Thomas Isle était chroniqueur pour « Médias Le Mag » pendants 3 Années, et aujourd’hui les téléspectateurs de France 5 le retrouvent à la présentation de « La Quotidienne » chaque jour à 11h45. Tout Pour Réussir, dix minutes d’interview avec Saad Merzak, chaque mardi à 20h50. Un retour sur la carrière d’une personnalité du monde médiatique, artistique ou économique, et les raisons de leur succès.
Saad Merzak : Les audiences de votre émission s’améliorent d’années en années, mais ça n’était pas gagné il y a encore 2 ans… Comment expliquez-vous que ça marche mieux aujourd’hui ?
Thomas Isle : C’est une case qui est très compliquée au départ, on a mis un peu de temps a s’installer. On arrivait après une émission pour enfants, « Les Zouzous », qui était destinée plutôt aux enfants de 4/5 ans. Forcément il n’y en a pas beaucoup qui ont continué à nous regarder, donc il a fallu se faire connaître progressivement et les tendances ont très vites été à la hausse.
La chaîne a toujours gardé une grande confiance en l’émission et on avait des études étaient très encourageantes. Les gens qui regardaient nous disaient qu’ils aimaient beaucoup l’émission ; grâce au bouche à oreille, ca a grandit. Nous aussi on s’est rodés, améliorés, puis aujourd’hui ça marche bien on est contents !
SM : Pour ceux qui ne connaissent pas l’émission comment la définirez vous ?
TI : Alors comme son nom l’indique, on s’intéresse au quotidien des Français, des téléspectateurs. On est là pour essayer de leur rendre service, on va essayer de trouver des solutions pour améliorer leurs vies, pour mieux consommer tous les jours et pour se rendre la vie un petit plus facile.
SM : Quel bilan faites-vous de ces 3 années de présentation de « La Quotidienne » ?
TI : Il est ultra positif, parce que c’est un bonheur total. C’était un nouvel exercice pour moi, comme tu disais, j’étais chroniqueur auparavant pour « Medias Le Mag ». C’est un exercice très différent ou je venais pour faire un papier pour quelques minutes, participer un peu à l’émission. Mais là, c’est différent de se retrouver avec toute une bande autour, c’est un exercice que j’apprécie énormément.
On a l’impression de retrouver une petite famille ! On est tous d’âges et d’origines différents. C’est ça qui marche bien aussi, car il y a une espèce d’alchimie qui s’est créée entre nous, depuis le tout premier pilote qu’on a fait pour la chaîne. C’est ce qui leur a plu : on est très vite devenu une famille crédible.
SM : Une bonne ambiance alors ?
TI- Elle est fantastique, c’est encore mieux dans les coulisses qu’à l’antenne car on doit se tenir et se brider un minimum… Mais si vous venez dans les coulisses de l’émission, vous verrez qu’il y a une super ambiance ! On s’entend vraiment bien, je pense que les gens le ressentent que c’est pas faux, qu’on est pas juste là pour faire des sourires devant une caméra. On fait des sourires car on s’aprrécie, car on s’aime et qu’on s’entends vraiment bien, on à envie de se marrer ensemble tout les jours et d’apprendre des choses.
SM : Et vous Thomas, à quoi ressemble votre quotidien au travail ?
TI : Il est assez banal je pense, comme beaucoup de gens. D’abord j’accompagne mon fils à l’école, ma fille à la crèche et puis ensuite je vais au studio vers 9h30. On répète dès le matin. On déroule rapidement l’émission pour voir les choses importantes pour les caméras et derrière on a le tournage en direct de 11h45 à 13h30 maintenant car l’émission à été prolongée. Donc voila on a 1h45 d’antenne et après l’antenne je vais déjeuner et je travaille. Généralement je travaille depuis chez moi car on a tout qui est en ligne, des documents partagés dont ça nous permet chacun de travailler d’être plus efficace. Je prépare les émissions suivantes l’après-midi puis je vais chercher mes enfants.
SM : Des journées assez remplies ! Et pour ceux qui ne le savent pas, avant d’être présentateur vous avez développé des idées de concepts en télévision. Vous étiez producteur artistique chez Nagui. À quoi ressemblait votre ancienne vie ?
