Laurence Vulsin, surnommée « Catwoman », a été condamnée mercredi à huit ans de prison pour avoir tenté d’assassiner son mari en 2011. Elle prétexte une vie de couple émaillée par les violences verbales et physiques.
Christian Honoré, conseiller municipal divers droite de Valenton, dans le Val-de-Marne en banlieue parisienne, a échappé de peu au trépas. Il y a 15 ans, sa femme est passée à un doigt de lui flanquer une cartouche dans le citron. À l’issue du procès au tribunal de Créteil, la cour a condamné aujourd’hui Laurence Vulsin, dite Catwoman, à huit ans de prison ferme. Elle doit ce surnom coquin à la tenue féline qu’elle portait au moment de la tentative.
Un quotidien cauchemardesque
Ce 14 juin 2011, Laurence est décidée à en découdre. Des années que cet emmanché la persécute et l’humilie au quotidien. Des années qu’elle subit silencieuse le mépris de ce macho narcissique, supporte son infidélité sans broncher, sanglote discrètement pour cacher ses larmes aux enfants. Et bien c’est fini ! Tant pis si l’été des mômes en pâtit, le calvaire s’achèvera une douce nuit de juin, dans le living-room, là où l’Ignoble a tant sévi. Sauf que cette fois, les rôles s’inversent, c’est son matricule qui va ramasser ! Toute vêtue de noir, l’Insurgée patiente dans la pénombre. Elle a recouvert ses bagues en or de gants en latex, camouflé son visage derrière une cagoule. Calibre en main, son doigt est déjà posé sur la gâchette. Elle n’a plus qu’une chose dans le vestibule : refroidir ce salaud d’une pression de l’index. Mais une fois sa proie dans le viseur, le moment de l’ultime vengeance venu, l’apprentie tueuse se ravise. Le pétard pointé vers le sol, elle se trouve alors ridicule face à celui qui devrait déjà être raide la tronche contre le carrelage.
Le crime « était entré dans sa phase d’exécution«
Elle n’a pas eu la force de trouer le père de ses enfants. « Je n’ai pas pu lui tirer dessus. Je n’ai pas eu l’envie, je n’ai pas pu. Pour tirer sur quelqu’un, il faut être du métier, je ne suis pas du métier, a-t-elle dit. J’aimais mon mari malgré tout ce qu’il a pu faire. On peut aimer son bourreau, il y a le syndrome de Stockholm » a-elle confié au tribunal cette semaine. Les six jours de procès s’achevaient aujourd’hui. Si la défense a soutenu que la volte-face de Laurence Vulsin constituait un « désistement volontaire », la cour et les jurés ont considéré que le crime était bel et bien « entré dans sa phase d’exécution » et que l’accusée n’avait pas renoncé « librement » à son projet. « Laurence Vulsin était à portée de tir. Elle tenait son arme à feu munie de six cartouches. Il ne restait plus qu’à appuyer sur la gâchette », a déclaré sans clémence le président. La bourgeoise mondaine de 48 ans passera ses huit prochaines années au trou, entrainant avec elle ses deux complices, sans qui elle n’aurait pu se procurer d’arme.
Elle avait d’abord fait appel à deux ex-policiers pour supprimer son mari, avant de finalement se résoudre à la tâche en solitaire. L’ex-légionnaire et ex-policier de la DST Jean-Noël Naturel, à qui elle avait remis 11 000 euros en échange d’un pistolet, a été condamné à cinq ans dont un an avec sursis. Une peine de cinq ans entièrement assortie du sursis a été prononcée contre le second accusé, Michel Gallière, anciennement attaché au service de protection des hautes personnalités.
Quel triste dénouement, un plan si bien ficelé qui s’achève dans le ridicule.