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5 éléments pour comprendre… les attentats du 13 novembre 2015

La nuit du 13 novembre 2015, c’est l’horreur dans la capitale, touchée en plein cœur une seconde fois la même année par une effroyable série d’attaques terroristes. La mythique salle parisienne du Bataclan a été le point d’orgue de ces attentats où 90 personnes ont perdu la vie sur un bilan total de 130 victimes. À l’occasion des commémorations du 13 novembre 2015, retour sur 5 éléments pour comprendre… les attentats les plus sanglants dans l’histoire de notre pays.

1 / Explosions autour du stade de France

La soirée du 13 novembre 2015 aurait dû être belle. Alors que le Stade de France s’apprêtait à fêter la victoire des bleus contre l’Allemagne, c’est la panique totale qui s’empare dans l’enceinte à Saint-Denis (93). Au cours du match, trois explosions ont retenti aux alentours du Stade de France sans que personne ne soit au courant de la situation. La première, un quart d’heure après le coup d’envoi à 21 h 20, une seconde trois minutes plus tard et une troisième à la mi-temps. Les joueurs ne comprennent pas et n’imaginent pas l’horreur qui se produit dans les rues parisiennes. De plus, dans les tribunes, le réseau internet fonctionne très mal et empêche le public de se tenir informé. À la mi-temps, le président de la République François Hollande lui est informé puis exfiltré du Stade de France pendant que le match avait repris pour éviter les mouvements de foule. À la fin du match, la cacophonie ne va plus durer. Quand les 80 000 spectateurs apprennent la présence de trois kamikazes, ils sont confinés à l’intérieur de l’enceinte pendant qu’à l’extérieur, c’est l’horreur. 

Sur l’allée qui borde le stade de France, quatre corps gisent, déchiquetés. Trois sont ceux de kamikazes, plusieurs passants sont blessés. Les trois hommes avaient tenté de pénétrer l’enceinte à quatre reprises pour se faire exploser au milieu de la foule. Le personnel de la sécurité leur ayant refusé l’accès, ils ont actionné leur ceinture explosive aux alentours de l’enceinte à plusieurs minutes d’intervalles. La sécurité du Stade de France a évité un massacre total. Au regard de leur équipement explosif, le bilan des assaillants aurait pu être beaucoup plus lourd. Mais la nuit cauchemardesque du 13 novembre 2015 ne fait que commencer.

Le saviez-vous ? Le joueur de l’équipe de France, Lassana Diarra a perdu sa cousine Asta Diakité, victime d’une barbarie sans nom lors de la fusillade. Titularisé ce jour-là lors du match amical France-Allemagne, il a appris la mort de sa cousine dans les couloirs du Stade de France.

2 / Une série d’attaque dans les rues parisiennes

Revendiquée par l’État Islamique (Daesh), la série de fusillades et d’attaques-suicides islamistes est l’acte de trois commandos distincts. Le premier groupe de trois hommes était au Stade de France, le second passe à l’acte dans plusieurs rues du 10e et 11e arrondissement de Paris. Cinq minutes après la première détonation à Saint-Denis (93), les kamikazes, armés jusqu’aux dents, à bord d’une voiture, mitraillent les terrasses des cafés et restaurants. Plusieurs restaurants sont pris pour cible comme le petit Cambodge, le Carillon ou le Casa Nostra. Les rues de Paris deviennent ensanglantées, les corps des victimes tombent les uns après les autres. La France est en guerre.

À lire également : 5 éléments pour comprendre… Les attentats de janvier 2015

En l’espace de 20 minutes, plus de 400 coups de Kalachnikov ont été tirés pour un bilan total de 39 victimes et 32 blessés graves. Lors de la fusillade, les trois hommes ont crié « Allahu akbar » et « C’est pour la Syrie ». Pour rappel, en 2014 dans le cadre de l’opération Chammal, l’Etat français était intervenu en Irak puis en Syrie en 2015 pour tenter d’éradiquer Daesh. L’un des terroristes de ces attaques dans le Xe et XI arrondissements Abdelhamid Abaaoud est suspecté par la police d’être le principal organisateur des attentats. Il sera abattu cinq jours plus tard par les forces de l’ordre aux alentours du Stade de France. 

