Alors que la troisième saison a débuté aux Etats-Unis, W9 diffuse la saison 2 de The Last Ship, avec Eric Dane en sauveur de l’humanité.
Encore une série qui a connu en France une diffusion chaotique : d’abord sur M6 puis sur W9, The Last Ship a été déprogrammée et reprogrammée à plusieurs reprises, le téléspectateur ayant bien du mal à savoir à quelle télécommande se vouer. En dépit du naufrage, W9 remonte à bord et diffuse la saison 2 cet été… [youtube id= »F-C6XZ1VEfQ »]
En mission secrète depuis plusieurs mois, le navire USS Nathan James, commandé par Tom Chandler (Eric Dane) a coupé tout contact avec la terre ferme. Lorsque les communications sont rétablies, l’équipage découvre avec horreur qu’une épidémie a décimé l’humanité et que le monde est en proie au chaos : la Chine et la Russie sont en guerre, et les Etats-Unis n’ont plus de gouvernement. Comptant à son bord plusieurs scientifiques parmi lesquels le docteur Rachel Scott (Rhona Mitra), le navire est désormais le dernier rempart contre la maladie, et le seul espoir de l’espèce humaine…
Mettons fin au suspense : si vous avez aimé la première saison, vous ne serez pas déçu par la deuxième ! S’inscrivant dans la continuité, cette libre adaptation du roman éponyme de William Brinkley reprend les mêmes ingrédients tout en se renouvelant passablement. Les premiers épisodes concluent l’intrigue laissée en suspens à la fin de la saison précédente, scellant le sort des mercenaires qui s’étaient emparés du navire et permettant à Chandler de rejoindre sa famille. On retrouve ensuite un ressort scénaristique similaire à celui de la saison 1, avec un ennemi déterminé à empêcher l’équipage de découvrir un remède : après les Russes, c’est une secte d’illuminés immunisés contre le virus, persuadés d’être des « élus ». Une variation certes infime, mais qui permet d’aborder un autre thème, plus politique, au fil des épisodes.
Pour le reste, la série est toujours aussi spectaculaire et efficace. Musclé et dopé à la testostérone, The Last Ship tient en haleine avec de méchants cliffhangers et ne lésine ni sur les moyens, ni sur les scènes d’action : fusillades, courses-poursuites entre bâtiments et engins militaires, explosions en tout genre… Sauver l’humanité n’est décidément pas de tout repos ! Tirant parti d’un budget qu’on devine à la hauteur, la série est très bien fichue et convaincante en terme d’effets spéciaux. La présence de Michael Bay (Black Sails – décidément, Monsieur a le pied marin) à la production n’est guère surprenante, et The Last Ship ne dénote pas dans sa filmographie.
Revers de la médaille, on ne s’embarrasse guère de psychologie. On est là pour faire exploser des trucs et abattre les méchants ; pas pour s’intéresser aux états d’âme des protagonistes… Tous calqués sur le même modèle, les membres de l’USS Nathan James sont des héros en puissance, dévoués jusqu’au sacrifice. Ainsi, lorsqu’ils doivent choisir entre sauver leur famille ou poursuivre leur mission, le dilemme moral est presque résolu en un haussement d’épaule : le devoir avant tout ! Voilà ce qu’on pourrait reprocher à de The Last Ship, série 100% yankee toute à la gloire des USA : seuls les Américains sont capables de sauver le monde, et les Etats-Unis restent le seul pays encore en état de fonctionner à peu près correctement ! L’anarchie la plus totale règne en Europe, les mercenaires ont pris le pouvoir en Russie et en Chine, et on ne vous parle pas du reste du monde, dont on ne se préoccupe pas vraiment…
Cette glorification de l’Oncle Sam est assez caricaturale. Tom Chandler n’est pas avare en envolées lyriques et martiales sur la grandeur de l’armée américaine et le propos est souvent grandiloquent, avec des dialogues sans finesse et stéréotypés. Ce qui, il faut le reconnaître, n’avantage pas les acteurs qui ont déjà parfois du mal à s’en sortir : Eric Dane fait ce qu’il peut dans le rôle du cow-boy de service, Rhona Mithra n’est pas très expressive et Adam Baldwin a tendance à ponctuer ses répliques de grognements bourrus. Dans ce contexte, les seconds rôles ne s’en tirent pas si mal, qu’il s’agisse de Jocko Sims, Sam Pruell ou Ravil Isyanov en saison 1, réjouissant dans le rôle de l’Amiral russe… Ruskov (si, si !)
Mais au fond peu importe : on peut en prendre son parti, faire fi de l’idéal américain poussé à l’extrême, et considérer The Last Ship comme une série spectaculaire, prenante et divertissante. Et c’est ce qu’elle est, sans le moindre doute. Pour une bonne dose d’action, montez à bord du Nathan James.
The Last Ship – saison 2 à partir du 21 Juillet à 20H55 sur W9.
13 épisodes de 45’.
Saison 1 disponible en DVD.
Crédit photos : TNT