Denis Bellaïche est le co-fondateur d’une des agences de communication les plus en vogue : Mister G Bros. Présent en France mais aussi aux Etats-Unis, cet entrepreneur à succès s’est confié à Radio VL. Il nous parle de son parcours, du fonctionnement de son agence, de l’entrepreneuriat avant de livrer quelques conseils pour les plus jeunes.
RVL : Bonjour M.Bellaïche, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Denis Bellaïche : Je suis passionné par la communication et les médias. Dès 16 ans, avec des copains, j’ai produit un premier court-métrage. Puis, à 17 ans, un autre court-métrage, que j’ai réalisé, a été diffusé à la télévision. Après le bac, j’ai intégré les arts et métiers en droit des affaires et droit des contrats. J’ai ensuite enchaîné avec une maîtrise de marketing, communication et management des entreprises, option production audiovisuelle, tout en suivant des cours du soir à l’ESSEC.
J’ai alors créé une première société de production. A l’époque, j’étais le plus jeune producteur de télévision de France. Pendant 9 ans, j’ai dirigé le marketing, la communication et le développement d’un groupe de luxe dans le secteur de la beauté. Enfin, il y a 7 ans, j’ai créé une société de marketing et communication : Mister G. Une partie repose sur la production audiovisuelle, dirigée par mon associé.
Pouvez-vous nous détailler ce que propose l’agence Mister G ?
C’est une agence de marketing, de communication et de développement pour les marques. On agit à différents niveaux, avec par exemple un accompagnement pour les créations de start-up. On reçoit de jeunes entrepreneurs avec des idées fabuleuses, à qui l’on propose des packages qui leur permettent d’acquérir de la notoriété et de développer leur concept, leur projet.
De plus, on accompagne beaucoup de grosses entreprises, des PME et TPE dans leurs stratégies de développement de notoriété, de communication ou de chiffre d’affaires.
Comment s’organise plus précisément votre agence ?
Nous avons deux départements. Le premier concerne le marketing et la communication, ce qui implique tous les métiers de la communication comme le digital, le web, les réseaux sociaux, les campagnes, les buzz. Et un second département dédié à la production audiovisuelle de films publicitaires et institutionnels. Avec une nouveauté : la production de films d’animation pour les entreprises. On travaille depuis peu avec un excellent studio à New-York.
Pourquoi ce nom Mister G ?
La lettre G est la lettre de l’alphabet qui honore le plus de mots positifs. Il y a glorieux, gourmand, grand, grandiose, géant ou encore gloire.
Votre associé est l’animateur et producteur Boris Ehrgott, comment ce duo fonctionne-t-il ?
Nous sommes très complémentaires, on partage beaucoup ensemble. Il possède un regard extrêmement fort sur la culture, le côté artistique; alors que je suis plus dans la stratégie. On développe en duo l’agence de manière stratégique. Si aujourd’hui on en est là, c’est grâce à ce travail en duo et cette complémentarité.
Vous avez évoqué les réseaux sociaux. Qu’en pensez-vous ?
J’adore les réseaux sociaux, car c’est un merveilleux contact avec le consommateur. La plus belle chose que l’on ait pu observer ces dernières années est l’émergence des réseaux sociaux, avec cette interactivité entre une marque et son public, son potentiel consommateur ou son consommateur. C’est du direct, c’est extraordinaire. On le fait avec beaucoup d’intérêt, on a un département qui y travaille à temps plein. On les rassure, on est avec eux dans les moments de joie, de doutes… C’est en travaillant avec eux que nous, les agences, pouvons aider les marques.
Avez-vous toujours eu cette envie de créer, d’entreprendre ?
Oui, depuis que je suis tout petit, j’ai toujours eu l’esprit d’entrepreneur. Etudiant, j’ai fondé une association pour produire les films de mes copains à l’école. J’ai toujours aimé l’entrepreneuriat. Ainsi, à 10 ans, j’ai créé une entreprise de nettoyage de voitures. Bien évidemment tout était fictif, mais j’avais choisi un nom, un logo, je travaillais avec mes potes et on lavait les voitures des amis de mes parents. C’était pour me faire de l’argent de poche, comme tout gamin.
