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Running: le succès d’un sport amateur

La course à pied, ou disons plutôt « running » pour être tendance, semble être LE sport à la mode depuis quelques années. Largement commercialisée et devenue accessible presque à tous, cette activité représente un véritable business: coup d’œil sur ce qu’on appelle « l’industrie du running ». 

Vous vous rappelez l’époque de votre « footing matinal »? Lorsque vous courriez seul(e) dans un parc, équipé(e) seulement de vos écouteurs et d’une bouteille d’eau? Eh bien les temps ont changé: nous sommes entrés dans l’ère du « running » – des courses auxquelles prennent part des milliers de sportifs, un sport qui est devenu le troisième le plus pratiqué en France. Un sport dont les fans n’hésitent pas à dépenser quelques 30 ou 50 euros pour pouvoir courir dans la mousse, dans la boue, dans des poudres de couleur ou même courir la nuit. Ils paient volontiers les 300 dollars nécessaires pour participer au mythique Marathon de New York. Le tout dans une ambiance conviviale, des animations tout au long de la course, et détail réconfortant: on court pour une cause.


La course à pied, un effet de mode ? par Europe1fr

On a un message à faire passer et besoin d’argent, la solution est donc de faire courir les gens ?  Mais est-ce si simple? Apparemment oui, à en juger par le nombre de courses de ce genre organisées tout au long de l’année : pour le climat, contre le cancer, pour aider les enfants malades… Les organisateurs ne manquent pas d’imagination pour séduire les coureurs. Fruit de notre société de consommation, la course se transforme alors en service et les sportifs deviennent des consommateurs, de plus en plus exigeants. Ainsi la course est devenue plus un événement qu’un type de sport, les participants, attirés par une approche collectiviste, viennent souvent davantage pour passer un bon moment entre amis que pour courir.

« On se sent plus motivé, et on a plus l’envie de courir quand on voit les autres « souffrir » avec nous », constate Anne qui court depuis 2 ans. Alors réaction à une société devenue trop individualiste? Ou recherche d’un esprit de solidarité et de dépassement de soi?

The Color Run. Crédits photo: Chris Phutully

The Color Run. Crédits photo: Chris Phutully

« En plus, courir pour une bonne cause, c’est toujours positif », ajoute-t-elle. Or le pourcentage des recettes reversé aux associations caritatives reste très mystérieux et n’est presque jamais dévoilé. «Après avoir payé les frais d’inscription (entre 35$ et 50$), tu peux faire un don supplémentaire [à l’œuvre de bienfaisance], ça te fait croire que le côté caritatif est placé au premier plan», précise Marie-Ève Boyer dans un article de TVA Nouvelles. Mais en y pensant, ne trouvez-vous pas étrange que l’énergie que vous dépensez lors de la course puisse aider un enfant malade ?Cela donne seulement un but à la course et semble être une stratégie marketing efficace pour attirer un nombre toujours plus grand de coureurs: ils sont en constante augmentation depuis plusieurs années.

Source: Running USA

Source: Running USA

Or en vérité, pensant donner leur argent au service d’une bonne cause, les adeptes du running contribuent au développement  de tout un business basé sur la course. L’entreprise Schneider Electric par exemple sponsorise le marathon de Paris tout en encourageant ses employés à y participer. Autre exemple: les marques Asics ou Nike ont vu leur chiffre d’affaire exploser grâce à l’engouement d’un grand nombre de personnes pour le running. Car qui dit plus de coureurs, dit besoin de plus de chaussures de sport. Ainsi certaines courses sont organisées exclusivement pour promouvoir une marque. De fait, Adidas a déclaré vouloir « faire du running une priorité » : la compagnie a par conséquent lancé le « Boost Energy League », une compétition parisienne originale qui rassemble les coureurs par équipes selon leur quartier.  C’est le cas notamment pour le groupe Boost République, qui compte déjà plus de mille membres sur Facebook.

Un salon annuel du running est même organisé pour permettre aux passionnés de la course de se retrouver et d’échanger sur ce sport, de nombreux spécialistes sont présents pour les conseiller. Mais si le running a connu un incroyable succès ces dernières années, il est aussi devenu source d’addiction pour certains, qui soucieux de correspondre à l’image de l’individu « successful » véhiculée par les médias, ne passent pas un jour sans courir.

A pratiquer, donc,  avec modération

A lire aussi: 7 conseils pour courir sous la chaleur

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