Faire battre le coeur de la France. Tel est le souhait de Benoit Hamon. Ironiquement, sa campagne est au bord de la syncope. Entre un contexte politique défavorable, balbutiements au Grand Débat de la Présidentielle ou encore trahisons dans son propre camp, le premier tour n’a jamais semblé aussi loin. Quel diagnostique pouvons nous dresser, à 3 semaines du début du scrutin ?
Quand les affaires de François Fillon prennent trop de place
Entendons-nous, nous ne parlons de ses costumes un poil trop encombrants. Nous parlons bien de ses affaires au sens juridique du terme. Après toutes les révélations du Canard enchaîné, l’espace médiatique s’est vite retrouvé saturé. Tout débat de fond s’est donc paradoxalement retrouvé sur le fond de la scène politique. Or Benoit Hamon en avait fait son fer de lance. C’était grâce à son programme qu’il avait su séduire les électeurs lors de la primaire de gauche. Le revenu universel était censé animer le débat entre les candidats. Mais il n’en fut rien. Muselé malgré lui, Benoit Hamon n’a pas pu sortir les crocs.
Le projet que je propose est le seul à proposer des réponses nouvelles. pic.twitter.com/kZ9rrhwDR6
— Benoît Hamon (@benoithamon) 3 avril 2017
L’attraction Macron
Emmanuel Macron est LA nouveauté de cette élection présidentielle. Le phénomène interroge. Comment un ancien ministre de François Hollande arrive-t-il à s’affranchir des partis, se qualifier au premier tour des présidentielles d’après les sondages, le tout a à peine 40 ans …? Forcément, les projecteurs ont tendance à se diriger vers l’ancien Ministre de l’économie pour laisser l’ancien Ministre de l’Education dans l’ombre…
Le tournant : la victoire de Jean-Luc Mélanchon au Grand Débat de la Présidentielle
Il attendait ce débat pour enfin lancer sa campagne. Mais il n’a fait que l’enterrer. Entre un Emmanuel Macron plus à l’aise que prévu et un Jean-Luc Mélanchon de feu, Benoit Hamon a été éclipsé par leurs performances oratoires. Et ce qui devait arriver arriva : JLM lui a piqué ses électeurs OKLM. Jean-Luc Mélanchon s’est affirmé comme le patron de la gauche. Le champion, c’est lui. L’innovation, c’est lui. L’insoumis c’est lui. C’est la conclusion de ce débat. Et c’est ainsi qu’il a couché le PS (et Benoit Hamon avec) en PLS.
Des coups de poignards dans le dos
Avec des « amis » comme ça, ça ne sert à rien d’avoir d’ennemis. Manuel Valls, Jean-Yves Le Drian, Gerard Collomb, François de Rugy, Bertrand Delanoë… Autant de membres du PS qui ont choisi de voter pour Emmanuel Macron. Benoit Hamon se retrouve donc soutenu par un demi PS, qui cherche encore sur quel pied danser. Le délitement du Parti Socialiste vient s’ajouter à la longue liste des difficultés actuelles que rencontre le candidat. Il lui reste une vingtaine de jours pour inverser la tendance. Mission impossible ?
(Petit réconfort : Le FC Barcelone était dans la même situation face au PSG en Champions League. Courage.)