Le 18 mars, Salah Abdeslam était interpellé, après quatre mois de cavale. Aujourd’hui emprisonné à Bruges, il devrait faire l’objet d’un transfert vers la France. Les déclarations du terroriste pourraient faire grandement avancer l’enquête.
Dans l’enquête sur les attentats du 13 novembre, beaucoup de zones d’ombre restent à éclaircir. Pour cela, les enquêteurs comptent sur les révélations qu’ils tenteront d’arracher à Salah Abdeslam dans les prochains jours.
Lire aussi : Le projet des frères Abdeslam connu depuis 2014 ?
Le terroriste confiné dans la prison de Bruges
Le dernier survivant des dix terroristes du 13 novembre a été inculpé samedi dernier pour « participation à des meurtres terroristes ». Il est en ce moment gardé à la prison de Bruges, dans un bloc ultra-sécurisé qui se situe au sous-sol de la prison, confiné dans des conditions de sécurité maximales. Sous le coup d’un mandat d’arrêt européen déposé par les autorités françaises, le terroriste devrait pouvoir être transféré vers la France. La décision de transert doit intervenir d’ici 60 jours, 90 s’il dispose un recours – ce qui sera probablement le cas selon son avocat Sven Mary. Ce dernier a également déclaré vouloir porter plainte contre le Procureur de la République de Paris, François Molins, pour « violation du secret de l’instruction ».
Salah Abdeslam et son avocat, le célèbre Sven Mary
Précieuses informations
Abdeslam a livré aux enquêteurs quelques précieuses informations. Ainsi a-t-il confié avoir souhaiter « se faire exploser au stade de France » puis avoir « fait machine arrière ». Cette déclaration a surpris les enquêteurs : dans un communiqué de Daech après les attentats de novembre, il avait été fait mention d’attaques perpétrées dans le 18e arrondissement de Paris, attaque qui n’a jamais eu lieu. Les enquêteurs pensaient donc que Abdeslam était à l’origine de cette entreprise avortée.
Dimanche, le ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynerds, a révélé que le terroriste de 26 ans « était prêt à refaire quelque chose à Bruxelles ». « Nous avons trouvé beaucoup d’armes, des armes lourdes au cours des premières investigations, et nous avons trouvé un nouveau réseau autour de lui à Bruxelles », a-t-il déclaré.
Le 18 mars Charles Michel, le premier ministre Belge, annonçait lors d’une conférence de presse la capture du terroriste du 13 novembre
Abdeslam, pierre angulaire de l’enquête
Salah Abdeslam constitue donc la pierre angulaire de l’enquête qui devrait avancer à grand pas dans les prochains jours. Ce dernier apparait en effet comme un véritable logisticien des attaques perpétrées à Paris. Le 13 novembre, ce délinquant radicalisé de 26 ans avait loué deux voitures à son nom afin de conduire les kamikazes au stade de France. C’est également lui qui se serait occupé d’armer les commandos en achetant notamment douze déclencheurs et quinze litres d’eau oxygénée permettant de construire des engins explosifs.
Lire aussi : Opération à Molenbeek : Salah Abdeslam arrêté et blessé
Les révélations de Salah Abdeslam sont donc déterminantes dans la poursuite de l’enquête. Quelques jours après l’arrestation du terroriste, en ce 22 mars, des attentats ont été perpétrés dans la capitale belge. Y aurait-il un lien avec l’arrestation du terroriste ? Plus que jamais, les questions restent entières.