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5 éléments pour comprendre… l’affaire Theo

Affaire Théo ©BFMTV

Depuis mardi 9 janvier 2024, se tient le procès de l’affaire Théo à la cour d’assises de Saint-Denis. En 2017, le jeune homme était victime d’une bavure policière.

Le 2 février 2017, le contrôle de police d’un groupe de jeunes aboutissait à la maltraitance de Théodore Luhaka. Le jeune homme d’Aulnay-sous-Bois a été blessé par des coups de matraque assénés à l’anus. Depuis quelques jours, se déroule le procès de l’affaire Théo, on revient sur les 5 éléments pour la comprendre.

Le contrôle de police tourne à la bavure

À Aulnay-sous-Bois, 4 fonctionnaires de la Brigades spécialisées de terrain (BST) contrôlent un groupe de jeune aux abords d’un point de deal. Le contrôle d’identité tourne mal, selon le procès verbale, un des jeunes se montre « arrogant« . Théo apporte également les insultes racistes des policiers lors de son audition « Ferme ta gueule sale nègre, ferme ta gueule ». Les caméras de surveillance qui ont filmé une partie de la scène montre « une empoignade » entre le groupe et les fonctionnaires. C’est alors que Théo s’interpose, il reçoit un coup de poing au visage. Grâce aux vidéos, la juge d’instruction établie que durant les échanges de violence, « le pantalon de Théodore Luhaka était tombé au niveau du bas des fesses, laissant apparaître son caleçon ».

Puis au fur et à mesure, les policiers tentent de le menotter mais l’homme se débat. Alors que les forces de l’ordre tentent de la maîtriser, Marc-Antoine C. le frappe à plusieurs reprises avec sa matraque et s’approche de son postérieur. À ce moment, la victime s’effondre et les fonctionnaires s’empressent de le menotter. L’interpellation a duré 8 minutes, selon les caméras de surveillance.

Une fois dans la voiture, les policiers remarquent que Théo « saignait au niveau des fesses ». Il ajoute d’ailleurs lors de son audition, que les 4 hommes « rigolaient », un d’entre eux aurait même pris une photo pour la publier sur Snapchat. Une fois placé en garde à vue, Théodore Luhaka fait un malaise. Il est ensuite emmené à l’hôpital et opérer en urgence, l’examen indique « une perforation rectale« .

De quoi sont accusés les policiers ?

Sept ans après l’affaire Théo, le procès de trois des quatre policiers se tient depuis mardi 9 janvier à la cour d’assise de Saint-Denis. Chacun est accusé de « violences volontaires » avec des circonstance aggravantes. Le principal accusé, celui qui a asséné le coup aux fesses, Marc-Antoine C. est en comparution pour « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente chez la victime« . Avec Tony H. et Jérémie D., les trois hommes sont jugés pour « violences volontaires ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours par personnes dépositaires de l’autorité publique, avec armes et en réunion« .

À l’approche du procès, les policiers ont exprimé leurs regrets. Selon eux, jamais il n’aurait imaginé provoquer de tels séquelles.

Le coup était-il légitime ?

En réalité, le coup porté à Théo est une technique de maîtrise des forces de l’ordre. Le but est de provoquer une douleur afin d’emmener l’interpellé au sol. Elle est enseigné en école de police. L’avocat de Marc-Antoine C., Louis Cailliez, a déclaré à France Info, « Le crime imputé à mon client est un geste technique d’intervention règlementaire : c’est un acte de violence volontaire mais légitime et conforme à ce qui est enseigné en école de police ». Il a ajouté, « son seul et unique objectif était d’atteindre Théo Luhaka dans le muscle ischio-jambier, pour le faire tomber et le maîtriser. Les blessures occasionnées sont involontaires ».

Un geste qui n’est pas considéré comme un viol

À l’origine, lors des débuts de l’affaire Théo, Marc-Antoine C. avait été mis en examen pour viol. Mais cet aspect est rapidement abandonné, selon les investigations, les éléments qui caractérisent le crime viol au pénal ne sont pas réunis. La juge d’instruction ajoute, « aucun propos à connotation sexuelle n’a été tenu par les policiers interpellateurs, ce que Théodore Luhaka a lui-même confirmé ».

La vie de Théo après l’événement

Lors de son audition, lundi 15 janvier, Théo était entendu. Il a raconté les étapes par lesquelles il est passé depuis le terrible événement. Au départ, il était un symbole, soutenu pas de nombreuses personnes, dont des célébrités. « Au début c’était bien. J’ai réalisé tous mes rêves en rencontrant mes footballeurs et rappeurs préférés. Mais deux ans après, je me suis senti abandonné. » a-t-il déclaré.

Désormais, sa vie est brisée, il n’a pas de projets, s’est renfermé sur lui même. Il estime, « Quoi que je fasse, on me dira :  »Théo Luhaka, si t’as un truc, c’est parce qu’on t’a violé. » Ils m’ont mis une matraque dans les fesses, pour moi on m’a violé ».

« Celui qui mettait la bonne humeur et la joie de vivre à la maison, il n’est plus là. Si quelqu’un le cherche, on sait qu’il est dans sa chambre en train de regarder Monk. La plupart de mes amis, ils sont mariés, avec des enfants. Moi je serai toujours étiqueté Théo. Quoi que je fasse, je serai dérangeant. » a-t-il déploré.

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