Alors que la gestion européenne de la question migratoire s’enlise dans des débats pour définir qui a la responsabilité de la résoudre, alors qu’un mur anti-migrants s’est majestueusement érigé entre la Serbie et la Hongrie, alors que l’Europe finance la Turquie pour qu’elle retienne les réfugiés dans ses frontières au détriment des normes du droit d’asile, de nombreuses initiatives associatives méritent d’être soulignée : celle de La Croix Rouge ou encore de France Terre d’Asile par exemple. Celle de la mairie de Paris, en revanche, tarde un peu à se concrétiser.
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Le camp, c’est pour quand ?
Depuis quelques mois, elle annonce la création d’un camp humanitaire sur deux sites pour pallier à l’absence d’infrastructures publiques conséquentes à cet effet. Plus de 40% des réfugiés font de Paris leur ville de transit, il est donc essentiel d’assurer des conditions de vie décentes.
Mais cette réponse de la mairie à la susnommée « crise des migrants », présentée comme une solution d’urgence, est attendu depuis un certain temps déjà. De plus cela contraste avec les nombreuses interpellations et expulsions de camp de migrants auxquelles ont procédé les CRS (de nombreuses sont reconduites par le groupe Facebook du Comité de soutien des Migrants de la Chapelle).
Pourquoi un tel délai ?
Double discours pour s’assurer l’appui populaire ? Lenteur institutionnelle causée par des conflits en interne sur la gestion de la question migratoire ? Il semble que la ville doive surtout trouver un compromis avec l’État, qui lui insiste pour exercer un contrôle administratif des entrées et des sorties.
Néanmoins, la maire de Paris s’exprimera demain Mardi 06 septembre sur cette question, ce qui sera l’occasion de mesurer si le projet relève de l’abstrait ou plutôt du concret.
Sera-t-il suffisant ?
Cette prise de responsabilité, si elle est essentielle du point de vue humanitaire, doit cependant avoir le taille adéquate et s’appuyer sur un réseau solide (pour optimiser la logistique, fluidifier le trafic, …). Pierre Henry, le directeur de France Terre d’asile, doute d’ailleurs fortement de la capacité du camp à accueillir efficacement.
Quoiqu’il en soit, l’initiative reste encourageante pour ceux qui luttent pour que les normes d’accueil soient respectées.