Lors d’un discours prononcé à New York vendredi dernier, Hillary Clinton a présenté sa vision particulière de l’électorat américain. La candidate démocrate a divisé la nation en deux parties (ou plutôt deux « paniers »). D’un côté, ce qu’elle a appelé le « Panier des pitoyables » incluant la majorité des partisans de son adversaire Donald Trump. De l’autre, « le panier des gens abandonnés, délaissés par le système et qui ont envie de changement ». Réactionnaires contre progressistes – un clivage banal, en somme. Mais comment la candidate pourra-t-elle défendre les intérêts de l’ensemble de la population américaine, si elle en méprise la moitié?
Si certains ont interprété ses paroles comme une erreur de communication, d’autres se sont offusqués de cette généralisation abusive qui témoigne clairement d’un manque de respect. En effet, les réactions ont été vives sur les réseaux sociaux, dénonçant une certaine insolence de la part de la candidate. Cependant, il est difficile de croire que ces propos ont été l’objet d’une simple maladresse. Ils s’appuieraient plutôt sur une forte conviction, celle que seule la candidate démocrate pourra dignement représenter les idéaux qui fondent la nation Américaine, c’est à dire des valeurs de liberté et de tolérance.
Évidemment, cette opportunité a immédiatement été saisie par Donald Trump. Il a défendu ses électeurs ciblés par cette attaque, désignés comme « sexistes, racistes, homophobes, islamophobes… ».
While Hillary said horrible things about my supporters, and while many of her supporters will never vote for me, I still respect them all!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 10 septembre 2016
Le candidat républicain a également remarqué que cette erreur se reflètera dans les sondages. Toutefois, Hillary Clinton s’est excusée pour sa comparaison, et a été plus réservée dans les discours suivants.
Un débat réel entre les deux candidats est prévu pour le 26 septembre. Un moment où, espérons-le, s’affronteront des idées concrètes, et non des attaques ad hominem qui donnent un goût amer à cette campagne présidentielle.