Mettez sur la table 2700 dollars et vous aurez une rencontre avec Hillary Clinton. Une manière pour la candidate aux primaires d’engranger quelques milliers pour sa campagne. Bien qu’il soit particulier, ce système respecte le plafond des dons autorisé par la commission électorale fédérale (FEC) pour les campagnes aux primaires de 2016.
L’appât du gain au cœur de la campagne
De salons en salons, la démocrate récolte quelques chèques ici et là. Les principaux contributeurs sont des personnes de haut rang, amis de la famille Clinton. Démocrates influents, hommes d’affaires, le milliardaire écolo Tom Steyer et un cofondateur de Facebook répondent présent aux levées de fond organisées par Hillary Clinton. Selon la fondation Sunlight, la candidate aurait été à une quarantaine de levées de fonds depuis le lancement de sa campagne en avril. Un rythme soutenu, qui contraste avec celui de ses interventions publiques. Une cadence aussi surprenante lorsque l’on fait le décompte des mois qui nous séparent du jour J, soit 17 mois d’ici novembre 2016.
Des méthodes qui sont dans le collimateur de ses adversaires
Plutôt dynamique sur le terrain du gain, madame Clinton risque de faire grincer des dents certains. Elle s’était déjà attirée les foudres de ses adversaires pour les discours qu’elle avait fait en compagnie de son mari durant l’année 2014. Un business qui leur avait rapporté plus de 25 millions de dollars selon les documents sur les finances du couple, rendus publics en mai 2015. La candidate se défend néanmoins de tout écart à la règle. Proférant qu’elle s’engage avec force en faveur d’une réforme du système américain de financement électoral, elle ne le rejette pas pour autant. « Elle n’a pas les mains propres » pointe Bill Allison, expert du financement électoral à la fondation Sunlight. « Certes, elle va dire qu’elle est forcée de le faire parce que le système est comme ça, et ce n’est pas faux, mais ça ne la rend pas noble pour autant ».
Une technique plus rocambolesque pour Jeb Bush
Son potentiel adversaire (pas déclaré officiellement candidat), Jeb Bush, n’est pas non plus blanc comme neige. Contrairement à Hillary Clinton, il n’hésite pas à tirer profit d’astuces réglementaires. Il demande régulièrement des dizaines de milliers de dollars par personne, s’affranchissant totalement des plafonds de campagne. Et cela grâce à une forme juridique nommée « super PAC », un type de comité politique né à partir de 2010, sous impulsion de la Cour suprême au nom de la liberté d’expression et qui permet de lever des fonds sans plafond individuel, à condition que l’entité reste officiellement indépendante du candidat. Sauf que l’indépendance de ces comités « super PAC » est douteuse, le comité « Right to Rise » de Jeb Bush étant géré par l’un de ses proches collaborateurs.
Clarisse Duppré