Suite aux élections législatives anticipées du 8 juin, les Conservateurs sont en tête mais perdent leur majorité absolue. Theresa May se retrouve dans une position délicate.
Theresa May avait convoqué, le 18 avril dernier, des élections législatives anticipées afin d’obtenir une majorité renforcée. Le but ? Se donner une position de force dans les négociations sur le Brexit. Toutefois, ce pari s’avère être un échec. Si les résultats sont encore provisoires, ils donnent tout de même une idée du paysage politique en train de se former en Grande-Bretagne.
Une recomposition du paysage politique
Certes, le parti conservateur arrive en tête, mais il perd sa majorité absolue. En effet, alors qu’il détenait 330 sièges dans l’assemblée sortante, il n’en n’aurait remporté que 318 d’après les dernières projections de la BBC. C’est 8 de moins que la majorité absolue.
Au contraire, le parti travailliste fait un très bon score, décrochant 262 sièges, soit 29 de plus qu’auparavant. Jeremy Corbyn s’est, dès ce matin, réjouit des résultats obtenus par son parti. « Le résultat de l’élection est sans équivoque » a t-il annoncé, avant d’ajouter que ces résultats sont « incroyables pour le parti travailliste parce que les gens ont voté pour l’espoir. »
Les Libéraux démocrates connaissent eux aussi une belle progression. Conduit par Tim Farron, ce parti résolument eutrophie remporte 12 sièges, contre 8 dans l’assemblée sortante. Au contraire, le parti eurosceptique UKIP – dont Paul Nuttall a désormais pris la tête suite au départ de son leader emblématique Nigel Farage – ne remporte aucun siège.
C’est également une lourde défaite pour le SNP – le parti indépendantiste écossais – qui ne remporte que 35 sièges contre 54 auparavant. Le numéro 2 du parti, Angus Robertson, et l’ancien leader, Alex Salmond, ont été battus dans leur circonscription. Mais, avec 35 sièges sur 59, le SNP reste, de loin, le premier parti en Ecosse.
Theresa May mise en difficulté ?
Si Theresa May a remporté sa circonscription de Maidenhead – à l’ouest de Londres – son sort en tant que Première ministre est aujourd’hui plus discuté que jamais. Suite aux attentats de Manchester et de Londres, Jeremy Corbyn avait déjà accusé l’ancienne ministre de l’Intérieur d’avoir supprimé près de 20 000 postes dans la police. Il appelle aujourd’hui à la démission de la dirigeante conservatrice. Mais cette dernière est également mise en difficulté au sein de son propre camps qui n’hésite pas à condamner une campagne jugée comme ratée.
Theresa May est apparu sur la défensive lors de sa victoire. « En ce moment, plus que toute autre chose, ce pays a besoin d’une période de stabilité » a-t-elle annoncé hier soir, avant d’ajouter « Si (…) le Parti conservateur a remporté le plus de sièges et probablement le plus grand nombre de voix, il nous incombera de faire en sorte que nous ayons cette période de stabilité et c’est ce que nous ferons ». Sa conférence de presse prévue à 10 heures – 11 heures heure française – devrait nous en apprendre plus sur son sort en tant que Première ministre.