Louise, une petite fille de 4 ans, a été oubliée pendant 8 heures dans un bus scolaire jeudi 8 décembre à Ectot-l’Auber en Seine-Maritime. Avec ses camarades, elle devait assister à un spectacle de fin d’année.
Louise a vécu toute la journée du jeudi 8 décembre enfermée dans un bus scolaire, oubliée de tous. Ce matin-là comme tous les matins, sa maman l’a déposée à la garderie de Saussay. La petite fille devait assister avec sa classe de moyenne section à un spectacle de fin d’année.
« Elle était toute contente, a confié son père Mathieu. Sa maman m’avait envoyé une photo le matin pour me montrer sa tenue de princesse pour l’occasion. » Mais ce qui devait être une agréable sortie scolaire pour Louise s’est transformée en une journée d’angoisse et d’abandon.
La fillette prend alors le bus avec les autres enfants pour aller à l’école d’Ectot-l’Auber. Arrivée à destination, elle ne parvient pas à se défaire de sa ceinture de sécurité. La petite fille ne dit rien, ou ne parle pas assez fort pour qu’on l’entende. Résultat : tous les enfants descendent du bus accompagnés de leur accompagnatrice, sauf elle.
L’institutrice croyait qu’elle était restée chez elle
Le chauffeur du bus reprend alors sa route sans se douter que Louise est à l’intérieur. Puis il gare son bus dans un parking et descend. La petite fille va alors passer 8 heures enfermée dans le véhicule, sans que personne ne remarque son absence.
L’institutrice pense que Louise est malade et que ses parents ne l’ont pas emmenée à l’école. « Pour moi, c’était évident qu’elle était malade. Il y a tellement de virus en ce moment », justifie son institutrice. « Dans ces cas-là, on n’appelle pas les parents car c’est à eux de le faire. Mais ils ne préviennent pas toujours ».
Ce n’est qu’à la sortie de l’école que l’on remarque l’absence de la fillette. Arrivé à 16h10, son père l’attend. Mais on lui répond qu’elle n’est pas là. Pendant dix minutes, personne ne sait où elle est. Jusqu’à ce que le bus revienne enfin à l’école avec Louise à l’intérieur.
« Elle était traumatisée, blanche, le regard vide. Elle ne disait rien, elle ne pleurait pas. Elle était figée. Elle a dû se sentir terriblement abandonnée », confient ses parents.
Une plainte déposée contre l’accompagnatrice
Les parents de Louise ont donc porté plainte contre l’accompagnatrice qui était chargée de s’occuper des enfants pendant le trajet du bus. Cette dernière a été également mise à pied par le syndicat intercommunal à vocation scolaire (Sivos) du Val-des-Mares.
« Je ne remets pas en cause le travail des institutrices ou du chauffeur du bus qui ont fait leur travail, a déclaré le père. Il n’y a qu’une personne concernée, c’est l’accompagnatrice. Si Louise n’a pas parlé pour dire qu’elle était coincée, c’est parce que les enfants n’ont le droit ni de parler ni de chuchoter dans le bus sinon ils se font rouspéter. Louise est timide, c’est vrai, mais c’est aussi à cause de ça qu’elle n’a pas vraiment osé se manifester. »
Pour lui, la mise à pied de l’accompagnatrice n’est pas suffisante. « Elle va pouvoir continuer à encadrer la cantine ! C’est inconcevable ! » Avec sa plainte, le père espère qu’elle ne s’occupe plus d’enfants.
*Sources : paris-normandie.fr et francebleu.fr