Le saviez-vous ? Le lendemain des attentats, le restaurant La Casa Nostra s’est retrouvé au cœur d’une sombre histoire. L’établissement a vendu les images de sa vidéosurveillance à des médias anglais. Sur ces images, on peut apercevoir des scènes traumatisantes comme les tirs en rafales, les hurlements en terrasse, la panique des consommateurs brutalement confrontés à l’horreur qui tentent tant bien que mal de se cacher sous les tables ou à l’intérieur. Dans un film diffusé par Le Petit Journal, on apprend que la transaction a duré douze heures dans une cave au restaurant avec un prix de départ de 12 000 €. Le Daily Mail avait gagné les enchères à 50 000 € en cash et en exclusivité. Cette affaire a été un scandale après sa diffusion.

3 / Bain de sang au Bataclan

La salle de spectacle culte du Bataclan est le théâtre d’une attaque inouïe, la plus sanglante de l’histoire française. Avant 21 h 40, l’heure du drame, les spectateurs dansaient devant le groupe de rock américain Eagles Of Death Metal. Puis le Bataclan s’est éteint tragiquement. Le dernier commando terroriste composé de trois Français a pénétré la salle en criant un nombre indéfini de « Allahu akbar« . Fusil d’assaut en main, les assaillants tirent dans toute la salle pendant près de 20 minutes. Ils éliminent froidement près de 90 personnes, mais des dizaines de blessés graves jonchent également le sol. Les trois Français qui prônent allégeance à l’État Islamique ont tenté d’abattre les membres de Eagles Of Death Metal déclarant : « Il est où le chanteur ? Ils sont où les Ricains ? C’est un groupe américain, avec les Américains vous bombardez, donc on s’en prend aux Américains et à vous. » a dit l’un des assaillants. Pendant ce temps-là, l’État français et les forces de Police se préparent à un assaut très périlleux. 

Aux alentours de 22 h soit 20 minutes après l’arrivée des terroristes, le premier assaillant est éliminé par des policiers de la BAC, présent à proximité du Bataclan ce soir-là. Ils ont été les premiers à pénétrer la salle de spectacle, les deux autres meurtriers ont pris en otage une vingtaine de personnes à l’étage. Quelques minutes, plus tard, la BRI et le RAID arrivent sur place. Près de 70 agents s’infiltrent dans le Bataclan pour sécuriser la première étape avant que 40 d’entre eux montent au premier étage. Ce n’est qu’une heure plus tard que l’assaut est lancé, les deux terroristes sont tués en peu de temps. S’ensuit une longue évacuation des blessés qui va durer toute la nuit. Les attentats sont finis, la France est groggy, sous le choc de la monstruosité des événements.

Le saviez-vous ? Un an après les attentats du 13 novembre 2015, Sting a eu la lourde tâche d’assurer le concert de réouverture du Bataclan. Le chanteur a offert un concert hommage aux victimes du 13 novembre et à ses fans. Une soirée pleine d’émotion marquée par une minute de silence conclu par un « nous ne les oublierons pas » du Britannique dans un français toujours parfait. 

4 / Le drapeau français s’illumine dans le monde entier

Ces effroyables attentats se sont suivis par un élan de solidarité de la part du monde entier. Nombreux sont les bâtiments qui ont été éclairés aux couleurs du drapeau français tels que la statue du Christ de Rio, la porte de Brandebourg ou encore le One World Trade Center à New York. De nombreux gouvernements ont également condamné ces attaques terroristes, revendiquées par le groupe État islamique. Des habitants ont spontanément déposé des fleurs ou se sont recueillis devant les ambassades de France, un peu partout dans le monde. En France, un hommage national avait eu lieu aux Invalides le 27 novembre, mais aussi sur la place de la République, à la cathédrale Notre-Dame-de-Paris et d’autres lieux de culte pour saluer la mémoire des 130 victimes. 

