Alors que la série fait fureur depuis son arrivée sur Netflix le 2 avril 2021, certains s’interrogent quant à l’inscription « inspiré de faits réels ». Le personnage a bel et bien existé et tué de nombreux innocents. Charles Sobhraj, 78 ans, le vrai serpent, doit sortir de prison au Népal pour « raisons de santé »
La série Le Serpent est une minisérie de 8 épisodes d’environ 55 minutes. Commandée par la chaîne BBC One, la série a été réalisée par Richard Warlow et Toby Finlay. Ensuite mise en ligne sur Netflix en avril 2021, cette série retrace l’histoire du tueur en série Charles Sobhraj. Vous retrouverez ci-dessous 5 éléments à savoir sur le vrai tueur, joué par Tahar Rahim :
À l’origine d’un traumatisme
Le parcours criminel du tueur peut s’expliquer de par son enfance plutôt chaotique. Né en Indochine Française, Charles Sobhraj est l’enfant d’une mère vietnamienne et d’un père indien. À ses trois ans, ses parents se séparent et sa mère s’exile en France. C’est à Marseille que cette dernière se marie et s’installe avec un lieutenant français. Elle y fonde une famille et se désintéresse totalement de son premier enfant. De son côté, le jeune homme reste avec son père, qui ne se soucie pas non plus de lui. Charles erre une partie de son enfance dans les rues de sa ville et n’a plus beaucoup de contact avec son père.
À ses 4 ans, sa mère revient au pays et décide de ramener son fils en France pour s’en occuper. Pour compenser le manque d’éducation, elle lui en inculque une très stricte, mais il est trop tard. À l’adolescence, il commet une série de vols et de larcins. C’est à 19 ans, en 1964, qu’il est arrêté pour la première fois et écope de 3 ans de prison.
Ces événements, plus que marquants, peuvent être à l’origine de son avenir rempli de délits et de meurtres. En 1967 il est libéré et rencontre la même année Chantal Compagnon qu’il épousa. Pour elle, il réussit à rentrer dans le droit chemin durant 3 ans. Mais avec ses précédents vols, Charles Sobhraj s’est habitué à un certain standing et a pris goût au luxe. C’est pourquoi il est difficile pour lui de résister au vol. Et c’est en 1970, après un vol de voiture qu’il retourne en prison.
Un as de l’évasion
Après avoir été libéré en fin 1970, il quitte la France avec sa femme pour Bombay en Inde. Et pendant un an, il parvient à effectuer des petits vols. Mais c’est en 1971 qu’il commet son premier « gros » coup. Il vole la bijouterie de l’hôtel gouvernemental Ashoka à New Delhi avec un complice. Mais en arrivant à l’aéroport avec le butin caché, ils se font arrêter et jeter en prison. Pour la première fois, Charles Sobhraj s’évade. Mais il se fait rattraper par le personnel pénitentiaire à temps. Sa femme trouve les fonds nécessaires pour payer sa caution. À la suite, ils s’exilent au Pakistan. Un nouveau séjour en prison les attend après ne pas avoir payé leur chambre d’hôtel. Sa femme purge sa peine et retourne en France pour se faire oublier. Le serpent quant à lui parvient à s’échapper des prisons cette fois-ci. Quelques années après, en 1974, il se trouve en Grèce et se fait arrêter pour un énième vol de bijoux. Nouveau talent qu’il cultive, le multirécidiviste réussit une nouvelle fois son évasion.
Kanith House
En 1975, Charles Sobhraj rencontre une jeune Québécoise du nom de Marie-Andrée Leclerc. Il la convainc de le rejoindre en Thaïlande. Ensuite il lui demande de le suivre dans ses escroqueries et de devenir sa complice. Éperdument amoureuse, cette dernière accepte. Avec d’autres complices, ils emménagent dans un appartement de la maison nommée Kanith House. Celle-ci deviendra le centre névralgique de leurs escroqueries et crimes. Leur mode opératoire est toujours le même, ils partent à la recherche de touristes dans les rues de Bangkok. Ils se font passer pour des vendeurs de pierres précieuses sous différentes identités. Leur promettant de trouver des pierres précieuses à prix réduits, ils parviennent à les attirer dans leur appartement. Le but? Les dépouiller et voler leurs papiers d’identité pour avoir encore plus de faux papiers.
Le passage aux meurtres
Alors que leurs délits ne se limitent qu’au vol ou à la violence, leurs actes prennent un tournant tragique le 17 octobre 1975. Suite à une rencontre avec une jeune touriste, le couple l’invite en boîte de nuit. Ils glissent un type de sédatif dans son verre, du Mogadon. Une fois la jeune américaine inerte, le Serpent la déplace sur la plage où il la vêtit d’un bikini avant de l’étrangler. Les autorités avaient alors pensé à une noyade et n’avaient pas cherché à retrouver le meurtrier. Il s’ensuivit une longue liste de meurtres tous plus horribles les uns que les autres. Les autopsies des autres crimes relevèrent également qu’il brûlait ses victimes, parfois même encore vivantes.
La fin du Serpent
À l’apogée de ses meurtres, Charles Sobhraj se retrouve une nouvelle fois en cavale. Mais en fin 1975, le trio malfaisant est arrêté et placé en résidence surveillée. Avec ses connaissances, le meurtrier parvient avec ses complices à s’échapper. Ils parcourent de nombreux pays et font encore de nombreux vols et crimes. Ils se font finalement arrêter après avoir drogué mortellement une vingtaine de personnes dans un hall d’hôtel.
Au commencement de son procès, le meurtrier ne perd pas de son aura. Il transforme rapidement les audiences en spectacle. Il s’adresse directement au juge et en interpelle les témoins. Il écope de 12 ans de prison pour le meurtre de Luc Salomon et ses nombreuses escroqueries. Sa complice et femme Marie-Andrée Leclerc, quant à elle écope de 6 ans de prison.
Il devient vite une figure du meurtre et s’en amuse. Vivant la belle vie en prison en soudoyant les gardiens, ce dernier donne des interviews au média. Il y détaille ses nombreux meurtres avec une aisance troublante.
Après sa libération en 1997, il retourne en France à Paris. En vendant ses interviews et photos aux médias, il se relance dans la vie active. Mais en 2003, tout bascule. Le Serpent se rend au Népal pour une société parisienne pour un documentaire, et c’est alors que les autorités l’arrêtent pour un double meurtre de touristes. Il écope de la perpétuité équivalente à 20 ans au Népal. Et en 2014, encore en captivité, il est accusé d’avoir également tué Laurent Carrière, touriste québécois.