Après deux années de négociations, quarante-quatre pays africains se sont réunis mercredi 21 mars à Kigali (Rwanda), afin de signer un accord créant une zone de libre-échange continentale. Celle-ci est présentée comme étant potentiellement la plus vaste du monde.
Essentielle au développement économique
Voilà une bonne nouvelle pour l’Afrique. Cette nouvelle zone de libre-échange continentale sans précédent, qui pourrait potentiellement devenir la plus vaste au monde en nombre de pays membres, devrait aider à booster le commerce intra-africain. Étant l’un des projets clés de l’Union africaine (UA), cette Zle devrait entrainer une élimination progressive des droits de douane entre les pays membres. Ces pays, dont l’exploitation des matières premières était à la base de leur système économique jusqu’à présent, devraient peu à peu s’émanciper de celle-ci grâce à ce nouveau commerce. Selon l’ Union Africaine, cette avancée devrait augmenter le niveau de commerce intra-africain de près de 60% d’ici à 2002. En effet, pour le moment, seulement 16% du commerce des pays africains s’effectue avec d’autres pays du continent.
Le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Bénin sont absents
Alors que le Maroc, l’Égypte et l’Algérie (pourtant très protectionniste) ont signé l’accord, certains pays, essentiels à l’économie de l’Afrique, sont restés aux abonnés absents : en effet, le Nigéria (pays le plus peuplé d’Afrique), l’Afrique du Sud, le Bénin, la Namibie, le Burundi, l’Erythrée et la Sierra Leone ne font pas partie des pays signataires. Albert Muchanga commissaire de l’UA et chargé du Commerce et de l’Industrie a alors déclaré que « Certains pays ont des réserves et n’ont pas encore finalisé leurs consultations à l’échelle nationale. Mais nous aurons un autre sommet en Mauritanie en juillet et nous espérons que ces pays signeront alors« .
Tout le monde n’est pas optimiste
Diversification des économies africaines, industrialisation du continent, plateforme unique pour négocier de meilleurs accords commerciaux avec l’extérieur… les défenseurs du projet sont optimistes quant aux conséquences engendrées par cette zone de libre-échange. Néanmoins, tout le monde n’adopte pas cette vision des choses : les détracteurs du projet estiment que la mauvaise qualité des infrastructures de transport et le manque de complémentarité entre les économies africaines ralentiraient le développement du commerce en Afrique.