À lire également : 5 éléments pour comprendre… les attentats du 11 septembre 2001

Le saviez-vous ? Depuis le 13 novembre 2015, le drapeau bleu blanc rouge est devenu plus puissant symboliquement. Le leader européen de la fabrication de drapeaux créé en 1832 dans le Nord en vendrait trois fois plus depuis les attentats.

5 / L’unique survivant des djihadistes capturé quatre mois plus tard

À la suite de ces attentats, Salah Abdeslam, l’un des terroristes, est encore en cavale. Il devait pourtant faire exploser sa ceinture explosive aux abords du Stade de France mais un élément a dû l’en empêcher. Grace à deux complices, il réussira à rejoindre Bruxelles en passant les contrôles de la gendarmerie française avec succès. Depuis son arrivée en Belgique, plus aucune trace de Salah Abdeslam. Il devient alors l’homme le plus recherché d’Europe. Cinq mois plus tard, le 15 mars 2016 à Forest, une commune de Bruxelles, huit policiers procèdent à une perquisition de routine puis découvrent sans le savoir la cachette du djihadiste. Le forcené, kalachnikov au niveau des hanches, adresse des coups de feu en direction des policiers qui répliquent. Salah Abdeslam serait méconnaissable contrairement à la photo qui passe en boucle sur les chaînes d’infos, il aurait le crâne rasé ainsi qu’une barbe épaisse. Touché par les tirs des policiers, il est obligé de se replier dans une autre pièce. Du côté des forces de l’ordres, trois d’entre eux sont blessés par balle, sans gravité. Salah Abdeslam et une autre personne parviennent à s’échapper par l’arrière du bâtiment alors qu’un troisième est abattu par un tireur d’élite. Il est rapidement identifié : Mohamed Belkaïd, Algérien de 35 ans, qui a été en lien avec les assaillants du 13 novembre. Mais Salah Abdeslam, l’unique survivant des commandos de Paris, en cavale depuis cinq mois a encore disparu.

La Une quotidien belge Le Soir le lendemain de l’arrestation de Salah Abdeslam à Molenbeek en Belgique

Le jour de sa nouvelle fugue, Salah Abdeslam téléphone à son cousin Abid Aberkane. Ce dernier va permettre aux deux fugitifs de se réfugier dans sa voiture puis dans la cave du domicile de sa mère dans la commune populaire de Molenbeek. Ils vont rester pendant deux jours dans le sous-sol les obligeant à dormir par terre et parler en chuchotant pour ne pas être repéré. Mais la police belge parvient à les localiser. Les forces de l’ordres préparent donc l’assaut avec de gros moyens pour arrêter le fugitif. Après avoir défoncé la porte, ils y découvrent un jeune homme en survêtement blanc, c’est bien Salah Abdeslam. La traque du dernier assaillant du 13 novembre 2015 s’achève enfin, mais les séquelles de ses actes, elles, seront toujours présentes.

Le saviez-vous ? À la prison de Bruges, Salah Abdeslam a révélé des confessions stupéfiantes à ses codétenues dans des écoutes récupérées par les médias. Il explique entre autres avoir été interviewé à l’un des barrages lors de sa fuite vers la Belgique en voiture : « Elle me dit : « Vous trouvez normal qu’il y ait des barrages comme ça ? ». J’ai dit : « Oui, c’est normal, vu les circonstances, il faut bien renforcer les barrages, hein ». J’étais à l’arrière » confie Salah Abdeslam dans ces écoutes.

Crédit :  Irina Kalashnikova/SIPA 

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