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Pour l’OCDE, au delà des crispations la migration est une opportunité

Alors que plus de 4 millions de nouveaux migrants s’installent chaque année dans les pays de l’organisation, le rapport annuel « Perspectives des migrations internationales 2016 », doit être dévoilé lundi 19 septembre. A l’occasion de la « réunion de haut niveau pour gérer les mouvements massifs des réfugiés et des migrants », qui se tient à New York entre chefs d’Etat et de gouvernement. Il s’attache à cerner les enjeux de la migration et ses conséquences dans les faits et les chiffres. Au-delà des idées reçues, nuisant à l’intégration et véhiculées par certaines idéologies politiques, le rapport illustre les opportunités économiques que constituent les migrants.

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Le contexte de publication

Les flux migratoires sont en constante augmentation, avec une mention spéciale pour l’émigration chinoise, roumaine, italienne et française. Le rapport est donc éminemment actuel. Il est rédigé au sein d’une coopération entre la Commission Européenne et le service des migrations internationales de l’OCDE. De la diversité des enjeux migratoires le rapport fait émerger des dénominateurs communs, des chiffres précis et de potentiels facteurs d’intégration. En cette 40ème édition du rapport, ce thème est d’ailleurs traité pour la première fois par l’OCDE.

La sagesse des chiffres

Dans ce projet d’enraciner les idées dans la réalité des chiffres, comment ne pas poser la question des demandeurs d’asile et des réfugiés. Et très vite, une donnée tombe. les demandeurs d’asile seraient une petite part de l’ensemble des migrants, eux même une petite part de la population. S’adressant ainsi clairement à une catégorie d’opinions radicales considérant la migration comme une invasion de son pays. « Les migrants ne sont pas une menace, ils sont un espoir » (postule Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE). Et ce tant en termes d’économie pure que de fiscalité. 70% de la force de travail est par exemple immigrée, en Europe.

Un rappel des enjeux et de l’urgence

Le rapport explique la contrainte du court-terme, l’injonction à comprendre les enjeux dans l’urgence. C’est-à-dire ceux de l’ordre de l’éducation, du professionnel, des transports et de l’hébergement. Intégrer dans l’empressement, voilà qui est extrêmement difficile (voire risqué) sans pouvoir faire autrement.

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Le principal écueil est que le court-termisme est provisoire et donc souvent lacunaire. Et par conséquent au détriment d’une solution plus durable. L’enlisement de la jungle de Calais, l’externalisation par l’Union Européenne des frontières vers la Turquie pour la gestion des réfugiés, voilà des exemples probants.

Prendre les idées là où elles sont

Dans le versant optimiste du rapport, la perspective s’ouvre sur les solutions déjà développées par d’autres pays. La Suède et le Canada font en cela figure de modèle d’intégration, avec le procédé du « fast-tracking » entre autres. L’intégration s’y fait par le travail. Pourvu rapidement, le réfugié est de la sorte amenée à travailler et à être formé dans le même temps. Cette nécessité de systématiser l’intégration a également été perçue par nombre d’associations. Le rapport s’emploie à en rappeler l’urgence.

A lire aussi : Des migrants de nouveau évacués dans le Nord de Paris

Un rôle consultatif, un rapport limité par sa mise en pratique ?

Si l’objectif fondamental de l’OCDE reste le pacte mondial, elle bute toujours sur la complexité pratique pour le réaliser. L’impossibilité à harmoniser toutes les politiques et son relatif mince budget réduit l’OCDE à une institution consultative. Le rapport laisse le choix de la répartition des fonds aux pays, et ne se veut qu’une recommandation. Or l’UE n’est absolument pas au point sur sa politique migratoire. On voit donc difficilement comment elle pourrait appliquer les solutions proposées par le rapport à l’heure actuelle.

De plus les Etats-Unis échappent à leur responsabilité alors qu’ils sont en parti à l’origine des troubles politiques ayant poussé les réfugiés à quitter certains pays, notamment ceux du Moyen-Orient. Le développement éclair de l’Etat Islamique sur les cendres de Saddam Hussein en est la sinistre conséquence.

A lire aussi : Les migrants sont « lâches » et « égoïstes » selon le secrétaire du FN du Var

Mais l’OCDE sait cette coopération internationale extrêmement complexe à mettre en œuvre. Pour preuve, leurs rapports se sont souvent heurtés à des limites pratiques dues à la désharmonie et l’inégalité des pays dans le traitement d’un problème. En plus de la difficulté à concilier un court-terme bancal et un long-terme abstrait, il y a aussi un conflit d’échelle et de responsabilités. A qui cela revient de gérer telle ou telle crise ? A un pays ? Une organisation ? A toute la communauté ?

« On est frustré. » déplore Stefano Scarpetta, Directeur de la Direction de l’emploi, du travail et des affaires sociales de l’OCDE, face à la critique de réalisme à laquelle il font régulièrement face. Pour progresser, le débat doit être poser par les politiques, tendu quand on connait le contexte de repli identitaire et sécuritaire actuel. Au-delà des crispations nationalistes, le débat devra un jour se poser dans les localités à même d’accueillir, de grès ou de force.

Image à la Une : univ.paris8.

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