ne laisse pas le temps de se reposer ! Jetez-y un œil, ça vaut le coup !
CROIS EN MOI QUI CROIT EN TOI EN RETOUR !!!
Depuis la diffusion de Gurren-Lagann, aucun anime mecha (hormis quelques Gundam) n’a réussi à faire autant de bruit. Certes, des bons animes mecha, il y en a eu . Mais des qui ont réussi à percer les cieux comme l’a fait Gurren-Lagann, il n’y eut. Comme l’ultime lueur d’un genre qui brille très fort avant de s’éteindre. Car là où le mecha et ses sous-genres commençaient à tourner en rond dans les années 2000 pour s’enfermer dans une répétition lassante, Gurren-Lagann a eu l’intelligence de reprendre tous ces codes et son héritage afin de les dynamiter pour à la fois les parodier, mais aussi les révolutionner ! En résulte une série à la fois moderne, respectueuse de ses ancêtres tout en s’adressant à un nouveau public ! C’est sûrement pour ça que l’on en parle encore 10 ans après sa diffusion et que l’on n’a pas fini d’en parler.
