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360 nouveaux kiosques vont être installés à Paris : une modernisation en demi-teinte

Le premier kiosque parisien modernisé va être inauguré le mercredi 11 avril dans le XVIIIème arrondissement. Anne Hidalgo, maire PS de Paris, et Jean-Charles Decaux, co-directeur général de JCDecaux,  seront de la partie.

360 nouveaux kiosques. Paris va commencer à mettre en place ces modèles repensés début avril, puis progressivement jusqu’en juin 2019. Chaque mois, 20 à 25 kiosques seront déployés. Les 49 anciens modèles à ce jour fermés vont être rénovés et affectés à de nouveaux usages, encore indéterminés. Lors du renouvellement d’un kiosque (d’une vingtaine de jours), la ville de Paris versera au kiosquier son manque à gagner, pour un montant global de 1,85 million d’euros par an.

« Relancer les ventes de presse écrite à Paris »

Ce renouvellement devrait couter 52,4 millions d’euros, financés par Mediakiosk (filiale de JCDecaux), qui gère les kiosques, en délégation du service public. Ces kiosques « nouvelle génération » ont pour but de « relancer les ventes de presse écrite à Paris », tout en « améliorant les conditions de travail des kiosquiers » précise la ville de Paris. Françoise Nyssen, ministre de la Culture, rappelait en mars dernier que la vente de presse au numéro a chuté de 50% en dix ans, avec un taux d’invendus de 50%.

À lire aussi : Énième crise de la presse papier : le distributeur Presstalis au bord du gouffre

« L’esprit du Paris d’antan »

L’apparition des premiers prototypes a tout de suite suscité la colère. D’abord critiqué sur le plan esthétique, les kiosques imaginés par la designeuse Matali Crasset se sont vu comparés à des « poubelles géantes », à des « trucs moches et couteux », au « design bidon ». La structure – faite de métal, d’aluminium et de verre recyclables – cherchait pourtant à refléter l’esprit de « l’atelier » parisien. Il n’en fallait pas moins pour déclencher les protestations de défenseurs du patrimoine : 58 000 personnes ont ainsi signé une pétition pour garder « L’esprit du Paris d’antan », celui du modèle de l’architecte Gabriel Davioud en 1857. Initialement conçus de couleur grise, 60% des kiosques conserveront finalement la couleur verte, emblématique de la devanture parisienne.

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Ce qui va changer

Au-delà de la forme, des nouveautés visent à améliorer les conditions de travail des kiosquiers. Entre autres, les kiosques devraient être plus simples à ouvrir et fermer, plus confortables, plus spacieux, et des services complémentaires (billetterie en ligne, souvenirs, boissons) seront proposés. 12 m2 fermé, presque 16 m2 ouvert, l’espace de vente a été repensé et permettra désormais au client d’entrer. Il sera équipé de leds et de lumières extérieures (verte et rouge) permettant de signaler s’il est ouvert ou non.

Les kiosquiers derrière la façade

Si l’espace est repensé pour le public, les kiosquiers se disent déçus. Leur espace privé est réduit dans ces nouveaux modèles. Pour Hocine Drif, président du syndicat des kiosquiers, les promesses faites aux kiosquiers n’ont pas été tenues, et il souligne un problème bien précis : l’absence de sanitaire. « Ça a couté des millions, je ne vois pas pourquoi on a changé ces kiosques si ce n’est pas pour apporter un mieux-être à celui qui travaille » dit-il. Pour lui, la façade ne suffit pas, il faut faire face aux conditions difficiles du métier, et au manque de formation : « oui, il y a une petite embellie du kiosque, mais s’il n’y a pas derrière quelqu’un qui aime son métier, qui le fait correctement, je ne pense pas que ça change ».

 

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