Samedi 16 avril, le pape François a fait une visite express sur l’île grecque de Lesbos porte d’entrée des migrants en Europe. A son retour, le pontife emporte avec lui douze réfugiés syriens.
De retour de l’île de Lesbos, le pape François a ramené avec lui des personnes, des noms, des visages, au total, ils étaient au nombre de 12. Composé de trois familles de réfugiés syriens musulmans dont six mineurs âgés de deux à dix-sept ans. Un pur hasard car le Vatican confirme qu’ils ont été tirés au sort. De la Grèce au Vatican, ils emportent avec eux leur histoire.
Accompagné par Leronymos l’archevêque orthodoxe d’Athènes et de toute la Grèce et du partriarche de Constantinople Bartholomée, le pape a passé cinq heures dans le camp de Moria symbole du durcissement européen.
Face à ce nombre incalculable de réfugiés, – le camp en accueille environ 3000 – le pontife s’est dit «ému» et en appel à la responsabilité des dirigeants européens «l’Europe est la patrie des droits de l’Homme et quiconque pose le pied en terre européenne devrait faire cette expérience» clame-t-il lors de son discours. A cela, il déclare son «admiration» au peuple grec – représenté par son Premier Ministre Alexis Tsipras – qui accueille «dignement» dit-il les réfugiés.
« Un geste d’accueil »
Face à l’urgence humanitaire, le pontife ne veut pas que l’on parle de geste politique. « Dieu a crée l’humanité pour qu’elle soit une famille; lorsque n’importe lequel de nos frères et soeurs souffre, nous sommes tous affectés ». En se rendant sur l’île de Lesbos, le pape entend attirer l’attention du monde sur cette grave crise humanitaire qui sévit sur les côtes européennes.
Le pape François se montre exemplaire le Vatican rappel que son acte n’a rien d’illégitime. Les douze réfugiés sélectionnés ont tous des papiers d’identités et l’accord a été trouvé entre les autorités Grecques, Italiennes et du Vatican.
Où en sommes nous aujourd’hui ?
Les chiffres sont alarmants. Selon le dernier rapport de l’Organisation internationale des migrations (OIM), plus de 177 000 migrants sont arrivés par la Méditerranée depuis le début de l’année au moins 732 sont morts.
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La Grèce a enregistré le plus grand nombre d’arrivées avec 153 000 personnes. Quant à l’Italie, il subit les conséquences des politiques « extrémistes » menées dans les Balkans avec le verrouillage des frontières. 23 000 migrants ont rejoint les bords de l’Italie, ce chiffre devrait s’alourdir dans les prochains mois.
Depuis l’accord conclut entre Ankara et Bruxelles du 18 mars, de nombreux migrants ont été renvoyés en Turquie. Une énième décision qui ne résout pas la crise migratoire.
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