Le scandale de fraude révélé la semaine dernière, par Mitsubishi Motors, prend une autre dimension avec un nouvel aveu. Des tests illégaux ont, en effet, été menés au cours des 25 dernières années.
La descente aux enfers continue pour Mitsubishi Motors. Alors que le groupe (MMC) a dévoilé la semaine dernière avoir manipulé des données pour embellir les performances énergétiques de quatre modèles de mini-voitures, un nouvel aveu du vice-président, Ryugo Nakao, lors d’une conférence de presse, plonge encore un peu plus la compagnie dans la tourmente.
Le géant automobile japonais a en effet avoué que des tests inappropriés ont été menés au cours des 25 dernières années. Une méthode non-autorisée par la législation du pays « depuis 1991 » a été utilisée mais « nous ne connaissons pas encore le nombre de modèles » a déclaré Nakao. Il n’a pas été en mesure de préciser si cette fraude ne concernait que les mini-voitures et si d’autres modèles étaient impliqués.
Il a par contre annoncé que 625.000 voitures fabriquées depuis 2013 sont concernées, dont 468.000 produites pour Nissan, tout en précisant que les chiffres pourraient grimper. Cette opération douteuse aurait classé ces véhicules dans la catégorie des voitures « vertes », qui permet aux acheteurs de bénéficier d’une réduction de taxes.
A good day for Japan Inc.
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Toshiba déprécie Westinghouse— Yann Rousseau (@yannsan) 26 avril 2016
Le scandale de trop ?
Mitsubishi Motors est malheureusement habitué à ce genre de scandale. Au début des années 2000, le groupe avait déjà été sali dans une affaire de camouflage des défauts. Il avait survécu à celle-ci malgré une baisse de production de 28,1 % entre 2000 et 2006. Cette fois-ci, l’action du groupe à la bourse de Tokyo a plongé de plus de 13% ce vendredi et continue alors qu’elle est à présent de 40%. Les pertes sont pour le moment estimées à plus de 3 milliards d’euros.
Le président du groupe, Tetsuro Aikawa, bouleversé par ces événements, a déclaré qu’ « il est possible qu’à l’époque les responsables ne savaient pas qu’ils enfreignaient les règles » avant d’ajouter, « je suis profondément désolé mais je n’étais pas du tout au courant« . Ce scandale pourrait être le dernier de Mitsubishi Motors.