Deux ans après un vaste plan social à Libération et un an après celui de L’Express, Patrick Drahi va procéder à de nombreuses suppressions de postes dans son opérateur téléphonique SFR. 5.000 postes vont disparaître, suite logique du plan du milliardaire après le rachat par Numericable en 2014.
La garantie des emplois à SFR court jusqu’au 1er juillet 2017. Mais Patrick Drahi a décidé de prendre un peu d’avance, et un avant l’échéance, il annonce la suppression prochaine d’environ 5.000 postes, pour amener les effectifs actuels à environ 9.000 salariés (14.700 actuellement), en accord et avec des premiers aménagements dès la rentrée. L’homme d’affaires franco-israélien voyait un « sureffectif » dans le groupe télécom, qu’il dirige depuis sa vente par le groupe Vivendi, début 2014. Cette annonce intervient deux ans après le rachat effectif de SFR par Numéricable.
Le profit, guide de Drahi
Également homme de media, Patrick Drahi possède les journaux Libération et L’Express ainsi que le groupe NextRadio (BFMTV et RMC). Il s’était illustré par des annonces de suppressions de postes dans les deux premières boîtes, de respectivement 93 et 125 (puis 90) salariés. La raison était toujours la même : le profit. À Libération, la direction avait parlé de « conduire à une exploitation bénéficiaire à la fin de 2015« . À L’Express, si la raison financière était moins évidente, le « dialogue social » a entraîné une baisse de plus de 25 % des postes en danger.
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Les objectifs de Patrick Drahi à SFR sont clairs, et vont dans le même sens qu’avec les précédents plans sociaux : assainir la situation financière de l’opérateur avec des économies espérées de 13 milliards d’euros, notamment au niveau de ses tarifs, jugés pas assez concurrentiels avec Bouygues, Orange et Free. Une nouvelle réunion est prévue ce jeudi avec la direction de SFR, pour peut-être revenir sur cette décision conséquente et jamais vue dans le secteur des télécommunications en France. Il s’agit seulement du secteur distribution du groupe qui est visé ; la vente et le développement ne sont pas touchés par ce plan social.
Photo de Une : ERIC PIERMONT / AFP