No limite à l’humour. L’ancien maire de Londres Boris Johnson a remporté ce jeudi la palme du plus beau poème satirique envers le Président turc Recep Tayyip Erdogan.
Organisé par l’hebdomadaire britannique The Spectator, ce concours se dresse comme un formidable doigt d’honneur au despotisme de Recep Tayyip Erdogan et un geste de solidarité envers l’humoriste allemand Jan Böhmermann, férocement menacé par les autorité turques après la publication d’un poème le 31 mars, dans lequel il traitait le Président de pédophile et de zoophile.
Alors que la Chancelière Merkel déclarait dimanche ne pas soutenir les écarts de l’humoriste, et autorisait ainsi les poursuites pénales voulues par Ankara, Böhmermann a provisoirement interrompu son émission télévisée dès le lendemain. Il explique d’ailleurs les raisons de ce congé transitoire dans un post sur le réseau social à dominante bleue : « s’accorder une petite pause télévisuelle […] afin que le public d’ici et Internet puissent de nouveau se concentrer sur des choses vraiment importantes comme la crise des réfugiés, les vidéos de chats ou la vie amoureuse de Sophia Thomalla [une actrice et modèle allemande] »
Et le sulfureux Boris Johnson n’a guère caché sa consternation. Dans une interview consacrée à l’hebdomadaire suisse Die Weltwoche parue ce jeudi, l’ancien maire se dit affligé que des poursuites pénales de ce genre aient encore lieu au 21e siècle. « Si quelqu’un veut faire une blague sur l’amour qui fleurit entre le Président turc et une chèvre, il devrait pouvoir le faire, dans n’importe quel pays européen, y compris en Turquie« .
Le poème de l’ancien maire de Londres est évidemment à déguster dans sa langue authentique, tant l’absurdité de l’humour britannique est intraduisible.