Comment décririez-vous le contexte pour un entrepreneur en France ?
C’est assez difficile car la France n’est pas un pays simple pour les entrepreneurs. Il faut savoir que l’on a tout de même beaucoup d’aides, et qu’il est plus simple de développer son entreprise dans son milieu culturel. Il faut bien connaître les codes et surtout ceux des consommateurs. Lorsque l’on créé une entreprise dans un pays étranger, il y a toujours des codes, des informations que l’on ne maîtrise pas.
Alors que nous nous approchons d’une nouvelle élection présidentielle, avez-vous des attentes particulières pour les entrepreneurs ?
Un allégement de la fiscalité des entreprises serait évidemment le bienvenu pour plus d’embauches. Le niveau des charges sociales reste trop élevé. Ce sont surtout les start-up qui ont besoin de ces réductions.
« Sans passion, on n’a pas les mêmes envies »
Avez-vous constaté une évolution des mentalités sur l’entrepreneuriat en France ?
Oui, je suis agréablement étonné par les récentes évolutions. On a de plus en plus de jeunes de 19 à 23 ans, qui viennent nous voir régulièrement pour créer une entreprise avec des concepts. On est très enthousiastes de voir ces jeunes déterminés avec des idées et de la maturité. Nous sommes ravis de les accompagner. En France, on a un vivier de jeunes talents extraordinaires.
Vous possédez aussi une antenne aux Etats-Unis, et plus précisément à New-York. Existe-t-il une différence notable entre les deux pays ?
Bien sûr. Aux Etats-Unis, on va dire que c’est plus simple, plus facile. La notion entrepreneuriat est quelque chose d’acquis dans les mentalités. Les rapports relationnels sont beaucoup plus décomplexés qu’en France. C’est formidable, on rencontre plus facilement les gens, les médias. Cela nous permet de jouir d’un énorme réseau et on nous surnomme « les princes de la communication parisienne » en ce moment. On a signé des contrats prestigieux avec des grosses boîtes. Je ne peux pas en dire plus, mais vous avez certainement utilisé l’une d’entre elles il y a peu.
Avez-vous un modèle ?
Un seul non, mais il y a plusieurs personnalités qui me fascinent. J’ai eu des mentors, j’ai fait des rencontres merveilleuses tout au long de ma carrière, qui m’ont inspiré et m’ont donné des idées.
Un chef d’entreprise doit avoir un emploi du temps bien rempli. Avez-vous du temps libre ?
On a très peu de temps libre. J’essaye d’en avoir mais c’est compliqué. On vit avec son entreprise en permanence, c’est le quotidien d’un patron. Le chef d’entreprise a le souci de l’emmener toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus fort. Je suis un passionné, c’est un métier de passion. Je ne me suis jamais réveillé en me disant « ce matin, je n’ai pas envie » car j’aime profondément ce que je fais. C’est le message à faire passer : sans passion, on n’a pas les mêmes envies.
Quels conseils donneriez-vous à un jeune souhaitant se lancer dans cette aventure ?
Tout d’abord, il faut être en phase avec le secteur que l’on choisit. Au-delà de l’opportunité, je pense que c’est mieux d’être dans un secteur d’activité propre à ce que l’on est. De plus, il faut alors bien connaître son milieu professionnel, c’est-à-dire avoir les chiffres de son marché, de sa concurrence. Et surtout ne pas faire les choses à moitié. Il y a beaucoup d’embûches le long d’une carrière professionnelle, c’est pour cela que connaître son environnement apparaît comme nécessaire.
Enfin, je pense qu’une expérience en entreprise avant de se lancer est souhaitable, car on apprend énormément de choses sur le terrain.