Ash vs Evil Dead, déclinaison en séries de l’univers de Sam Raimi, est disponible sur Netflix. Une parfaite occasion de se pencher sur la série, notamment son pilote.
Le retour marquant de personnages a qui des fans vouent déjà un culte est déjà un événement marquant en soi, mais quand on ajoute que ce sont les mêmes personnes à l’origine de ce culte qui sont aux manettes de l’adaptation télévisuelle de celui-ci, autant dire que l’attente est grande. Renouvelée avant même sa diffusion pour une saison deux par la chaîne câblée Starz, Ash Vs Evil Dead est définitivement un des événements de la rentrée 2015 et disponible en DVD.
Let’s groove tonight
Résumons rapidement : Ash Vs Evil Dead nous permet de retrouver Ash Williams, 30 ans après les événements de la trilogie de films de Sam Raimi (pour mémoire : Evil Dead, Evil Dead 2, et L’Armée des Ténèbres). Employé d’un supermarché, celui-ci a aujourd’hui une existence assez lamentable, vivant dans une caravane, ayant pris quelques kilos de trop et passant ses nuits avec a peu près n’importe quelle fille qu’il est capable de ramener dans sont antre. C’est justement a cause d’une de ces nuits et de ses filles qu’il réveille le mal contenu dans le Necronomicon, fameux livre déjà à l’origine des événements de la trilogie initiale. A partir de là c’est une avalanche de violence qui se déverse sur lui et a peu près tout ce qui l’entoure.
Il faut tout d’abord noter la présence essentielle de 3 personnes sur cette série. Tout d’abord, Bruce Campbell, l’inénarrable Ash, personnage emblématique de la trilogie initiale, ami d’enfance de Sam Raimi, et au cœur d’Evil Dead depuis le début. Ensuite, évidemment, Sam Raimi lui même, qui, ici, est au scénario, à la production et réalise le pilote. Enfin le trio ne serait pas complet sans la présence du personnage le plus discret de cette trilogie initiale, Robert Tapert, qui l’a produite, et endosse ici encore le rôle de producteur. Il est peut-être bon de raconter ici la légende : Tapert était étudiant et se destinait à un cursus d’économie, mais il se trouva à partager sa chambre universitaire avec un certain Sam Raimi, qui, avec ses frangins et son pote de toujours Bruce Campbell, l’auront a tout jamais fait oublier l’économie pour le cinéma et la télé.
Deux autres personnes sont également à mentionner. Tom Spezialy, prolifique homme de télévision qui a notamment officié sur Parker Lewis ne perd jamais ou plus récemment sur The Leftovers et a participé à l’écriture de Ash Vs Evil Dead. Enfin, Craig DiGregorio, qui endosse le rôle de showrunner de la série, et qui lui a notamment travaillé sur Chuck. Côté casting, Bruce Campbell est entouré d’un duo de jeunes talents. Honneur aux dames avec Dana DeLorenzo, qui interprète Kelly Maxwell, collègue d’Ash, plutot sceptique (et notamment vis à vis des propos assez grossier du bonhomme à son égard). Ensuite, Ray Santiago, le parfait sidekick en la personne de Pablo Simon Bolivar. Ensuite Jill Marie Jones, dans la peau d’Amanda Fisher, fliquette dont le partenaire s’est fait posséder par un deadite et qui cherche un responsable. Enfin, Lucy Lawless, dont la présence au stade de ce pilote se limite à une toute petite scène, mais qui sera présente pendant toute la saison. Globalement, le cast fait le job, dont le principal challenge est de coller à cet univers à l’humour si particulier. Petite mention spéciale à Jill Marie Jones, qui doit porter à elle toute seule, étant le personnage autours duquel on construit l’horreur sur un ton plus “premier degré”
Ashes to ashes
Dès les premières minutes de ce pilote le ton est donné : C’est de la comédie horrifique grand guignolesque qui nous est offerte ici. Bruce Campbell, littéralement propriétaire du personnage d’Ash Williams, en fait des tonnes, et n’économise aucun effort pour poursuivre le tendances déjà amorcées dans Army of Darkness. Potache, vulgaire, grossier, égoïste, c’est tout le portrait de ces personnages dont les défaut dans la narration on font les principales qualités pour les spectateurs. Avec un “groovy” qui tend à devenir un gimmick absolu, Ash est mis en scène dans tout une séries de situation burlesques, comme une scène de toilettes de bar, un plan “dentier”, un combat “poupée” ou encore une séquence “ampoules”, qui est un pur gag. Évidemment le couple de comédiens qui l’entoure ne peut que suivre et s’adapter.
Il faut dire que le pilote de Ash Vs Evil Dead est pratiquement un Evil Dead 4 tant on retrouve l’alchimie entre la mise en scène de Raimi et le jeu de Campbell. La confiance absolue, née de l’amitié d’une vie entre les deux hommes, permet à Raimi de s’autoriser les mises en scènes qu’il aime, incluant des travellings très dynamiques, des cadres penchés, de nombreux très gros plans, des éclairages parfois criard. C’est cette mise en scène inspirée du comics qui a fait le sel de la trilogie Evil Dead.
Il faut sans doute rappeler le glissement de ton entre le premier et le troisième film, commençant avec un flick horrifique parmi les plus effrayants des années 80, et se concluant par une fantaisie médiéval horrifico-comique plus très effrayante, mais définitivement drôle.
Dans ce pilote, force est de constater que la télé, aux moyens supposément moindres, offre à Raimi exactement le cadre qu’il lui faut pour ressusciter la franchise avec honnêteté. Et c’est exactement ce que le pilote d’Ash Vs. The Evil Dead est.
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Totalement fidèle à l’esprit et à la lettre de l’œuvre initiale, Ash Vs Evil Dead est définitivement à voir pour tout fan. Comédie horrifique efficace et drôle, la série propose un ton qui est relativement rare à la télévision, mêlant un gore léger avec un ton grand guignolesque, équilibre difficile et surtout très dépendant de la mise en scène. Mission accomplie pour les vieux amis, mais qu’en sera-t-il de la suite ?