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Le PS se vide de ses socialistes

Martine Aubry a annoncé dans le Journal du Dimanche du 28 février vouloir quitter le bureau national du Parti Socialiste. Elle devrait être suivie par certains de ses proches. 

La rupture n’en finit plus d’être consommée. Après une tribune assassine publiée dans le Monde, où Martine Aubry fustigeait la politique menée par le gouvernement, la maire de Lille a annoncé, à nouveau par voie de presse, qu’elle s’apprêtait à quitter la direction du PS. « Nous allons sortir de la direction du PS, nous souhaitons en discuter avec Jean-Christophe Cambadélis » annonce-t-elle. Les détails restent à régler mais le symbole est fort et la dynamique de sécession semble vouloir entrainer le départ d’autres cadres du parti.

François Hollande et Martine Aubry se sont affrontés lors des primaires de 2011

François Hollande et Martine Aubry se sont affrontés lors des primaires de 2011

Des secrétaires nationaux sur le départ

Il en va ainsi du secrétaire national en charge des relations extérieures, François Lamy, proche d’Aubry et qui annonçait sur France Inter ce lundi matin que « quatre ou cinq secrétaires nationaux » s’apprêtaient à quitter le PS.

C’est déjà le cas de l’eurodéputé Gilles Pargneaux, secrétaire national aux relations Nord/Sud, qui n’a pas hésité à déclarer, dans le journal La Voix du Nord, que « le PS ne sert à rien ». Le député Jean-Jacques Germain serait également sur le départ.

« Conséquence logique de la politique du gouvernement » affirme François Lamy. L’écart au sein du Parti socialiste, en effet, n’en finit plus de se creuser. Le responsable ? Manuel Valls, déterminé à dégager de nouvelles fractures et à apparaître en réformateur vis-à-vis d’une gauche dépassée, une « gauche du XIXe siècle« . Là réside en effet sa stratégie : créer une vaste coalition centriste afin de rejeter la gauche traditionnelle vers les extrêmes et la droite toujours plus à droite.  Tout oppose donc aujourd’hui ces deux courants antagonistes qui cohabitent sous une même étiquette.

crédit photo : François Lamy, proche de Aubry devrait quitter le PS

crédit photo : François Lamy, proche de Aubry devrait quitter le PS

Ainsi, la réforme du droit du travail, la déchéance de nationalité, le pacte de responsabilité ou encore le discours délivré à Munich par Valls sur la question migratoire, sont autant de sujets qui ont attisé la colère de Martine Aubry.

Lire aussi : Appel lancé pour une primaire à gauche en vue de 2017

La fin d’une époque

Pourtant, l’ancienne ministre du Travail l’a toujours dit : elle « est bien à Lille » et n’a pas à ce jour d’aspirations présidentielles. Reste que l’ex-candidate à la primaire de 2011, pour avoir notamment porté le projet de loi sur les 35 heures, reste un marqueur de la gauche incontournable. Son départ du Parti socialiste incarne la fin d’une époque et en dit long sur l’état du parti. Des temps nouveaux se dessinent donc, avec en ligne de mire une redéfinition des lignes politiques qui pourraient aboutir à l’implosion du parti. Le Premier ministre Manuel Valls ne dit pas autre chose, lorsqu’il déclare voir dans la tribune de Martine Aubry  l’occasion de « clarifier les choses » en forçant chacun à se positionner au sein d’un Parti Socialiste fractionné.

Lire aussi : Primaire à gauche : l’hypothèse prend de l’épaisseur

Le parti se retrouvera-t-il à l’état de cadavre, ou bien se régénérera-t-il en une nouvelle machine libérale au service d’aspirations présidentielles d’une génération pragmatique et qui regarde obstinément droit devant elle ?

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