Si les Mayas avaient jadis prédit la fin, ils s’étaient juste trompés de monde ! Nous avons assurément échappé à l’apocalypse, et nos vies peuvent reprendre leur cours normal. Mais peut-on en dire autant à propos des quelques maisons de mode sujettes à de nombreux soubresauts au cours de l’année dernière, et parfois amorcés l’année encore avant ? Entre ceux qui pètent les plombs, ceux qui sauvent le navire et ceux qui relancent la maison, l’année 2012 a bien vu la fin d’un monde : la mode.
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L’année 2012 fraîchement terminée, il convient de se pencher un peu sur les événements qui ont chamboulé cette terrible place de directeur artistique dans des maisons de couture empreintes de crises mais aussi de renouveau. 2012 année dramatique ? Les prémices de tels balbutiements s’étaient d’ores et déjà fait ressentir en 2011, année terrible pour le flamboyant John Galliano, suspendu puis démis de ses fonctions chez Dior pour ses frasques verbales antisémites au Café La Perle (Le Marais), et le tourmenté Christophe Decarnin qui, quelques mois plus tard, exposait (ou pas) sa dépression par son absentéisme en fin du défilé Balmain.
Si 2011 a donc été un avant-goût de 2012 à base de crise de nerf, heureusement il y a aussi eu ceux qui sauvent le navire, à l’instar de Raf Simons chez Dior et Geraldo da Conceicao chez Sonia Rykiel. Le premier réussit à merveille le passage de Jil Sander à Dior et assure le fleurissement spectaculaire, au sens littéral du terme, de la maison française avec le lancement d’une première collection fin septembre qui ancre la marque dans une ère nouvelle. Plus pragmatique (et plus dans la m**** surtout) la maison Sonia Rykiel confie elle fin septembre la première ligne de prêt-à-porter haut de gamme de la marque au créateur Geraldo da Conceicao, en remplacement de l’écossaise April Crichton, dans l’espoir de sauver la maison.
2012 n’étant pas que déboires et sauvetages, l’année a également été marquée par ces directeurs artistiques qui relancent les maisons cultes. Officiant depuis certes 2003, les fondateurs du collectif hype Opening Ceremony, Humberto Leon et Carol Lim, font de Kenzo l’une des marques les plus stylées en 2012, au gré d’un savant mélange de collections prenantes, d’un sweat Tigre, et d’une communication de fer. L’autre renouvellement, plus récent : Alexander Wang chez Balenciaga, suite au paisible départ du génie Nicolas Ghesquières après 15 ans de bons et loyaux services pour la marque avant-gardiste.
Enfin, il y a eu celui qui chamboule : Hedi Slimane. Non seulement le créateur/photographe/artiste/visionnaire a repris les rênes de la maison Yves Saint Laurent à la place de Stefano Pilati, s’assurant d’un come-back surmédiatisé et théâtral (dramatique pour certains), mais en plus il a pris la liberté et de déplacer les studios de création de Paris à Los Angeles et de changer le nom même de la maison en Saint Laurent Paris (au grand dam de certains), tout en conservant l’âme de la maison, revisitée.
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L’année 2012 est sans nul doute à l’image de cet univers: en constante mutation, éphémère, parfois bordélique voire chaotique, mais pour finir, magnifique et plein d’espoirs. Bonne année.