Lors de la 44e session du conseil des droits de l’homme de l’ONU du 1er juillet dernier, 46 pays ont accordé leur soutien à la Chine pour son action contre les Ouïgours.
crédit photo : Yasin Öztürk
La Biélorussie a publiée une déclaration signée par 45 autres pays qui explique soutenir l’action chinoise contre les musulmans Ouïgours. Elle félicite la Chine pour son travail “d’anti-terrorisme” et de “déradicalisation” dans le Xinjiang, qui préserverait la sécurité de tous les groupes ethniques de la région.
Les Ouïgours : ennemis du gouvernement chinois
Peuple musulman sunnite regroupé dans la région du Xinjiang, les Ouïgours auraient commis des actes terroristes à des fins indépendantistes. En réaction, des camps de “rééducation politique” ont été construits dès 2014 par le gouvernement chinois. Rapidement, des milliers de musulmans Ouïgours ont été enfermés. Aujourd’hui le chiffre qui circule est de minimum 1 million de Ouïgours dans les camps. La Chine justifie cette initiative par une action de déradicalisation.
Mais il est probable que la répression subie par les Ouïgours soit plus idéologique que sécuritaire. En effet, la Chine communiste de Xi JinPing ne tolère pas la différence culturelle ou religieuse. Ainsi, dans les camps, on oblige les Ouïgours à balayer leurs croyances et leur culture au profit du communisme chinois. En parallèle, le gouvernement essaye de rayer le peuple Ouïgour de la carte. Par exemple, les jeunes femmes sont stérilisées ou mariées de force avec de hauts dignitaires du régime.
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La division de la scène internationale
Raphaël Glucksmann, député européen publiait vendredi 3 juillet un post Instagram présentant “la liste de la honte”. Cette liste regroupe tous les pays qui ont soutenu l’initiative de la Chine lors de la 44e session du conseil des droits de l’homme de l’ONU. Parmi eux on retrouve la Russie ou la Corée du Nord, mais aussi des états musulmans comme l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis ou l’Égypte. Enfin, de nombreux signataires sont des pays africains ou d’Asie de l’Est.
Ce sont pour la plupart des pays en voie de développement qui entretiennent des relations commerciales ou diplomatiques importantes avec la Chine, comme l’indique Raphaël Glucksmann toujours sur Instagram : “Beaucoup de ces pays ont des relations de grande proximité avec le gouvernement chinois”. Il rappelle cependant : “Ce sont les gouvernements et non les peuples qui signent les documents officiels. Il ne s’agit donc aucunement de blâmer les citoyens de ces pays.”
En décembre 2019, les parlementaires de l’Union Européenne appelaient le Conseil à “adopter des sanctions ciblées et à geler des avoirs” des “responsables de la répression sévère des droits fondamentaux au Xinjiang”. Les États-Unis ont mis en place des sanctions commerciales en mai 2020 pour protester contre les violations des droits humains de la communauté ouïgoure. Donc les pays occidentaux semblent s’accorder à condamner les agissements chinois. Reste à savoir si l’ONU compte sanctionner la Chine, ou si le soutien d’une quarantaine de pays suffira à l’en dissuader.