TI : Alors, ça n’avait pas grand choses à avoir, je travaillais d’abord pour une boîte qui s’appelait « Fretmantle », dans laquelle j’ai commencé au développement, trouver des nouvelles idées, des nouveaux concepts pour la télévision de demain. J’ai créé un concept là-bas qui s’appelle « Take Me Out », en français c’était « Toi Tu Sors » qui est un jeu de dating, de rencontres.
Ce jeu s’est vendu dans une trentaine de pays dans le monde, en France c’est devenu « Séduis-Moi Si Tu Peux » sur W9. Et donc après Nagui ; mon profil l’a intéressé parce qu’il voyait que je me concentrais notamment sur le jeu et c’est un peu sa spécialité. Donc il m’a fait venir chez « Air Productions » où je suis resté pendant 6 ans.
La première chose que je lui ai dite, c’est : « tu devrais adapter N’oubliez Pas Les Paroles en France », ce qu’on a fait. Ensuite j’ai créé des jeux pour lui, qu’on a mis à l’antenne ensemble. Il m’a demandé de les produire, d’être producteur artistique pour lui. Et la boucle a été bouclée quand il m’a demandé à la fin de travailler sur la nouvelle mécanique des duels pour essayer de donner un nouveau souffle à l’émission, et ça a bien fonctionné.
Puis j’ai eu cette proposition de travailler sur ce pilote pour France 5. Donc je me suis lancé là-dedans mais c’était une vie très différente car j’était en coulisses, j’étais dans l’oreillette de Nagui.
SM : Nagui vous doit beaucoup alors ?
TI : Je lui dois beaucoup ouais…
SM : Il vous doit aussi beaucoup par rapport à « Noubliez Pas Les Paroles » !
TI : Oui, oui, oui mais il a toujours été reconnaissant vis-à-vis de ça bien sur, mais après le succès n’aurait pas été énorme sans lui. Il a une double casquette, a la fois jeu et musique qui collent parfaitement à « N’oubliez Pas Les Paroles ».
SM : Du coup, vous dîtes que c’est comme ça que vous êtes arrivé à la présentation chez France 5, c’est vraiment une question d’opportunités, ou la télé est une finalité pour vous ?
TI : Je ne vais pas m’en cacher, j’avais très envie de tester l’antenne. J’ai toujours fait du théâtre, de l’impro et tout ça. J’étais beaucoup là-dedans, et du coup c’étaitt quelque chose d’assez naturel de tester l’antenne. Il se trouve qu’un jour, un ami m’a dit : « on cherche quelqu’un pour Médias Le Mag, un nouveau chroniqueur tu devrais venir faire le casting ».
Je l’ai fait, ça à fonctionné, ils m’ont pris pendant quelques années et puis ensuite c’est le même producteur qui m’a proposé de travailler sur « La Quotidienne ». Il voulait que je développe le concept avec lui car il savait que je travaillais au développement avec Nagui.
Donc il m’a demandé de réfléchir à ce qu’on pourrait proposer comme magazine de consommation sur France 5, il y avait une demande à l’époque. Et voilà on l’a bâtie ensemble cette émission, on l’a travaillée ensemble, on a cherché les gens qui sont autour de la table, les rubriques, puis on a construit petit à petit la quotidienne.
SM : Alors, dernière question : dans les 5 prochaines années, où vous vous voyez ?
TI : Si France 5 le veut bien, à La Quotidienne. Ça m’ira très bien, j’aime vraiment beaucoup cette émission et puis comme j’ai travaillé depuis le début dessus, sur le concept, j’y suis profondément attaché. Après dans ce métier on sait jamais combien de temps ça va durer, on signe des émissions pour une saison et puis après c’est la chaîne, le producteur qui décide de vous garder ou pas, ou de changer…
Donc il faut toujours envisager la suite, moi je ne suis pas non plus très stressé par ça car j’ai un vrai métier au départ, qui est de travailler à la production d’émission donc je pourrais toujours y retourner si besoin. Maintenant, dans 5 ans j’espère être encore à l’antenne si possible dans cet exercice du Talk qui me plait beaucoup : se retrouver avec une bande, s’amuser et puis apprendre des choses en même temps, c’est ce que j’espère continuer à faire avec si possible cette alliance entre du fond et de la forme.
Un vrai interêt dans l’émission, pas juste de la blague mais en même temps une forme qui laisse de la liberté à l’improvisation, à l’amusement, au sourire. Je trouve ça très important car je pense que c’est ce que recherchent les téléspectateurs aujourd’hui. C’est d’apprendre les choses tout en s’amusant !